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Francis fukuyama et la niaise fin de l’histoire

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
FRANCIS FUKUYAMA ET LA NIAISE FIN DE L’HISTOIRE

La fin de l’histoire encore et encore

Je ne puis qu’être sidéré par autant de niaiserie, et je suis désolé d’utiliser ce mot, de certains penseurs qui prédisent la fin de l’histoire. Comprenez-moi bien, il ne s’agit pas de la fin de l’histoire au sens d’apocalypse. Ces penseurs ne prédisent pas la disparition de l’humain. Il est question, selon eux, de la fin de l’évolution de l’histoire humaine. C’est-à-dire que nous sommes arrivés à la fin d’un cycle de l’histoire où il ne sera plus possible d’en créer un autre.

C’est la thèse du penseur Francis Fukuyama que je mets au même niveau d’incompétence que Samuel Huntington. Pour ce penseur, l’histoire finit avec le modèle démocratique et libéral. Tous les pays accéderont à ce modèle, fatalement ; à partir de là, il n’y aurait plus de conflit entre les nations. L’histoire s’arrête.

La fin de l’histoire a été le raisonnement ultime de Karl Marx. En effet, pour cet auteur, les modèles économiques et sociaux sont basés sur la lutte des classes. Il divise l’évolution humaine en modes de productions.

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L’histoire de l’humanité a commencé par le mode de production, dit asiatique, basé sur l’égalité sociale et l’échange sans argent. C’est le communiste primaire.

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Ensuite, on passe au mode de production antique, où il y a l’exploitation des esclaves et la lutte des classes.

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Le monde antique disparaît pour céder la place au mode féodal avec des propriétaires terriens et, là encore, lutte des classes.

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Le monde féodal disparaît, à son tour, pour être remplacé par le mode de production dit capitaliste. Karl Marx souligne, avec force et conviction, que le capitalisme porte en lui ses propres germes de destruction. Du fait même de l’exploitation de la classe prolétaire, et du fait même de la paupérisation, cela entraînera, fatalement, l’organisation de la classe ouvrière qui deviendra puissante et fera disparaître le capitalisme, qu’elle remplacera.

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Le capitalisme sera, par conséquent, remplacé par le communisme terminal. Ainsi s’achève l’évolution de l’histoire.

En effet, pour Karl Marx, les prolétaires ne répèteront pas les erreurs du passé, et ce sera ce dernier mode production que connaîtra l’humanité. Pour toujours. Nous le savons parfaitement, les théories de Marx ont échoué.

Quelles sont les raisons de l’échec des théories de la fin de l’histoire ?

L’une des grandes sottises de ces penseurs consiste en confondre êtres humains et systèmes. Le communisme est un système, il est porté par des êtres humains. Quels que soient les systèmes, aucun penseur, aussi brillant soit-il, ne peut prévoir à quoi aboutiraient les interactions lorsque les humains vivent ensemble. Ces interactions, après un certain moment de latence, finiront, toujours, par engendrer des individus qui voudront se différencier de l’ensemble, être meilleurs que les autres, voire les exploiter. Cela arrivera toujours, fatalement, quoi que l’on fasse, et quelles que soient les idéologies et les systèmes.

Progressivement, sans que l’on ne puisse rien changer, s’installe d’abord, une dictature de la pensée, ensuite, une discrimination entre humains. On aboutit, par conséquent, à une évolution de l’histoire. Avec les mêmes incertitudes du passé, quelle évolution de l’histoire nous attend ?

Les aberrations de Francis Fukuyama

Concernant les penseurs Francis Fukuyama et Samuel Huntington, leur grande absurdité est le fait de prêter à la chute du mur de Berlin une valeur de civilisation. Grossière erreur. L’effondrement de ce mur n’est que le tarissement de l’exaltation post communiste. Le communisme en Union soviétique, je le rappellerai constamment, est né de l’euphorie qui a suivi l’idéologie de Karl Marx. On pensait qu’on allait créer un monde meilleur. Ce n’est ni la première fois, ni la dernière, que pareil rêve enfièvre les humains. Ce ne constituera jamais un fait de civilisation, mais uniquement une douce utopie, au réveil amer.

Il faut que ces penseurs le comprennent une fois pour toutes, les dictatures, les tyrannies ne créent pas de civilisations. À moins qu’elles ne s’installent dans la durée et deviennent l’unique vérité politique. Dans ces conditions, on pourrait parler de civilisation. La Rome antique fonctionnait de cette manière, par moments, en dépit du Sénat. Mais, cela se passait ils y a des siècles. Ce ne fut pas le cas du communisme qui était une dictature éphémère qui s’est greffée sur une vraie civilisation sous-jacente, celle des tsars. Cette civilisation, parce qu’elle fut longue et puissante, resurgira sous une forme imprévisible. Mais elle le fera.

Prêter au communisme la même valeur de civilisation que l’empire romain, ou même l’empire des tsars, est une erreur monumentale. Ni les périodes, ni les modes de fonctionnement ne sont analogues.

Tant que les penseurs n’auront pas compris ces notions simples, ils continueront, par leur incompétence, à nous dispenser des théories de la fin de l’histoire, des chocs des civilisations et je ne sais quelles autres inepties encore.

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