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Olivier Calmel & Double Celli métamorphosent le Studio de l'Ermitage

Publié le 03 avril 2022 par Assurbanipal
Olivier Calmel & Double Celli métamorphosent le Studio de l'Ermitage

Antoine Banville par Juan Carlos HERNANDEZ

suivi de

Studio de l'Ermitage

Paris, Ile de France, France

Jeudi 31 mars 2022, 20h30

Première Partie:

Yvan Robilliard: piano, claviers

" Le public a beaucoup aimé. Il était bien le seul " ( Claude Debussy, Monsieur Croche, antidilettante). Ceci dit, j'apprécie beaucoup ce que fait Yvan Robilliard au sein du Jus de Bocse de Médéric Collignon. Ce soir, c'était une expérience. Je ne suis jamais entré dedans.

Deuxième Partie:

Concert de sortie de l'album " Métamorphoses "célébré sur ce blog.

Double Celli dirigé par

Olivier Calmel: piano, compositions

avec

Antoine Banville: batterie

Johan Renard: violon

Laurent Eymard: violon alto

Clément Petit: violoncelle

Xavier Philips: violoncelle

Le sextet attaque tout de suite. Par le titre album " Métamorphoses ". C'est le concept. S'inspirer en les transformant des oeuvres de ses compositeurs préférés: les Russes Serge Prokofiev & Igor Stravinsky, les Hongrois Bela Bartok & Giorgy Ligeti, le Français Roger Calmel, père d'Olivier. Leurs portraits figurent sur la scène du Studio de l'Ermitage comme des totems protecteurs. Le sextet est composé de deux instruments à percussion; piano & batterie et d'un quatuor à cordes. Pas de contrebasse mais Clément Petit se charge de la pulsation au violoncelle. Pour le profane comme moi, ne jamais oublier que l'alto est plus grand, plus gros, plus grave que le violon. C'est parti comme une course de traineaux dans la neige.

Les cordes frottées répondent à celles grattées dans le corps du piano. Antoine Banville est le batteur idéal pour ce groupe. Je ne cesserai de le répéter. Le groupe repart du thème précédent. Ca repart, s'arrête, nous tient en haleine. La chasse toujours. Le sexte repart groupé. Puis duo tout en douceur entre pianiste et batteur aux maillets. La tension monte entre piano et batterie. Antoine Banville passe aux baguettes. Solo de violon poussé par la batterie. Xavier Philips joue à l'archet. Clément Petit joue à mains nues remplaçant la contrebasse habituelle en Jazz. Des musiciens sourient. D'autres ont la mine grave et concentrée. Tous sont dedans et envoient de bonnes vibrations. Nous les recevons.

Le sextet repart sur un thème qui dérive du précédent. Toujours le concept de " Métamorphoses ". Les deux violoncellistes sont à l'archet. Ca envoie toujours de gros paquets d'émotions. Solo du batteur aux baguettes. Les tambours chantent, vibrent. La tension monte en flèche, sans précipitation.

Démarrage en douceur, en étirement des cordes. Douce pluie des notes du piano. Une ballade toute en douceur. Un frisson me passe dans les jambes. Subtil dosage du batteur aux balais, bruine de notes au piano. Les cordes s'étirent doucement, gravement. C'est beau comme un chant nouveau même si je connais cet air. Ca respire l'amour et la sérénité. L'épouse d'Olivier Calmel est justement présente dans la salle. Ca marche. Ils ont touché mes cordes sensibles. J'en ai les larmes aux yeux. La musique qui m'attriste me console aussitôt par sa beauté majestueuse et sa vague puissante. C'est très réfléchi, très écrit et joué avec intensité. " Intuitions ". Cf extrait audio au dessus de cet article.

" Fanfare en double 5 ". Olivier Calmel s'est amusé à accoler deux de ses compositeurs préférés. Si un spectateur trouve lesquels, il lui paie une bière au bar. " Le Jazz est la plus parfaite musique de chambre de notre temps " ( Jean Cocteau, premier président de l' Académie du Jaz z). Plus de 60 ans après, Olivier Calmel le démontre encore avec son Double Celli. Solo de Clément Petit en pizzicato au violoncelle. Ca groove quasiment comme une contrebasse. Les cordes s'amusent à ponctuer avec le batteur. Dialogue soutenu entre violon et batterie. Le violoncelle continue de pulser en arrière plan. Le groupe repart. Le violoncelle de Xavier Philips a un vernis brun, un peu passé. Il semble ancien. Celui de Clément Petit a un vernis orange, plus brillant. Il semble plus récent. Solo de violon alto. Indéniablement, ça sonne plus grave que le violon.

Intro par un solo cristallin du piano. Les violons grincent. Antoine Banville joue vite et sec aux baguettes. Le violoncellobassiste pulse toujours. Le piano cavalcade. Charge de la brigade légère. Vague maîtrisée de la batterie.

Tiens, une espagnolade! Le batteur à mains nues sur ses tambours. Clément Petit fait sonner son violoncelle comme une guitare. Cette fois, il joue à l'archet. Le pianiste joue ses " Flamenco Sketches " sans reprendre le thème de Miles Davis. Antoine Banville repart aux baguettes emmenant le groupe avec lui. Le violoniste est même passé aux palmas. En harmonie avec la batterie. Sa joie de jouer fait plaisir à voir. La lumière habille de gants verts les mains d'Olivier Calmel. Amusant. C'est le chef. A lui le solo bien poussé par le groupe. Intermède romantique sans batterie. Antoine repart aux baguettes, remet du charbon dans la chaudière sans cesser de souffler sur les braises. Ca repart. C'était " Il Palio " en souvenir de la fameuse course de chevaux à Sienne, Toscane, Italie. A la fin, les chevaux sont épuisés.

" Festive toccata ". Xavier Philips lance le débat à l'archet. Antoine Banville ponctue doucement aux baguettes. Olivier Calmel lance la toccata festive. Le sextet s'y met et c'est un bain de bonheur. Ce morceau a été écrit pendant le confinement de 2020 pour se libérer l'esprit et ça marche.

La photographie d' Antoine Banville est l'oeuvre du Sidérant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


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