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(Notes sur la création) Claude Minière, Perte et résurrection

Par Florence Trocmé


Perte et résurrection

Mallarmé présente le « devoir du poète » comme étant celui de l’explication orphique de la Terre (lettre à Verlaine de novembre 1885). Qu’est-ce que l’explication orphique ? Vous avez perdu un être, un objet d’amour, vous les ramenez à la vie par le poème (l’Ode), vous captez leur « résonance ». Ce peut-être un nénuphar blanc pour le corps d’une femme, c’est mon enfant-ma sœur qui songe à la douceur, c’est Aphrodite aimée d’Ezra,… ce peut être une apparition de la mère que le jeune Stéphane a perdu quand il avait cinq ans (il dit sept pour le chiffre) :
« Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées »
Bien, vous avez cru voir, c’était une fée. Les mains étaient mal fermées, par là même on touchait aux étoiles et à la clarté hors les enfers.
N’est-ce point la loi et le déploiement de la Terre ? Tout poète n’a-t-il pas perdu un trésor (enfant gâté) ? L’écriture exposera le jeu de la perte et de la résurrection. Sans se retourner mais en avançant hardiment. Mouvement perpétuel. Ce ne peut être communément reçu ? On le mettra dans un Livre à l’abri pour plus tard ou jamais.
Claude Minière


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