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Art contemporain et concerts - 9 août 2008

Publié le 09 août 2008 par Mmmmmmmmmmmmmmmmmmm

> Festival fnac indétendances - Paris Plages (18h- gratuit) :
Quidam, The Delano Orchestra, Les Shades, Pete & The Pirates


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Chez Pierre Henry (12ème arr.) : Concert de Pierre HENRY (16h30 et 18h30 - 15/12€)
? : Dans le temps, les maisons magiques nichaient au milieu de forêts enchantées. Celle de Pierre Henry croule incongrue sous une simple vigne vierge au milieu d’une longue suite de façades modernes. Dès la cour de ce qu’il convient d’appeler une « petite maison », la grille (qui grince ?) refermée derrière vous, le voyage commence… La troublante demeure de Céline et Julie vont en bateau a visiblement quitté son jardin pour trôner sur une cour tapissée de tableaux-sculptures. Vous croyez venir pour écouter de la musique ? Certes, certes (rire sardonique).
Cette « Heure avec Pierre Henry » s’inscrit à la suite d’autres séances organisées ces douze dernières années, successivement intitulées Intérieur/Extérieur, Dracula et Voyage initiatique. Attention ! Tous ces titres sont des indices. Au programme cette année, Miroirs du temps suivi d’une anthologie changeante de petites formes existantes ou réduites pour l’occasion – autrement dit, un festival d’un genre nouveau composé de 22 programmes différents, 22 versions toutes originales d’une composition pour maison, création in situ, installation sonore en direct. Du sous-sol jusqu’au dernier étage – les ancêtres collés aux marches ouvrent le chemin du paradis –, la maison résonne sous les doigts d’un sorcier malicieux qui a accumulé des centaines de détails visuels, sans un seul espace vide. Et le compositeur-interprète à la console module et spatialise sa création, tissant un lien onirique entre le son, le lieu, votre écoute et votre imaginaire. Le changement d’échelle par rapport au concert géant de la Défense l’an dernier n’est qu’apparent. Diffusée dans ce dédale de niches et recoins, la musique prend toute son ampleur cosmique, brouillards d’étoiles fi lantes, messages d’univers lointains ou myriades de neurones à l’œuvre dans la tête du compositeur. Entre le lapin d’Alice et le voyage initiatique, il n’y a finalement qu’un battement de cils (sonorisé).

L’adresse vous sera communiquée lors de l’achat du billet.
Réservation : du mercredi au samedi de 15h à 19h à la boutique du festival Paris Quartier d'Eté, place Colette (1er) M° Palais Royal. Renseignements au 01 44 94 98 00.

- Palais Royal : Spectacle de danse de MEMBROS (22h - 15/12 €)
? : L’été dernier, Meio fi o a électrisé les spectateurs : c’était Membros, déjà. Les revoici avec Febre [la fièvre]. Ces rescapés d’une ville de près de 200 000 habitants, qui connaît le plus grand nombre d’homicides de tout le Brésil, ont fondé leur compagnie autour du désir de démentir les idées préconçues sur la violence – elle serait innée chez l’humain, par exemple. Membros, revenu vivre au pays, promène maintenant à travers le monde son incarnation intense d’un Brésil qui tente de se construire. Cette année, on retrouve Membros sur scène, un cadre bien éloigné de la rue, leur environnement « naturel », mais ils ont gardé la paroi verticale de Meio fi o, emblématique, métaphore sociale et politique. Peut-être aussi pour pouvoir faire le mur et reprendre la rue si la scène s’avère trop gluante ? Et le blanc pur de leur décor, est-ce la couleur du deuil (comme en Chine) ou celle d’un rêve de nouveau départ ? Membros n’en fi nit pas d’explorer le thème de la violence, mais Febre l’aborde dans la perspective plus générale des rapports Nord-Sud. Le corps se lit explicitement comme instrument politique, parti pour vaincre les « douleurs du monde » qui éclatent dans la danse et le mouvement. À l’impuissance du désespoir répond la violence transfi gurée d’une danse virtuose, exaltante, d’une sophistication brutale dans l’écriture ; même l’immobilité vibre d’énergie vitale. L’âme rebelle garde sa force en passant à la scène, avec la même poésie fl amboyante tout en sauts d’ange fracassés au sol. Un suspens plus tard, la vie reprend. Cette énergie contagieuse montre un chemin et ce ballet urbain et brut à la fois pose une question sans appel : combien de temps faudra-t-il encore supporter le malheur social pour qu’il cesse de compter comme une donnée naturelle ? Corollaire : combien de fois reposera-t-on cette question ?
Palais Royal - Cours d'Orléans  - 75001 Paris



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