La chanteuse et guitariste française Nina Attal a sorti il y a quelques semaines Pieces of Soul, un quatrième album témoin de son retour au blues, au rythm'n'blues et au rock à l'origine de sa passion pour l'instrument. Couronnée en 2009 au tremplin du Festival Blues sur Seine, la jeune prodige de la guitare dotée d'une puissante voix soul s'oriente pourtant à ses débuts vers des sonorités funk-groovy explosives sur le EP Urgency (2010), puis les albums Yellow 8/17 (2011) et Wha (2014), avant que pointent des textures plus synthétiques dans Jump (2018), précédé du EP Verso (2016). La singer-songwriter s'impose alors au public comme un diamant brut, libre de façonner sa musique comme bon lui semble. Ecrit et composé dans la foulée d'un road trip sur la côte Ouest des Etats-Unis, puis produit l'été dernier en Normandie par l'ex-Beat Assailant Maxime Lebidois, son quatrième album n'en était que plus attendu, signant son arrivée sur le label Zamora après 10 années d'autoproduction. Ses douze titres, auxquels s'ajoute une reprise de You're No Good popularisée par Linda Ronstadt, remettent la guitare au cœur de son processus créatif, à travers un éventail de sonorités ensoleillées, discrètement et respectueusement teintées par diverses influences californiennes (Ben Harper, Lenny Kravitz, John Mayer...). Les riffs aux saturations rock voisinent avec de formidables ballades blues-soul, folk ou rythm'n'blues. Ses textes, très personnels, traduisent autant de remises en question que ses envies d'émancipation. Nourri par son amour incompressible de la musique qu'elle a dans la peau, à l'image de ses tatouages, Pieces of Soul offre incontestablement à Nina Attal une nouvelle dimension. A écouter d'urgence !