Donbass Blues

Après avoir connu une série d'échec dans leur génocide tenté, battant en retraite de l'idée de prendre Kyiv, perdant tristement plus de 20 000 âmes dans le processus, les militaires Russes transfèrent maintenant leurs efforts sur la conquête de plus modeste: le Donbass. 

Après 8 semaines et plus de 50 jours d'atroce guerre, les Russes reçoivent des leçons de leur désastreuse première phase d'attaque, mais ce nouveau terrain de bataille leur donnera-t-il un avantage alors qu'ils auraient encerclé tout ce qu'il reste de soldats et les laisserait mourir, assiégés ?

Le nouveau théâtre du conflit ne promet que d'être plus sanglant. On a a piégé et les Ukrainiens sur place ne peuvent plus bouger. Il faudra éliminer l'autre. C'est une longue guerre d'usure qui inclut des attaques tanks contre tanks, des batailles inspirées de celle de la Seconde Guerre Mondiale, en Europe. La semaine dernière, les deux côtés se regardaient en chien de faillance en se tirant dessus d'impatience alors que les Russes attendaient que les Ukrainiens ne se rendent. Ce qu'ils ne comptent pas faire. On tient à miner l'endurance ukrainienne et leur moral avant que plus brutal ne survienne. Depuis des semaines, les bataillons de tanks russes sont enlignés sur plus de 480 kilomètres à la frontière de l'Ukraine dans le but, lorsque la bataille sera 100% enclenchée, d'entrer dans le jeu et de briser la défense ukrainienne. Admirablement brave et increvable. Ils envelopperont alors ces héros de partout. la tactique n'est pas parfaite, Ailleurs, les Ukrainiens sont très efficaces à ruiner les besoins essentiels aux Russes. Quand ils sont en panne d'essence, ce qui est fréquent dans leur désorganisation, rien de plus facile que d'attendre qu'un camion de ravitaillement d'essence n'arrivent. Ça fait de fameuse explosion ce type de camion lorsque visé. Et les rails de chemin de fer ont tous aussi été efficacement explosées par les Ukrainiens. 
Le Donbass, c'est 6% de la population de l'Ukraine. C'est une région riche en charbon et en industries. Les Russes continent de bombarder civils et militaires de Kyiv, Lviv et les villes de l'Ouest, tout en tentant de prendre le contrôle de Marioupol dans le sud-est, ce qui n'arrive pas encore, les Ukrainiens tenant encore bon. Si Putin gagne le Donbass il renouvellera ses ambitions de conquérier Kyiv et ailleurs. Toutefois si ses troupes n'y arrivent pas sur ce terrain accidenté, difficilement praticable avec des lourds tanks, il pourrait s'impatienter et avoir recours à ses menaces chimiques et nucléaires. 
Si il ne le fait pas déjà, c'est parce qu'il sait qu'une fois fait, l'occident et une large partie des démocraties mondiales s'en mêleront alors. Si on ne s'en mêle pas encore, c'est parce que les Ukrainiens, bien que gravement mutilés et brisés de toutes les manières possibles, sont formidables dans leur résistance. 
Quel côté est plus avantagé dans les nouvelles phases qui se développent ? La géographie favorise parfois les Russes, les terrains ouverts comme le Donbass permettent peu de cachettes, Les Ukrainiens y survivent de manière souterraine. Et il reste moins facile pour les tanks Russes de se faire contrattaquer sans être vu comme à Kyiv. Mais si on compte user les ressources des Ukrainiens coincés au Donbass, les Russes sont aussi menacés de manquer de munitions, de carburant et d'alimentation. 
Les États-Unis et le Canada importent de l'artillerie lourde depuis jeudi-vendredi, afin de parer les Tank et les missiles aériens. Des véhicules de batailles, des hélicoptères entre autre, de l'artillerie, sont sur la route de l'Ukraine pour les aider. D'un peu partout. On en parle peu pour ne pas tenter Putin de paniquer et d'y aller de sa chimie et de son nucléaire. 

Les Russes continuent d'assassiner les civils, l'occident continuer de tenter de renforcir la résistance. Les Ukrainiens sont meurtris mais animés par l'instinct de survie. Les Russes sont au seuil de l'épuisement physique. Et bientôt mental. Toujours fragile en temps de guerre. Les Russes ont aussi beaucoup perdu au Donbass. militaires, tanks et équipement. Les unités de combat deviennent incohérentes. Si on attends en siège, que les Ukrainiens se rendent, c'est aussi parce qu'on est moins capable d'attaquer, et à la fois pour mieux recharger ses énergies. 

Le sol boueux du Donbass rappelle aussi les échecs des États-Unis, au Vietnam, avec les conclusions connues d'alors. D'innombrables pertes de soldats empêtrés dans la gadoue. On se bat au Donbass depuis 2014. Et alors, les Russes avaient fait 14 000 victimes, dont autour de 500 parmi leurs troupes. 
Si Putin y retourne, c'est parce qu'il a envie d'une sorte de victoire prochainement. Parce que rien ne se passe aussi vite qu'il l'avait souhaité. On ne peut plus lui cacher. On ne peut plus cacher maintenant les plus de 20 000 morts Russes dans le conflit. Depuis 2015, des troupes Russes et Ukrainiennes bordent la côte afin de démarquer les territoires. L'Est aux Russes, l'Ouest aux Ukrainiens. Ça a peu bougé depuis 8 ans. Des accords (de Minsk) stipulaient qu'un cessez-le-feu devait être en vigueur depuis. Mais cet accord n'a jamais été ratifié.

Ce qui se passe au Donbass est une guerre d'usure. Tout ça ne parle que d'identité.

Une tentant d'en effacer une autre. Sous nos regards encore trop mous et inertes. Mais qui travaillent.

Souterrainement.