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Le monde perdu et fantastique des camelots, i

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
LE MONDE PERDU ET FANTASTIQUE DES CAMELOTS, I

LE MONDE PERDU ET FANTASTIQUE DES CAMELOTS, I

Au 19e siècle, sur les trottoirs en face des gares, dans les places publiques, prospérait une catégorie de personnages insolites : les camelots. C’est un ensemble disparate qui comptait les crieurs de journaux, les vendeurs de feuilles d’évènements, les vendeurs de musique sur papier, les vendeurs de portraits, les vendeurs d’objets plus ou moins utiles, les chanteurs de rue. Ces chanteurs vendaient plutôt des chansons sur papier, les quelques couplets qu’ils chantaient étaient destinés à appâter le client.

Ils faisaient partie d’un monde actif qui souvent se levait tôt le matin. Les camelots captaient l’attention par leurs harangues, leurs gouailles, leurs boniments, leurs gesticulations, leurs humours. Mais, également, par le rêve qu’ils provoquaient le temps d’un verbiage.

LE MONDE PERDU ET FANTASTIQUE DES CAMELOTS, I

Ce monde, ou plutôt, cette âme vivante des villes françaises va s’éteindre petit à petit, vaincue, dès le début du 20e siècle, par la modernité, le disque, les militants des partis politiques.

Les camelots persistent encore de nos jours dans les foires, les braderies, les marchés. Ce sont, essentiellement des vendeurs par démonstrations.

Au 19 -ème siècle, on peut citer les crieurs de journaux ou de feuilles d’évènements. Ils commentaient l’information d’une façon comique, tout en restant, dans la mesure du possible, neutres. Malheureusement, cette neutralité ne fut pas toujours respectée. Les implications des camelots dans des affaires politiques ne furent pas des plus heureuses. Les camelots sont intervenus dans des affaires célèbres du 19e et 20e du siècle :

Dans l’affaire du général Boulanger, leurs implications furent déterminantes. En effet, le boulangisme recruta plus de 2000 camelots pour promouvoir le général Boulanger, personnage extrêmement populaire de l’époque. Les camelots vendaient des portraits flatteurs du général, ainsi que des objets à son effigie, chantaient sa gloire, etc.…

Dans le scandale des décorations où fut impliqué le neveu du président de la République Grévy, leur action exerça une influence sérieuse. La reprise des paroles de la chanson « Quel malheur d’avoir un gendre », écrite par Émile Carré est en ce sens pleine d’éloquence !

Ils jouèrent, également, un rôle important dans l’affaire de Panama.

Mais, c’est leur implication dans l‘affaire Dreyfus qui fut la plus détestable. Ils firent la démonstration d’un antisémitisme populaire par des feuilles hostiles à Dreyfus qu’ils diffusèrent largement. Mais, également, par des chansons partisanes, par des objets tournants en ridicule Zola, ou Dreyfus.

Ils furent sous l’impulsion, il est vrai, d’un personnage célèbre à l’époque, mais oublié de nos jours, Napoléon Hayard, dit le roi des camelots. Nous parlerons de lui la prochaine fois.

#NapoléonHayard #camelots


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