Vous le savez bien, j’ai un petit chat qui lit en cachette Sigmund Freud. Ce soir, comme d’habitude, mon petit chat était assis dans mon fauteuil ; lisant mon journal avec mes lunettes de lecture de près ; fumant ma pipe que je lui bourre bien entendu ; les pieds bien au chaud dans mes pantoufles, que je lui revêts bien sagement. Quant à moi, bien allongé sur ma belle carpette ; rêvant à ces ouvrières communistes de chez Renault, bien rondes et bien tassées ; espérant qu’elles auront des accidents de tétons. L’apothéose quoi.
Sans dire un mot, mon petit chat s’est levé, s’est introduit dans ma chambre à coucher, ensuite j’ai entendu des cris :
« Tiens zombie, prend ça, et ça encore. »
Quelques minutes après, il est revenu s’asseoir dans mon fauteuil pour continuer de fumer ma pipe. Je me suis adressé à lui :
« Enfin, petit chat, pourquoi tu cries ?
— Je répète une scène du dernier film de super héros.
— De quel le film s’agit-il ? Spiderman centième épisode ? Les dentiers de la mère 53e épisode ?
— Non, il s’agit de Will Smith contre les zombies. Dans le film, Will Smith est le seul humain dans une soirée des Oscars, tous les autres sont des zombies. Pour savoir qui sont les zombies, Will Smith dispose d’une méthode infaillible, les gifler. »
J’avais vaguement entendu parler de cette gifle magistralement infligée à Chris Rock.
« Enfin, petit chat, il s’agit d’un acte de violence. Will Smith a giflé un autre acteur à cause d’une mauvaise blague. J’ignorais qu’on en avait réalisé un film dans lequel Chris Rock est un Zombie. Mais, cela ne change rien à l’affaire, Will Smith s’est comporté comme une brute. Son acte est inexcusable. »
J’ai demandé la permission à mon petit chat pour aller dans la chambre à coucher à mon tour. Je me suis mis en face du miroir et j’ai commencé à envoyer des gifles en l’air tout en répétant :
« Bravo, Will Smith, cogne-le, donne-lui ça et encore ça. Comme j’aurais voulu être à ta place. Prend ça, Chris Rock, espèce de mutant de Zombie»
Je me suis drapé dans ma dignité, et je suis revenu vers le petit chat qui m’attendait de pied ferme.
« Patron, vous fêtes de la compensation par la gifle. N’oubliez pas que je lis chaque soir Freud. »
Le petit chat poursuivit :
– Vous savez, patron, il y a une autre manière de connaître les zombies. C’est une méthode spéciale cérémonie des Oscars. Il suffit juste de dévisager les invités, les zombies sont Photoshopés.
— Tu veux dire qu’ils retouchent leurs images avec Photoshop ?
— Pas du tout.
— Il retouchent alors leurs vidéos.
— Pas du tout. Patron, ne me fait pas le coup de langue au chat.
— Éclaire ma lanterne, alors.
— Les gens qui assistent à la cérémonie des Oscars, même dans la vraie vie, ils sont Photoshopés.
— Enfin, petit chat, c’est impossible. Photoshop, c’est pour les images et les films, pas pour les vrais humains. Cette technologie n’existe pas.
— D’abord, ce ne sont plus des Humains ; ensuite, t’as pas vu Dallas ?
— Ah, Dallas ! T’as parfaitement raison, ils sont Photoshopés, ces zombies. »
Je me suis gardé d’ajouter : Will Smith aurait dû les gifler tous. En direct. Quelle jubilation ! Mais, depuis que mon petit chat lit Freud.
Quelques jours après, nous étions de nouveau au salon. Moi rêvant à ce que vous savez.
« Alors, petit chat, ce film, comment il était ?
— M’en parle pas, patron ! Ces gens-là, même Photoshopés, et même zombies, sont.. »
Il ne continua pas sa phrase. Ainsi, je ne saurai jamais ce que sont vraiment ces gens des Oscars et d’Hollywood.
Après avoir fini notre dîner, nous avons fait une marche en chantant :
Donne-moi ta main et prend la mienne, l’école est finie.
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