Je n’en peux plus de ce système à bout de souffle

Mais dans quel monde d’imbéciles est-ce qu’on vit ? Nous sommes gouvernés par des insensés qui ne pensent qu’à défendre leur propre ego, leurs intérêts, leurs pouvoirs, leurs plaisirs, leur petit cheptel. Rien n'est fait en faveur de la paix, en faveur de la pacification des relations humaines, en faveur de la préservation des trésors naturels, en faveur de l'intelligence des peuples. Tout est fait en ayant comme ligne de mire une croissance aveugle et perfide, une croissance rapace qui ne profite qu'à une toute petite minorité de privilégiés et qui sacrifie sur l’autel de la libre entreprise des masses de personnes appauvries et facilement manipulables.Les misérables.Je n’en peux plus de ce système à bout de souffle, déterminé comme un diable à préserver ses acquis, c’est-à-dire à préserver sa capacité de nuire, son inclination à violer sans état d'âme, son plaisir à rire de tous ceux qu'il arrive à berner et à broyer.Je n’en peux plus de ces êtres qui se disent importants, qui insistent pour être photographiés comme tels,  et qui ont dans leurs mains la possibilité de décider du sort des autres, de façon totalement arbitraire.Je n’en peux plus de ces béni-oui-oui qui, sous couvert de bons sentiments et de principes moraux, passent leur vie à détruire celle de milliers d’autres.Avec une facilité déconcertante, ils évacuent toutes ces souffrances et mettent en avant d'autres histoires qui ont un fort potentiel d'émotion et de clics. Je n’en peux plus de ce monde qui jamais ne s'intéresse à la façon dont les individus fonctionnent et respirent, qui passe son temps à mépriser ceux qui ne cherchent qu'à avoir une vie digne, une vie tranquille, sans peine et sans douleur.Je n’en peux plus de cette élite qui se prend pour le nombril du monde, de tous ces gens importants qui chaque jour s'efforcent de briller au firmament des actualités people. Je n’en peux plus de ces personnages qui jour et nuit, été et hiver, clament aux yeux et oreilles de tous : "Nous avons réussi notre vie, regardez nos habits, nos chaussures, notre coiffure, sans oublier la chirurgie qui a remodelé notre visage. Nous sommes beaux et irremplaçables. Contrairement à vous, qui nous suivez et admirez, qui n'êtes que des petites crottes du quotidien.Mais vous m'êtes indispensables, sans vous il n'y aurait pas de clics..."Je n’en peux plus de ce système qui choisit d'éteindre les lumières pour certains, en leur disant "il fait tellement bon quand on vit dans l’obscurité, il n'y a que des avantages...", tandis que d'autres se pavanent sous le soleil des tropiques, une plage dorée, luisante de tous ces feux, un sable de miel tout en volupté... pour eux, rien que pour eux...