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L'Allemagne penche vers le végétarisme

Par Cicerolle

Source : Libération.fr

Loin du cliché tenace de peuple mangeur de saucisses, de plus en plus d’Allemands cèdent à la tentation du végétarisme. Depuis les premières enquêtes sur le sujet, il y a vingt-cinq ans, près d’un sur dix a arrêté la viande. Dans les villes, les restaurants jouent presque tous la carte végétale en proposant un menu adapté.

«Virage alimentaire». L’Allemagne vire végétarienne, d’autant plus que l’assiette sans viande pourrait devenir la nouvelle recette pour sauver le monde. C’est sérieux : dans les entrailles d’acier du Kulturpalast de Dresde, remarquable vestige de l’architecture communiste où se tenait le congrès végétarien mondial la semaine dernière, la théorie a fait l’objet d’une journée entière de discussions. «Il est grand temps de prendre le virage alimentaire», s’alarmait l’Autrichien Martin Schlatzer, qui mène des recherches sur le rôle de la nutrition dans le changement climatique. Les 700 spécialistes du végétarisme réunis à Dresde, venus de 35 pays, ont repris en chœur un argument béton : l’élevage est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre, selon un rapport de la FAO publié il y a deux ans, soit plus que les transports. «Le mode de vie végétarien est bon pour la planète», conclut Thomas Schönberger, le président militant de la fédération végétarienne allemande (Vebu). «Ceci pour la simple raison qu’il faut sept unités de nourriture végétale pour produire une unité de nourriture animale», affirme-t-il.

La théorie est simple. Comme il faut bien nourrir les bêtes avant de les manger, il faut plus d’énergie, donc plus d’émissions de CO 2, et plus de pesticides, pour produire une même quantité de nourriture lorsqu’elle comprend de la viande. Le végétarisme, en revanche, est «climat friendly». Et c’est une aubaine pour les militants. «L’argument n’est pas nouveau, mais la prise de conscience des changements climatiques joue effectivement en faveur du végétarisme, admet Thomas Schönberger. Même si ce n’est pas l’unique explication, nos adhésions ont très nettement augmenté depuis deux ans.» Le nombre de membres est en effet passé de 1 800 à 2 500. Avec les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, l’Allemagne rejoint ainsi le peloton de tête des pays végétariens.

Carotte. «On ne fait pas aussi bien que les Européens», se désole l’Américaine Gerry Coffey, porte-parole de l’Union végétarienne internationale, à l’issue du congrès de Dresde. Les militants n’ont pas encore trouvé la carotte pour attirer d’autres pays comme les Etats-Unis sur la voie du végétarisme. Mais les Allemands sont convaincus que l’argument climatique peut en être une.


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