On est tous l'extension de l'enfant que nous étions à la petite école. Plus je vieillis, plus je le vois. J'imagine souvent, entre deux phrases de quelqu'un, quelque part, tentant de faire usage de la parole, à moi ou à d'autres, l'enfant qu'ils étaient à la petite école. Je suis certain que je ne me trompe pas souvent. Pas mal certain même. Ce sont des observations que je conserve pour les habitants de ma planète. L'Homme, avec un grand H, de la planète terre, est très très souvent simplement la prolongation de l'enfant qu'il a été à la petite école. Ça semble totologique, mais même dans la dynamique sociale avec les 400 000 personnes qu'il/elle aura rencontré par la suite, il/elle restera pas mal le même. Reproduira les pulsions. Je ne fais pas exception, je refais, à 50 ans, des listes de lecture sur Spotify comme je faisais des cassettes de musique, ado. Avec le même plaisir.
Chatoo qui parlait trop inondera Twitter de choses qui commandent l'attention mais qui n'était pas plus nécessaires que quand elle parlait tout le temps en 4ème année. Ding Dong Dan sera toujours passionné par quelque chose. Hamel dira toujours les choses les plus idiotes simplement pour faire réagir et se donner une raison d'exister. Jen G sera toujours jalouse de tout le monde. Jen B sera toujours prête à mentir pour avoir raison.
Un peu comme dans la chanson des années 30 disait "What's the use of prohibition ? you produce the same conditions".
Que je traduirais librement par Peu importe le temps qui passe, tu restes le même enfant répétant les même réflexes.
J'ai vu une photo dans ce long week-end de la fête des patriotes, au Québec qui m'a fait pensé à deux anecdotes de mon jeune temps.





Grenier
L'autre anecdote qui me vient en tête est celle de Guillaume Marier. Nous sommes en secondaire I, nous avons maintenant 12 ou 13 ans. Nicolas Grenier est un élève de notre classe et il est de très petite taille. Certains d'entre nous on pris cet attribut en considération pour en faire parfois, un souffre-douleur. Je remarque toutefois qu'il n'en avait jamais eu la personnalité. Et que ça l'affecte de manière déstabilisante. On est tous "à la grande école" pour la première fois de notre vie, arrivant de partout, on fait tous nos tranchées dans cette nouvelle guerre sociale. Guillaume Marier est pour sa part à peine plus grand que Grenier et arbore une coupe de cheveux de joueur de guitare-clavier. Il s'habille bien et on sent qu'il est issu d'une famille assez bien nantie. Mais socialement, il n'est pas très habile. Il fait croire qu'il aime Depeche Mode mais ne peut nomme aucune de leurs chansons. Il colle aux groupes de gars, mais intervient peu et souvent, le fait mal.
Marier
Par exemple, alors qu'on est une bande de gars autour de Nicolas Grenier, et qu'on lui lance des vannes (à Grenier), Marier tente, à son tour de lui dire quelque chose de blessant. Grenier encaisse de tous, mais quand ça vient de lui, il trouve que s'en est trop, et lui lance quelque chose qui ridiculise Marier. On éclate tous de rire. "Owned" dirait-on de nos jours. Grenier avait tracé la ligne de l'injure sociale et Marier se trouvait du côté de ceux qui ne pouvaient pas se moquer de lui, selon lui.


Immatures Complotistes
Pendant quelques secondes, Marier reste debout devant Grenier, maintenant c'est lui qui est très rouge, et se comporte comme si c'était lui qui venait de donner une leçon à Grenier. Mais maintenant ce sont nous qui avons tracé une ligne. On a tout vu. Pour les 5 ans qui suivent, c'est Marier qui peinera toujours à s'imposer. Il faisait pitié.Comme tous ces gens que je voyais sur la photo, vue pendant le week-end. Daniel Pilon, Amélie Paul, Mel Goyer, Jocelyn Benoît, Lynda Bisson, François Dallaire et on souligne l'absence du terrible, mais tellement terrible, André Pitre. Qui porte merveilleusement bien son nom de famille. Je leur fait le plus grand honneur en les identifiant. Peu d'intelligence loge dans leurs regards.

Les mêmes, prêts au selfie
Tous des résistants aux mesures sanitaires et aux explications face aux mesures sanitaires, Prêts à inventer des choses pour faire valoir leur point. Et tellement, tellement heureux de cette pandémie qui leur a donné une raison d'être et amené une risible visibilité.
Il n'y a pas plus manipulateur que la conception d'un film. J'y ai travaillé. Je sais de quoi je parles.
Si le narcissisme tuait, cette photo ne montrerait que des morts.
Mais ces gens ne croient pas aux morts de la Covid.
Ils se disent patriotes. Ce qui est la pire insulte à la mémoire des vrais patriotes qu'on honore aujourd'hui.

Humilié pour le reste de son passage au secondaire.
Ces prétendus patriotes sont l'immaturité sans évolution.
Cherchant une attention qu'ils ne méritent pas tant.
