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Le jour où je me suis fait insulter par les intellectuels

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
LE JOUR OÙ JE ME SUIS FAIT INSULTER PAR LES INTELLECTUELS

Rien n’est plus malsain, rien n’est fielleux, qu’un intellectuel vindicatif. La grosse brute épaisse et revancharde au moins a pour elle l’alibi de sa sottise. L’intellectuel, quant à lui, lorsqu’il devient malveillant, sombre du côté de la barbarie et de l’acharnement. Plus on est intelligent, plus on excelle dans la finesse de la cruauté.

Depuis plusieurs années j’avais pris la décision de ne fréquenter, ni les intellectuels, ni les philosophes, ni les poètes. Non seulement je n’appartiens pas à leur monde, mais je me sens mal à l’aise en leur compagnie.

Tout ceci pour vous présenter les deux fois où je me suis fait insulter par les intellectuels. Ce n’étaient pas seulement des insultes, c’était une sorte d’épilepsie de haine. Ces intellectuels, pour mieux m’insulter, vomissaient par terre puis se vautraient dans leur vomi. Un spectacle bien répugnant.

Il y a de cela un peu plus d’une décennie fleurissait les premiers blogs. C’étaient des événements majeurs. Ces premiers blogs étaient tous tournés vers la réflexion, le multimédia y était encore timide. C’est naturellement que j’ai créé le mien.

Premières insultes : dans un blog.

Peut-être parce que je manquais de confiance en moi, j’ai commencé à laisser des commentaires dans tant d’autres blogs. Mais des commentaires sincères où j’exprimais ce que je pensais. Et c’est là que j’ai eu tort : intellectuels et sincérités ne vont pas forcément ensemble.

J’avais exprimé mon opinion sur un livre très célèbre en son époque : Le nom de la rose d’Eco Alberto.

J’ai clairement exposé mon aversion pour ce livre, et surtout sur le fait que l’auteur a utilisé un moyen que je n’apprécie pas : jalonner son ouvrage d’indices faciles à décoder par les lecteurs pour leur faire croire qu’ils sont intelligents.

Un exemple simple pour bien appréhender ce procédé : dans un film, il est question d’une jeune femme veuve d’un président des États-Unis d’Amérique. Elle se marie avec un riche armateur. Le spectateur qui reconnaît l’allusion facile à Jackie Kennedy et à Onassis est tellement heureux d’avoir fait cette découverte qu’il croit qu’il est intelligent et que le film est génial.

Dans mon commentaire, j’avais expliqué que dans Le nom de la rose, Eco Umberto avait usé du même stratagème : le héros principal s’appelle Guillaume de Baskerville. On reconnaît facilement l’allusion à Sherlock Holmes de Conan Doyle, et pour les plus érudits à Guillaume d’Ockham. Ceux qui regardent mes vidéos savent qui est Guillaume d’Ockham et ce qui l’oppose à Thomas d’Aquin. Et c’est ainsi que par ce truchement, une simple enquête dans une époque médiévale devient un chef-d’œuvre.

En réponse à ce commentaire, j’ai eu en retour des insultes et des obscénités de la part d’un autre blogueur et intervenant, à tel point que le responsable du blog a été dans l’obligation de masquer quelques mots, pudiques probablement.

Je crois que je ne comprendrai jamais cette convulsion quasi hystérique qui a pris ce jeune intellectuel. Je n’ai plus remis les pieds dans ce blog.

Seconde insulte : dans un réseau social de partage littéraire

Il existe des réseaux sociaux pour écrivains auto édités où ils partagent leurs œuvres. Il est également possible d’écrire quelques articles. J’ai participé à ce réseau de façon assidue et fructueuse. J’ai eu le malheur d’écrire un article pour m’adresser aux auteurs : puisque nous sommes auto édités et que nous ne dépendons d’aucun éditeur, nous pouvons nous permettre d’exprimer librement nos idées. Nous pouvons tenter des audaces d’écriture.

Là, également, ce fut une avalanche d’invectives, d’insultes, d’obscénités. Ils étaient au moins une vingtaine à me traiter de tous les noms.

Je n’ai plus, là aussi remis, les pieds dans ce réseau social. Et puis j’ai tourné la page.

Toutefois, il y a deux mois, je me suis souvenu de ces insultes. Je suis revenu sur le lieu du « crime ».

J’ai constaté que le blog où j’ai eu mes premières insultes n’a pas du tout évolué. Le blogueur écrit toujours la même chose. Quelqu’un a dit de Vivaldi qu’il a écrit 500 fois le même concerto. Cela s’applique bien ici. Les mêmes phrases se répètent, telles que : « il se croit intelligent ce con, mais…. » Je ne termine pas la phrase.

Quant à l’intellectuel qui m’a insulté, j’ai également visité son blog. Lui non plus n’a pas tellement avancé, il continue, encore et encore, de répéter la même chose. Ceux qui insultent, enfin de compte, n’évoluent jamais. Si je porte ce jugement également sévère sur le propriétaire du blog, qui, lui, rappelant le, ne m’a jamais insulté, c’est parce qu’il ne s’est jamais excusé auprès de moi. C’est comme s’il approuvait le comportement de son ami – blogueurs et intervenant dans son blog – qui s’est soulagé sur moi.

Je suis revenu également au réseau social de partage d’œuvres littéraires. J’ai constaté, pareillement, que rien n’a évolué. Ce sont toujours les mêmes personnes qui essaient désespérément d’imiter les auteurs connus. Là également, je n’ai aucune estime pour le propriétaire de ce site qui ne m’a jamais présenté la moindre excuse, bien que j’y aie apporté une large contribution. Il s’est tout simplement, contenté de masquer les nombreux mots méprisants des commentaires, puis d’envoyer par mail un PDF rappelant aux participants, des intellectuels il faut le rappeler, de ne pas insulter les autres ! La chose est marrante.

Qu’en est-il me concernant moi-même ?

Il est vrai que dans un premier temps ces insultes m’ont fait beaucoup de mal, d’autant qu’elles provenaient de personnes que je pensais au-dessus de ce genre de considérations. Par la suite, j’ai commencé à porter des jugements sur les philosophes, les écrivains, et les poètes. Lorsqu’on porte des jugements sur des personnes, elles ne valent plus rien pour nous.

Je me suis également rendu compte que les grands penseurs, les grands écrivains, et tous les autres ne valaient pas un radis. Leurs supposés chefs-d’œuvre, ne sont en réalité, qu’une collection ennuyeuse et fastidieuse.

C’était une première étape nécessaire pour me détacher de l’emprise de ces grands penseurs.

L’étape d’après consistait en écrire des articles où je dénonce la célébrité fausse de tous ces grands philosophes. Ainsi j’ai franchi le pas en écrivant un article : Emmanuel Kant ancêtre des Shadocks.

https://wordpress.com/post/c4infinity.wordpress.com/2732

Auparavant jamais je n’aurais osé tenir pareil propos.

Mais, je ne pouvais continuer dans le dénigrement, c’est contre-productif, et surtout cela ne correspondait pas à ma mentalité.

Il me fallait exposer mes propres pensées. J’ai créé, en ce sens, ma collection : la liberté de penser autrement. À mes yeux, il n’était plus possible de laisser des gens insipides penser à ma place. Pas plus que je ne pouvais laisser des personnes, aussi indigentes que Samuel Huntington, Francis Fukuyama, écrire des niaiseries. Cependant, dans mes écrits, je dépasse le cadre de la critique pour aller vers une pensée libre. Dans mon livre « Cancel et contre cancel culture, une méchanceté bienheureuse » je porte un regard nouveau sur un phénomène qui est beaucoup plus dangereux, beaucoup plus grave qu’on ne le pense.

Je peux dire que, lorsque ces gens m’ont insulté, ils m’ont libéré de l’emprise mentale de tous les intellectuels, et de tous les philosophes.

En aucun cas je ne remercie ceux qui m’ont insulté, même s’ils ont contribué largement à mon indépendance. Ils sont tout simplement sortis de mon univers mental. Je ne me rappelle même plus de leurs noms.

J’essaye de faire de mon mieux pour ne pas être un béni-oui-oui ou un Ali Boron.

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