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Festival Art Rock- Musiciens du Métro au Village - Madlen Keys _ Saint-Brieuc, le 4 juin 2022

Publié le 08 juin 2022 par Concerts-Review
Festival Art Rock- Musiciens du Métro au Village - Madlen Keys _ Saint-Brieuc, le 4 juin 2022

Festival Art Rock- Musiciens du Métro au Village - Madlen Keys _ Saint-Brieuc, le 4 juin 2022

NoPo

MADLEN KEYS Saint-Brieuc - Musiciens du métro - Art Rock Samedi 04/06/2022 22H
Le groupe passe derrière le blues-rock charnel au piment des Chapas qui font un tapas! Un grand écart musical.
Avec MK, je découvre des compositions relativement cérébrales et progressives.
Ces morceaux, sophistiqués, méritent plusieurs écoutes pour en retirer la substantifique moelle.
Plus je m'y attarde et plus je m'y attache.
Madlen Keys nait sous la houlette de la chanteuse corse Caroline Calen ('après une phase intime d'expérimentations musicales aux sonorités acoustiques' d'après sa direction artistique).
Et pourquoi ce nom, tiens donc? 2 versions possibles...
On commence par la plus tirée par les cheveux d'Antoine :
- 'Mad' comme folle, 'LEN' comme la 2è syllabe de Calen et 'Keys' donnerait les clés pour comprendre cette folie dans la tête de Caroline... joli non?
Plus pragmatique :
- un retour en scoot dans Paris. Arrivés devant le garage, pas de clefs! Retour arrière par la Madeleine où les clefs sont retrouvées... joli non?
Oui joli nom!
Caroline vient d'une formation classique et une Fac de musicologie.
Elle ne renie pas ses racines, elle aurait tort! Les polyphonies corses influencent certaines compositions (auxquelles son père a participé).
D'autres influences, comme la science fiction, interviennent notamment dans un titre nommé 'Ubik' (roman de Philip K. Dick).
Après un EP 'In you I'm lost' en 2018, on change l'équipe et on repart...
Sur scène, 4 musiciens se présentent :
Caroline Calen Chant, violon, guitare
Antoine Geremia claviers
Baptiste Mottais Guitare
Yann Pousset Batterie
(Pas de bassiste live, Antoine se charge des lignes au clavier -et ça sonne!-).
Les jeux de lumière raffinés, en colonnes, créent une ambiance paisible et délectable.
L'intro, tout en douceur, combine une guitare en arrière plan et les cordes du violon pincées par les doigts de Caroline, de manière percussive.
On entend ensuite le son à l'archet, fluide et léger comme le vent. Nous plongeons graduellement dans ce monde bucolique.
Un enregistreur permet d'enrichir les couches. La batterie et le clavier peuvent alors s'employer à bon escient.
Des percussions shakers, subtilement enchevêtrées aux coups sur le bord du cercle, enchainent le beau 'Something' très onirique.
On découvre la voix de Caroline, calme mais elle vit totalement ses compositions. La rythmique se veut jazzy au départ.
Progressivement les choeurs, puis le violon viennent donner de l'emphase, toujours maitrisée.
Une petite erreur de programmation s'oublie vite pour passer à...
'Breathe' décrit parfaitement le sentiment, une respiration... ample. La mélodie glisse telle un nuage isolé dans un ciel immaculé.
Lush, version folk, me vient à l'esprit.
Des voix enregistrées démarrent 'The maze'. Antoine joue les notes de basse de sa main gauche pendant que sa main droite déroule une épaisseur réconfortante.
La guitare de Baptiste, proche d'une lapsteel par moment, griffe affectueusement. Yann assure, sans en faire des tonnes, s'insérant dans des harmonies voluptueuses.
Les choeurs jouent aux anges corses. Titre très travaillé, je penche vers Pendragon ou Arena.
'Postcard' démarre à l'arpège délicat sur guitare sèche et sensible. La voix claire grimpe si haut qu'elle me fait penser à Kate Bush. Y compris la référence musicale est loin d'être anodine.
Les colliers de percussions, posés sur la Charley, rythment tranquillement. Les choeurs s'évaporent alors vers un délicieux paradis céleste. On perçoit un flux régénérant et généreux derrière une guitare cristalline.
Pour cette composition lumineuse, j'irais plutôt vers Marillion (postérieur à 2000) ou Flying Colors.
'Waves' n'accélère pas plus. Douce mais moins euphorique, la chanson déverse une jolie mélodie qui s'élève crescendo.
'Time we get us too' semble avoir été composé pour Madlen Keys. La cadence lourdement marquée, basse batterie, d'entrée n'est qu'un leurre.
La reprise des néerlandais de De Staat (influencés par Muse) s'interprète avec un riff délicat et entêtant.
'Flaming Tree' distille un élixir magique. Après une intro dépouillée, guidé par un rythme tambour qui monte en puissance, le titre commencé lentement, lance des éclairs par instants.
A d'autres moments, une douce mélopée cherche une clairière. La guitare lead, d'abord plaintive, jazz puis rock, époustoufle.
Une composition extrèmement recherchée et d'une grande finesse!
'The stream' lance quelques effets stridents puis les cordes de la guitare rythmique, harmonieusement brossée, invitent la frappe sèche sur le bord du cercle.
Puis la batterie prend de l'ampleur... vient alors le clavier en phase avec le chant. Le jeu des musiciens, vraiment touchant, nous embarque sur une onde sensuelle.
Caroline passe au cri vibrant, félin, à la Buckley. Un leitmotiv au clavier interpelle. Le final, exaltant, bouscule et bascule sur un stop abrupt.
La fin du set voit le groupe monter d'un cran au niveau intensité.
Baptiste impressionne par un son de guitare de plus en plus agressif et des solos joués quasiment en transes. Si j'osais, je dirais que ça se corse!
Ses cheveux longs et frisés s'envolent, comme ses notes, et lui barrent le visage grimaçant. 'Cerise sur le gâteau!', un sacré show chaud!
Elle a bon goût l'artiste. Jeff Buckley reste une valeur sûre et 'Grace' peut-être mon morceau préféré!
Leur version la possède cette grâce avec ses choeurs de lave... L'occasion pour Yann de montrer la puissance de ses coups.
Une frappe tribale, entame 'Memories of my friends'. Le début, tendance folkisante, m'évoque Sarah McLachlan ou Heather Nova.
Une guitare éthérée plane. Caroline chante comme un oiseau.
Ce n'est que le début, le morceau marche sur des braises et s'enflamme petit à petit. Le solo de guitare, érupte, tendu tel un arc...-en-ciel.
'No way' tricote un arpège délicat en dentelles. Lorsque le clavier invente une trame envoûtante à la Tony Banks (Genesis), des roulements toniques boostent l'orchestration puis les vocaux aériens de Caroline finissent par s'éteindre brutalement.
La qualité des musiciens me fait forte impression mais la technique n'est rien sans le feeling.
Je ressens, dans cette musique, une grande bouffée d'air, soufflée par une poésie en symbiose avec la nature.
Interprétée par une personnalité à la fois fragile et forte (car l'écorce est bien accrochée!), sincère dans sa direction, elle diffuse une émotion variée et permanente.
Un album sur le feu, ne devrait pas tarder, sortie prévue, Juin 2022, sans titre pour l'heure, Caroline aime attendre le dernier moment!
PS : Merci à 'Arts & Go' pour l'interview éclairante!
SET LIST
Intro
Something ('In you I'm lost' EP 2018)
Breathe (prochain album)
The maze (prochain album)
Postcard ('In you I'm lost' EP 2018)
Waves ('In you I'm lost' EP 2018)
Time we get us too (reprise de De Staat)
Flaming Tree (prochain album)
The stream (prochain album)
Grace (reprise de jeff buckley)
Memories of my Friends (prochain album)
No Way ('In you I'm lost' EP 2018)

Festival Art Rock- Musiciens du Métro au Village - Madlen Keys _ Saint-Brieuc, le 4 juin 2022
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