" La nuit dernière, j'ai dormi dans la cabane après être allé nager, dans la soirée, dans l'eau des fossés où les herbes commencent à pousser. Sous la lune presque pleine, la lumière restait si vive qu'on ne pouvait décemment pas parler d'obscurité. À quatre heures moins dix, j'ai été tiré de mon sommeil par une fauvette à tête noire qui sautillait sur le toit. Juste après, elle a lancé le plus somptueux gazouillis dont on puisse rêver, avant d'être rejointe bientôt dans le clair-obscur par d'autres oiseaux. "
Fauvette à tête noire
" J'ai aussi un wagon de chemin de fer, que j'ai fait transporter dans l'un de mes champs, il y a de cela des années. Y dormir ou y travailler, c'est comme partir en voyage. Un frêne qui pousse juste derrière caresse le toit de ses branches, et joue des airs syncopés sur le tuyau de cheminée quand souffle le vent. "
" Le perce-neige, l'anémone des bois, la primevère, la digitale et l'ail des ours ont tous ce pouvoir d'imprégner les sous-bois d'une teinte par la seule force du nombre. Cependant, la fleur de la jacinthe sauvage a une beauté préraphaélite particulière, elle qui pend la tête en bas en donnant à la tige la forme d'une houlette de berger. "
Le livre : WildwoodA travers les forets du monde-Roger Deakin -Traduit par Frédéric le Berre-Editions Hoëbeke