Terminus Gerland
Une enquête du Commissaire Séverac
Auteur : Jacques Morize
Éditions : AO-André Odemard (1 juin 2022)
ISBN : 978-2382000212
272 pages
Quatrième de couverture
De la Guillotière à Gerland, le commissaire Séverac et ses « sbires » de la brigade criminelle vont passer quelques semaines difficiles. Un entrepreneur est assassiné, la directrice des ressources humaines d’un prestigieux institut de recherche lyonnais subit une ignoble agression. Sur ces actes plane l’ombre menaçante d’un puissant trafiquant de drogue. Pourtant, rien ne semble relier entre eux ces univers si différents.
Mon avis
Mais enfin, comment se fait-il que je ne connaissais le commissaire Séverac et ses enquêtes qui se déroulent chaque fois dans un nouveau quartier de Lyon ? Bon, d’accord, j’habite Saint-Etienne et dans ma ville, on n’est pas toujours très copains avec les lyonnais… Mais quand même… je ne suis pas bornée et je peux reconnaître qu’un auteur est bon, fut-il habitant de la cité des Gaules.
Je viens donc de faire connaissance avec Abel Séverac, commissaire de son état, marié, des enfants, un brin coureur et charmeur, prêt à transgresser légèrement les règles au boulot mais surtout fin limier et bon mangeur (voire buveur…)
L’écriture vive et rythmée, les chapitres plutôt courts offrent un récit bien vivant, ancré dans des problématiques réalistes de notre époque. Que ce soit le harcèlement au travail, la drogue, ou les malversations financières, nous sommes bien dans l’actualité des faits de notre époque. J’ai vraiment apprécié ce récit, on visite Lyon et si on connaît, c’est assez amusant de « repérer » les lieux nommés. Il n’y a pas qu’une seule affaire et on se demande comment vont être reliés les fils de chacune. Les dialogues savoureux donnent une autre approche des personnages. Tout est bien ficelé.
L’humour est présent :
celui de l’auteur : « […..en poussant un hurlement de rage qui n’était pas sans évoquer le cri d’un ptérodactyle pris dans un piège à glue. » Monsieur Morize, je ne vous croyais pas si âgé, vous avez déjà entendu un ptérodactyle crier ?
Mais également celui de l’éditeur : Note de l’éditeur consterné : notre auteur sombre parfois dans un réalisme d’une insupportable crudité, susceptible de choquer certaines âmes sensibles. Qu’il en soit pardonné.
En voilà deux qui ne se prennent pas au sérieux et c’est tant mieux !
Tout en étant teinté de dérision, le phrasé est intéressant. Des descriptions ciblées sans être rébarbatives, des clins d’œil à des situations qui pourraient exister et qui nous emmènent dans différents univers, celui des policiers, des malfrats, des menteurs, des gens de tous les jours qui croisent la route des uns ou des autres et se laissent parfois manipuler ou pas car certains essaient de résister….
Le lecteur pourrait, dans la « vraie vie », croiser chacun des protagonistes. Leur caractère est bien campé, on cerne les personnalités. Il n’y pas de surhomme, encore moins de surfemme puisque le mot n’est même pas dans le dictionnaire… Pfff… C’est un roman agréable à lire, l’enquête n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire et toutes les ramifications ont été réfléchies, pas de fausse note. J’ai vraiment eu du plaisir à cette lecture, à me promener dans Lugdunum même si ce n’est pas ma cité préférée (d’accord, je ne le dis plus).Comme j’aime bien comprendre les choses, je suis allée fouiller sur le net pour savoir pourquoi Abel Séverac se nomme ainsi. La réponse est à découvrir sur le site de l’auteur. En tout cas, je ne suis pas déçue et je retournerai volontiers dans l’univers de Jacques Morize.