Magazine Concerts & Festivals

NO PAIN NO PAIN, Place de la Grille , Saint-Brieuc, le 21 juin 2022

Publié le 27 juin 2022 par Concerts-Review
NO PAIN NO PAIN, Place de la Grille , Saint-Brieuc, le 21 juin 2022

NO PAIN NO PAIN, Place de la Grille , Saint-Brieuc, le 21 juin 2022

NoPo

NO PAIN NO PAIN - Fête de la musique - Saint-Brieuc 21 Juin 2022
Ceux qui se massent devant la scène partent-ils au HellFest? En voici un avant goût couleur locale.
L'horaire tardif, en semaine, a découragé ceux qui commencent tôt ou les familles, dommage.
Une soixantaine de furieux s'approchent, d'autres restent plus éloignés et distraits.
La scène, place de la grille, fixée par Bonjour Minuit, a de la gueule et les lumières donnent une idée du cosmos.
Les astronautes :
Guitare / Machines / Voix : Baptiste Moalic
Batterie / Voix : Thomas Kerbrat
Guitare / Machines / Voix : Thomas Legros
On suit Thomas Kerbrat depuis qu'il a rejoint l'autre ... Thomas Howard Memorial (paix à son âme).
On l'a apprécié avec le fin Tiger and the Homertons et il accompagne aussi Yann Olivier et Grégory Perrochon dans le délicieux Pandapendu, passé juste avant sur cette même scène.
Son background flirte avec le traditionnel breton, remis à jour dans JMK avec Baptiste Moalic.
Ce dernier, loin d'être un inconnu, joue dans Merzhin, moins traditionnel dans ses influences celtiques.
Les 2 se réconfortent, au temps du Covid, début 2020, en nous balançant, en avril, une vidéo magnifiquement nacrée de noir et blanc déconseillée aux claustrophobes!
Une surprise détonante, compte tenu du style de prédilection des 2 musiciens, montrant l'ouverture de leurs oreilles et de leur esprit.
Sans basse, on y perçoit des bases de métal atmosphérique voir de black métal type Neurosis, Cult of Luna, Sylvaine ou Alcest.
A l'été 2020, sort un EP 5 titres 'Grande Ourse' ((enregistré dans un gîte finistérien, aménagé en studio d'enregistrement) qui confirme une voie lactée.
En 2021, ils tournent enfin et passent à la fête du bruit de Landerneau et Carnavalo Rock à St-Brieuc.
Mon programme annonçait un horaire plus tardif mais à minuit 20, ce qu'on entend, pensant aux derniers réglages, démarre réellement le set.
Dans le noir ou presque, ils escaladent, sans échauffement, 'Himalaya' du 1er EP par une entrée très cinématique avec une combinaison de sons électroniques qui enveloppent tel un scaphandre.
On ressent l'impression de descendre en apnée dans la nuit. Quelques paroles, entre spoken word et rap, c'est Baptiste qui s'y colle.
Lorsque le son de clavier prend de l'ampleur, il se mêle à la guitare aérienne et la batterie frappe au plus profond.
Suit 'Syrah' (nouvelle création?), rouge et corsé comme le raisin.
'Almaa' la première étoile filante parue sur le net, associe des sons déchirés de guitare électrique avec une batterie très roulante aux cymbales explosives sur une couche nébuleuse au synthé.
Un final countdown à l'envers, le ton monte quand la guitare passe aux riffs aveuglants.
Un passage sombre aux bas accords en désaccord et torturés plus loin par le larsen et des frappes tribales sèches, prépare, après une pause, un cri primal dans un paysage de constellations.
'Karma' (4è morceau sur l'EP), il fallait bien plusieurs morceaux pour l'atteindre. Ouverture par 2 guitares, l'une brossée en rythme, l'autre crisse. Le synthé vient lancer des éclairs pendant que le béton de Thomas sonne.
La plage alterne éclaboussures de magma dans des hurlements et traversée de l'immensité nocturne, pigmentée de points lumineux à l'infini.
'Nnalaa' (sur l'EP aussi) démarre par une tachycardie, vite calmée par une frappe martiale et des zébrures à la guitare. Le synthé de Thomas, au fond, fabrique un liant frénétique.
Les cassures de rythmes, nombreuses, nous plongent parfois dans l'obscurité puis à l'inverse laissent parfois surgir la lumière.
Après, Thomas (j'y peux rien, y'en a 2 et tant mieux!), dessine un fin canevas dont il a le secret. Le sillon s'enfonce longtemps et marque profondément.
'Bakaraa' (clôt l'EP), placé à ce moment, fait l'effet d'une pause pour un arrimage technique où il faut rester très concentré.
Une machine plaintive appelle au secours, puis une boucle zigzague avant l'arrivée de sons de tambours. L'ambiance, très électro, fait naitre des images de science-fiction.
Au milieu, la voix, délivrée en confession, évoque plutôt la folie. Elle insiste en écho et se reflète sur cette plage scintillante comme le cristal!
Un battement électro puis la guitare en distorsion prennent une première inspiration. La frappe monolithique expire et atteint son but dans des explosions.
Thomas L. pilote ses machines. Une alarme confirme les dégâts; un clavier boucle sans buguer; un synthé grandiloquent en rajoute une couche.
Des saccades de grattes rageuses arrivent ensuite comme une pluie de météores. Mayde Mayde, on sent la tension monter, de l'attention il ne faut pas manquer.
Et finalement, tout s'éteint sur quelques cordes qui ne tiennent qu'à un fil. 'Imperia' impérial évidemment.
'Lhassa' absent de l'EP était hurlé par Pierre Le Bourdonnec (de Merzhin) à Landerneau. On a l'impression d'une procession, derrière un corbillard.
L'ambiance générale fait penser à No One is Innocent (voire Mass Hysteria). Les instruments, avec 2 guitares, crashent à saturation... à maturation. Une grosse pression, plus d'oxygène, dépression!
Un arpège en boucle d'abord puis la guitare lâche une première salve mais c'est le synthé qui trace la trame touchante du nouveau titre 'Jungles'. Les baguettes frappent autant le cercle que la peau.
J'erre par des hauts et bas, sombres et lumineux, tout le concept en réalité. Après un premier atterrissage, un son synthétique fait éclater des bulles affolantes.
La batterie enfonce, défonce et fait vibrer lourdement nos défenses qui ne tiennent plus. Tout au bout, les guitares restent accrochées à un larsen strident (et pourtant revigorant) pendant que les musiciens nous abandonnent.
Un grand et long feu d'artifices!
No Pain No Pain nous fait baigner dans une ambiance presque mystique, en suspension dans un espace intersidéral.
Les 'A' répétés dans les titres me font penser au grand commencement et au big bang.
Laissez vous transporter et bercer, cette musique intense (extrême pour certains) fait autant de bien que la vitamine C, naturelle.
Du high level assurément!
Les planètes alignées le long de ce voyage cosmique :
- Himalaya
- Syrah
- Almaa
- Karma
- Nnalaa
- Bakaraa
- Imperia
- Lhassa
- Jungles

NO PAIN NO PAIN, Place de la Grille , Saint-Brieuc, le 21 juin 2022

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Concerts-Review 35011 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte