Hatis Noit est une artiste japonaise venue de l’île d’Hokkaido et désormais installée à Londres. Ce fut lors d’un trek au Népal sur le lieu de naissance de Bouddha qu’elle réalisa, alors âgée de 16 ans, que le chant était vocation, cela en entendant la puissance viscérale des chants bouddhistes d’une femme moine. Quant à son nom qu’elle tire du folklore japonais, il signifie tige de fleur de lotus, le lotus représentant le monde vivant, les racines le monde spirituel. Aussi Hatis Noit est ce qui connecte les deux.
Tout cela annoncé, pas étonnant qu’elle soit autant inspirée par le Gagaku (musique classique japonaise) que les styles opératiques, les chants bulgares et grégoriens, mais aussi l’avant-garde ou la pop. Évidemment, je pense immédiatement à des artistes féminines aussi immenses que Björk (en particulier son album le plus vocal, Medúlla) ou Tanya Tagaq (dont le tout dernier album est sorti il y a peu), et évidemment au chœur a capella Les Mystères Des Voix Bulgares.
Après son EP Illogical Dance en 2018, la voici enfin avec un véritable album tant attendu. Aura est une œuvre forte et puissante, littéralement bouleversante, car emprunte d’une humanité qui transcende l’esprit. On ne ressort pas indemne de son écoute. J’ai l’impression d’être à l’opéra, devant le spectacle absolument gigantesque d’artistes toutes et tous à l’unisson et œuvrant dans le seul et unique but de délivrer la plus belle et intense représentation possible à une audience ravie dès la première note jouée.
Hatis Noit est une artiste aussi fascinante que fantastique, et Aura en est l’expression la plus candidement authentique.
(in Heepro Music, le 13/07/2022)
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