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#OFF22 – Le dépôt amoureux

Publié le 15 juillet 2022 par Morduedetheatre @_MDT_
#OFF22 – Le dépôt amoureux

Critique du Dépôt amoureux, de Camille Plazar, vu le 14 juillet 2022 à 16h45 au Théâtre des Barriques
Avec Thomas Ailhaud, Gabriel Arbessier Cadot, Lorette Ducornoy, Anaïs Robbe, Léa Schwartz, mis en scène par Camille Plazar

J’ai découvert Léa Schwartz lors d’une représentation du club théâtre de Louis-le-Grand, et elle m’avait tapé dans l’oeil. C’était il y a près de dix ans, et je ne l’ai pas revue depuis. J’ai suivi de loin son parcours, demandant des nouvelles à des proches de temps à autre, et c’est ainsi que j’ai appris qu’elle jouait à Avignon cette année. Il ne m’en a pas fallu beaucoup plus pour réserver ma place pour ce Dépôt amoureux. Alors, quitte ou double ?

Nous voici dans un centre de recherche qui analyse la rupture amoureuse. Le spectacle s’ouvre alors que les médecins s’affairent autour d’un nouveau patient, Noé, fraîchement séparé, et entament une analyse de la situation dans un jargon scientifique franchement drôle. C’est le parcours de Noé dans ce centre de recherche que nous suivrons tout au long du spectacle, ses rencontres avec les autres patients, ses tentatives pour assimiler la séparation, sa rencontre avec son parrain supposé l’aider à aller mieux.

Ce centre de recherche permet en réalité de passer au crible les différentes étapes vécues lors d’une rupture amoureuse. C’est d’ailleurs l’un des atouts majeurs de la pièce : cette analyse fine où tous les éléments post-ruptures sont incarnés, théâtralisés, transformés en des personnages ou matérialisés sur scène sous forme d’objets. Quiconque a déjà vécu une rupture se retrouvera quelque part, avec ce truc en plus que les lieux communs sont présentés avec une chouette inventivité, créant toujours un petit effet chez le spectateur.

La mise en scène de Camille Plazar, également autrice, fonctionne globalement bien. . Les transitions entre les différentes scènes s’enchaînent grâce à une bande son elle aussi transformée en élément de vie du centre de recherche. C’est malin, ça permet de ne pas couper l’action, de rester avec eux. Eux, les personnages, sont incarnés par les comédiens de cette jeune compagnie, Tout le monde n’est pas normal, avec une belle énergie. Tous sont très authentiques dans leur solitude, leur combat, que la mise en scène souligne délicatement, renforçant aussi l’identification au nouveau patient, Noé. On aimerait l’aider, même si, nous aussi, parfois, on cherche aussi les réponses.

Un spectacle fin qui navigue entre chagrin et espoir, se frayant le chemin jusqu’à toute ancienne mélancolie, cicatrisée ou non, injectant le contenu de sa seringue théâtrale directement dans les tripes.

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