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Bénis soient les enfants et les bêtes

Publié le 01 août 2022 par Adtraviata
Bénis soient les enfants et les bêtes

Quatrième de couverture :

Ils sont six adolescents à s’être rencontrés dans ce camp de vacances en plein cœur de l’Arizona. Leurs riches parents ne savaient pas quoi faire d’eux cet été-là, et ils ont décidé d’endurcir leurs rejetons en les envoyant au grand air comme de “vrais cow-boys”. Au sein du camp, ces enfants deviennent vite inséparables. Cette nuit-là, alors que tout le monde est endormi, ils ont une mission à accomplir, un acte de bravoure qui prouvera au monde entier leur valeur. Et ils iront jusqu’au bout, quel que soit le prix à payer.

Ce court roman (173 pages) publié par l’auteur en 1970 est un petit bijou : oh certes, on peut dire qu’il est plein de violence et de cruauté mais l’humanité qu’il recèle et qui gagne malgré tout est un véritable cadeau de Glendon Swarthout.

Violence : celle que subissent les six personnages principaux, six enfants ou ados « inadaptés » aux standards américains, fragiles émotionnellement et socialement, mal traités par des parents absents ou démissionnaires qui s’en sont débarrassés le temps des grandes vacances dans une colonie de vacances en Arizona, qui leur promet d’en faire des homme, des vrais.

Violence : celle qu’ils vont évidemment subir dans ce camp, au point d’être rejetés de toutes les équipes, moqués par les chefs et de former le pire groupe élégamment nommé « Les Pisseux ».

Violence : celle dont ils sont témoins le jour où commence le roman – et dont je ne peux ou ne veux rien dévoiler sous peine de gâcher votre lecture, une violence subie par d’autres, celle qui va les mettre en route et les lancer dans une équipée nocturne, un road-movie initiatique qui les changera à jamais.

Humanité : l’humanité blessée que chacun porte en lui, celle dont ils feront preuve les uns envers les autres au cours de cette nuit pleine de dangers, celle de Cotton en particulier, qui réussit à fédérer ses copains autour de ce projet fou.

Humanité : celle dont rêve sans doute l’auteur Glendon Swarthout, en harmonie avec la nature, sans nécessairement donner de grandes leçons de morale.

C’est une lecture que je ne peux que vous recommander en cette période de vacances

😉

Je croyais être hors thème pour le challenge « Un an avec Gallmeister » (je n’ai pas beaucoup lu en juillet et mon critère de choix a d’abord été le plus petit nombre de pages) mais j’ai découvert que le roman a été adapté au cinéma en 1971 par Stanley Kramer.

« Il [Cotton] avait parfois des accès de folie. Son contrôle moteur s’enrayait, il invectivait au hasard des dieux trop indifférents pour être maîtrisés, et son refus de faire face aux dures réalités de la nuit et du jour, du faible et du fort, de la vie et de la mort, et de la gravité, était à la limite de la psychose. C’était un rouquin. »

« Ils étaient désormais sur la Route 66, l’axe central est-ouest de la nation! Au bon vieux temps, transportant de grands pins élagués, qu’on appelait alors des « flagstaff », les trains s’arrêtaient là pour s’approvisionner en eau et se reposer pour la nuit. Aujourd’hui la ville était à un jour de voyage de Los Angeles, et sa rue principale, la Route 66, un véritable caravansérail où l’on trouvait des chambres à dix dollars, des traînées de Diesel, des urinoirs bouchés, des serveuses tuberculeuses, des pilules contre le sommeil, des pâtisseries rassies de la veille, des pneux crevés, du papier hygiénique, des mégots de cigarettes et du café insipide ; l’ambiance y était aussi trompeuse la nuit qu’elle était déprimante le jour. »

« Bêtes et garçons se dévisagèrent. Ils se flairèrent mutuellement. Et soudain, les adolescents de quinze, quatorze et douze ans retrouvèrent le bonheur de l’enfance. Le souffle chaud d’animaux innocents les rendit heureux. Une étrange émotion les emplit, une tendresse qu’aucun d’entre eux n’avait encore jamais connue. Un sentiment de paix les inonda, ils n’avaient plus peur. »

Glendon SWARTHOUT, Bénis soient les enfants et les bêtes, traduit de l’américain par Gisèle Bernier, Gallmeister Collection Totem, 2017

Une année avec Gallmeister (Thème de juillet : Adapté au cinéma)

Petit Bac 2022 – Famille 3

50 états, 50 billets : je réussis à remplir la case Arizona !

Je tenais à publier ce billet pour le challenge Gallmeister. On se retrouve fin août.


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