Je parle réseaux sociaux, désormais. Et non réseaux prétendus sociaux.
Depuis, disons, les 15 dernières années. un peu avant, un peu après, se sont insinués les réseaux sociaux de manière pernicieuse dans la vie Nord-Américaine et de par le monde. Je les appelais "les réseaux prétendus sociaux" car je les trouvais déshumanisant, mais je dois concéder qu'ils ont définitivement un impact social indéniable. Le vrai influenceur n'est pas humain. C'est le réseau social lui-même. Le premier trouvé coupable d'assaut sur le Capitol, qui vient d'écoper de 7 ans de prison, aux États-Unis, Guy Reffitt (en photo ici) l'implication de Donald Trump et de tous ceux et celles qui seront accusé(e)s dans ce dossier le seront tous GRÂCE aux traces des réseaux sociaux....et même parce qu'ils ont surconsommé du mauvais de ces réseaux sociaux. Comme on prendrait trop de vin et qu'on ferait ensuite des conneries.
Alex Jones, cette ignoble ordure tombe enfin grâce à son téléphone.
Les extrêmes flottent merveilleusement bien sur les vagues des réseaux sociaux. Ceux ci ont drastiquement changé la vie en Amérique et ailleurs de milliers de manières. 2 personnes sur 3 pensent de nos jours qu'ils ont empiré nos relations humaines. Mais personne n'arrive encore à un consensus clair et prouvé. Pour le compagnies de tabac, ça a pris des années et des années à confirmer que c'est strictement mauvais. On en est vraiment pas là avec les réseaux sociaux. On devrait pas non plus. Il y a même souvent beaucoup de très beau. Mais le laid est extraordinairement laid. Cette fenêtre sur l'extraordinairement laid est encore une surprise pour plusieurs d'entre nous. Sur Twitter depuis seulement décembre 2020, je m'étonne encore tous les jours de ce que je lis. Je suis déçu, terrorisé, ravi, touché, séduit, horrifié, peiné. Et je ne cherche pas le consensus. Il n'existe pas. Sauf que les possibilités sont monstres avec les réseaux sociaux. Au sens propre comme figuré. Les réseaux sociaux changent beaucoup trop vite pour qu'on en arrive à analyser ce qui est bon ou mauvais des plateformes et de ses effets aussi rapidement. Les études sociales prennent des années à se bâtir et à tirer des conclusions. Les plateformes peuvent changer en quelques mois. Facebook n'est plus Facebook, vous vous en rappeler quand même ? C'est maintenant Meta. Et Meta est le plus tenace à défendre les réseaux sociaux.Qu'on l'accepte ou non, les 10 dernières années ont été spectaculairement stupides en Amérique du Nord. Entre 2009 et 2012, au préalable, la viralité est née, et les plateformes ont peu à peu changé les rapports sociaux. Partout. La rumeur peut faire des ravages. Les moitié de vérité, presque vérité, les ouïe dires, encore pire. La tribu homogène n'existe pas mais on la travaille, la nourri, sans trop le réaliser. Je bloque de plus en plus ceux et celles que je sens versé(e)s dans la connerie et le malsain sur Twitter. La connerie malsaine. Les extrêmes, droite et gauche, ainsi que les losers, les moins mentalement équilibré(e)s et les trolls, ont eu un tremplin, puis un porte-voix et finalement un leader international, qui étaient autant de dards qu'on leur plaçait dans les mains. Et qu'ils s'amusent encore à tirer dans le noir. En bloquant les gens que je jugent trop imbéciles, ne suis-je pas en train, aussi, de créer une chambre d'écho ? Remplie de gens qui ne pensent que comme moi ? Les démocraties, partout dans le monde, se sont affaiblies depuis 2010. Le relations sociales se sont "homophiliées". J'invente un mot ici pour dire que l'on joue à qui se ressemble, s'assemble. Ça a du bon comme du mauvais. Quand l'assassin raciste de 10 humains à la peau noire, dans un supermarché de Buffalo, récemment, s'est fait poser la question de ce qui aurait pu l'inspirer. il a répondu que c'était aucune personne réelle, mais ce qu'il lisait sur internet tous les jours. Entre racistes. Jamais des gens qu'il rencontrait en personne.Les réseaux sociaux ne sont pas la raison principale de la polarisation des idées, mais en est très certainement une autoroute facile à prendre. Heureusement ça ne reflète pas tant la vraie vie que nous vivons tous les jours. Les plus sains plongent dans les réseaux sociaux, pour s'évader. Mais du "vrai", on s'évade peut-être d'une prison à une autre. Ça m'a amusé de parler avec un président de compagnie, baby boomer, qui me disait que plus jeune, si sa compagnie recevait 12 lettres de plaintes, il allait s'en inquiéter car il se disait que pour les 12 qui ne sont pas contents et prennent le temps de nous l'écrire, il doit y en avoir des centaines, des milliers, qui sont dans le même état d'esprit, mais qui ne prennent pas le temps de nous l'écrire. Mais que maintenant, si des milliers de gens aiment un tweet colérique contre son entreprise, il comprend que c'est davantage autour d'une douzaine de personnes qui sont vraiment mécontentes de son entreprise.
Les réseaux sociaux ont modulé bien des choses.
La fracture sociale est réparable. Je le crois. Parce qu'il y aura toujours plus d'équilibre que le contraire.
J'espère.