Une journée à la Sainte-Baume, à la découverte d'une forêt et d'une grotte sacrées

La Sainte-Baume est située en Provence verte entre les villes de Marseille, Aix-en-Provence et Toulon, et rien que l'évocation de cette "région" dont je n'avais jamais entendu parler me faisait rêver. Je rêvais de découvrir ce massif également pour sa dimension mystique et étais interpelée par le fait qu'il ne soit pas très connu, du moins par les touristes. Il est pourtant aussi haut que la très populaire Sainte-Victoire.

L'endroit abrite la grotte où Marie-Madeleine se serait réfugiée durant les trente dernières années de sa vie, après avoir évangélisé la Provence. Voilà pourquoi la Sainte-Baume est un lieu de pèlerinage chrétien, qui se situe d'ailleurs sur la route de Compostelle. Cette grotte située à flanc de falaises à 900 mètres d'altitude abrite une étonnante église ouverte aux visiteurs.

On y arrive au terme d'une ascension un peu costaude, qui nous fait traverser en premier lieu une forêt exceptionnelle à plus d'un titre : la forêt de la Sainte-Baume est une "forêt relique" composée d'arbres que l'on trouve habituellement plus au nord comme des ifs, des érables, des pins sylvestres, des hêtres ou des chênes pluri-centenaires. Humide et sombre par endroits, elle nous plonge dans une atmosphère mystérieuse, rendue encore plus "sacrée" par la présence de petites chapelles ou de fontaines. On y foule par endroits des marches taillées dans la pierre, formant une sorte d'escalier naturel. Je l'ai trouvée aussi inquiétante qu'apaisante.

J'ai également été très frappée par les chants d'oiseaux qui se faisaient de plus en plus clairs et nombreux à mesure que j'avançais...

Au terme de cette montée, d'immenses rochers apparaissent. Il suffit alors de grimper 150 marches et de lever les yeux pour s'apercevoir que nous sommes arrivés au pied de la grotte de Marie-Madeleine.

Il faut attendre quelques secondes pour que nos yeux s'habituent à l'obscurité et commencent à distinguer des bancs, des statuettes, un reliquaire, des cierges, des vitraux etc... Il y a même tout au fond une source , la source Saint Sidoine, à laquelle on prête la vertu de guérir les maladies des yeux.

S'y recueillir entre les parois rocheuses d'où perlent des gouttes d'eau est une expérience hors du commun.

Il serait ensuite dommage de ne pas achever l'ascension pour aller découvrir les deux panoramas qui nous attendent : l'un sur l'adret (versant exposé au soleil) qui dévale en pente douce et offre ses paysages méditerranéens, l'autre sur l'ubac (versant nord) plus abrupt, qui ouvre sur la forêt relique. Le contraste entre les deux est d'ailleurs assez étonnant.