Puisque la nuit nous attend
Les griffes acérées prêtes à lacérer
nos maigres économies
Puisque personne ne se fera le chantre des âmes démunies
Puisque les puissants dans leur cercle ont fait le serment
De tourmenter la veuve et l’orphelin
De nous presser comme de vulgaires raisins
Puisque les rêves eux-mêmes ne nous sont plus permis
Broyés, crevés, laminés
Par un logiciel omniscient
Je vous invite à fermer les yeux
et à figer votre marche
N’alimentez plus le monstre insatiable
Arrêtez-vous, plongez à l’intérieur de vous-mêmes
sentez ce coeur qui bat
sentez ce pouls qui jaillit
penchez-vous à la limite de votre être
et demandez-vous
suis-je encore capable d'aimer
suis-je encore capable d'espérer
Ensuite, ouvrez les yeux et
observez ce qui se passe autour de vous
Dans les rues, la peur règne
Qui veut la peau du macadam
Qui veut faire de nos villes des territoires maudits
Qui veut nous enfermer dans nos maisons et nos bureaux,
Dans les cadres de nos écrans ?
Qui veut profiter du crime ?
Pourquoi les masses deviennent-elles abruties et arides
futiles et asséchées
Tout en se croyant supérieures
Ne jurant que par leurs égos immédiats
gobant à tout instant des promesses de paresses infinies
Pauvres nuls
Que nous sommes
derrière le masque
The fool on the hill
Dématérialisation
Digitalisation
Onlinisation
Ô frères humains que sommes-nous devenus ?
Qu’avons-nous accepté de manger, de boire, de croire ?
L’esprit enchaîné
Les pas comptés
Les pensées corrompues
Plus le temps passe,
Plus l’esprit s’encrasse
Et plus le spleen m’enlace
Dégoûté par un monde qui a perdu la grâce
je trépasse