Je vais terminer la soirée dans un des jardins du Avignon IF, ce festival conçu par deux avignonnais, Stéphane Pellet et Frédéric Tort (ci-dessous), pour des avignonnais, dans la pure tradition d’accueil de cette ville. Chacun peut s’y rendre, pourvu d’oser le demander (voir leur site), certes dans la limite des places disponibles qui, pour le moment, restent modestes en nombre.
J'ai déjà parlé de la spécificité de ce festival dont j'ai vu Antigone sous le soleil de midi il y a quelques jours.
J’ai hâte de connaitre, si mon petit doigt veut bien me parler dans quelques jours, la réaction d’une proche collaboratrice de Tiago Rodrigues, nouveau (et discret) directeur du festival, car je sais qu’elle va venir. Si le Off semble ignorer le In (oui, In, alors le If a fortiori), celui ci regarde ce qui s’y passe. C’est logique : le rêve du théâtre dit "public" a toujours été de ne pas subordonner une programmation à des transactions financières. Pour mener un combat on a toujours deux choix : l’argent qui est soit-disant le nerf de la guerre, ou la diplomatie.
Première découverte avec la voix, le charme, la jeunesse d’Elisa Moroldo, dont le nom de scène est Lize. Elle a donné ce soir son premier concert et nous avons compris notre chance d’assister à une éclosion. Beaucoup disent qu’elle est la petite sœur de Vanessa Paradis (j’ai eu le même sentiment, mais je la situe -vocalement- à mi-chemin avec Angèle).C’est aussi une musicienne accomplie et son violon, dont elle joue depuis l’âge de 7 ans, est enchanteur. Elle a l'expérience d'une vie d’artiste itinérante en caravane et chapiteau. Elle se produit sur la scène européenne du néo-folk ainsi que dans la chanson française. Elle est maintenant installée à Marseille pour composer et écrire des chansons empreintes d’images et d’expériences de son passé, et travailler à la création d'un EP que j'ai hâte de découvrir.Elle écrit en français des textes oniriques qui évoquent l’univers marin comme les étoiles. Elle a été accompagnée par Danton Eeprom, producteur de musique électronique à Berlin, à Londres et en France. Il a joué du clavier et a aussi soutenu par la voix.
Après cette parenthèse musicale, pop française sur fond d’électro et de violon, qui aurait pu suffire à notre bonheur, voici un texte de Yves Emmanuel, qui a adapté son propre livre et assuré la mise en scène.
Je t’aime à la folie raconte l’histoire d’une rencontre, dans le lycée d'une ville océane, entre Yves et Louis autour de la musique. Pour l’un, c’est une rencontre. Avec un attachement inconditionnel, des souvenirs intacts et une fascination qui conduira jusqu’à la folie. Pour l’autre, c’est un divertissement.Perdu entre son passé et son devenir, l'amoureux va relater sans cesse son histoire pour en discerner les contours, jusqu’à recevoir une réponse pour le moins inattendue. Vrais sentiments ou jeu ? Décidément l’amour ne serait-il que cela ? Ce n’est pas Anatole qui dirait le contraire.
Avec Arthur Minne, Valentin Bigoin, Joséphine Lefebvre et Yoann Pouet-Bocard dans une scénographie magique puisque nous sommes en décor naturel, sous un figuier majestueux, et que les lumières sont subtilement dosées.Mention spéciale à Paul Berardi qui assure depuis presque dix ans la direction technique de ce "petit" festival qui a tout des grands.
Concert de Lize et Je t’aime à la folie de Yves Emmanuel vus le Lundi 18 juillet 2022. Article rédigé après mon retour, à partir de mes notes et des publications faites chaque jour sur la page Facebook À bride abattue, rendant compte des spectacles vus la veille, aussi bien dans le In, que le Off ou le If. Les meilleures photos de la journée étaient publiées sur mon compte Facebook Marie-Claire Poirier peu après dans la matinée.
Pour accéder aux photos du concert et du spectacle, suivre le lien :