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Album - Nervous Shakes – Walk Like A Lover

Publié le 15 septembre 2022 par Concerts-Review

Classe, la pochette de Daniel Oeyen, graphic designer: une vamp des années 30, style Rita Hayworth , féline, intrigante et forcément fatale, elle adopte une pose acrobatique , un pont, que certains n'hésitent pas à mettre dans la catégorie des positions les plus chaudes du Kamasutra.

La photo sépia est plaquée sur un décor bleu et, en superposition, on découvre une dentelle rouge représentant, peut-être, un masque, on te laisse te faire ta propre idée.

Cachez vos filles, les fauves sont lâchés ' When things go wild' , ils ont sorti la cravache et tout l'attirail bondage, désormais les Real rockin' Kids ne sévissent plus à Boston, ils sont voisins de Manneken Pis.

Comme le band de John Felice, on peut les cataloguer de beautiful losers, c'est un genre qui plaît aux filles.

Ils sont pas mal véloces, donc, on préfère les comparer à Roger De Vlaeminck, le Gitan, qu'au gentil et brave Raymond Poulidor.

Les riffs de guitare cinglent, Bruno et Philippe, le petit nouveau, impriment une cadence qui doit mener le sprinter en bonne position avant l'emballage final, Ivan chante comme quand il avait 20 ans et son jeu d'harmonica vient à point nommé pour nous rappeler que Mick Jagger lui aussi pouvait souffler comme une bête.

Qu'est ce qu'elle t'a dit, la fille?

Tu lui as fait croire que tu t'appelais, Joseph?

Bordel, ce truc déménage méchant, il bouffe quoi votre drummer, c'est un lion affamé.

Ivan éructe tout ce qu'il a bu la veille, la guitare de JP crache des flammes et tu soupçonnes Bruno de faire du bringue à la nana.

Il y a des années, c'était avant toutes les pandémies, rue Plattesteen, le DNA existait encore, tu y croisas un groupe local baptisé Nervous Shakes, ils avaient mis le feu à l'antre punk, tu te souviens, en versant une larme, du titre' Do You Wanna' car il était question d'un real wild child.

Iggy Pop venait de trouver un concurrent redoutable, Ivan Andreini!

Il n'a pas sorti son membre mais bien un harmonica qui a fait tout trembler, l'Irlandais, à ses côtés , balançait des lignes tranchantes, la rythmique en béton turbinait sans relâche, ça sentait la sueur et le rock'n'roll, on aimait ça, c'était au temps où Bruxelles vivait!

Tu te souviens des Undertones, écoute ' Stick with me' , tu vas baver surtout qu' Ivan, d'un coup, se met à sonner comme Elvis avec son chant haletant et vicieux.

Le vintage rock'n'roll, il n'y a que ça qui compte!

Où il est le slow?

.. shakes all over him , quivers down his back bone...

Après cette séquence punk suicidaire, de teinte jaune, les garagistes bruxellois proposent une seconde rafale punk, très ensoleillée cette fois-ci.

Leur 'In the summer', fatalement te renvoie vers Feargal Sharkey et ses Undertones, le pop punk ' Here comes the summer' cassait la baraque en 1979.

La tirade des Nervous Shakes, qui dégage un fumet bourdonnant, est sans doute moins poppy que celle du gang de Derry, mais les oooh oooh oooh en background, proposent toutefois une approche commerciale incontestable.

Un prochain hymne estival à inclure sur la compil ' Nuggets, Belgian Garage Rock from the beginnings to the apocalypse'.

'Please Give Me Something' · The Spanks / Annabel Lee ' Black Pudding' / Moonrakers ' Strange Birds'/ The Mudgang ' Dr Mushroom' et Zangeres zonder Naam ', le censuré ' Hij Was Maar 'n Neger'.

La suite: un midtempo comme, le looser magnifique, Johnny Thunders, pouvait en pondre à la pelle, ' The Curse of Lovers', qui précède ' Come back Lorraine' , un garage country track, décoré d'une slide ravageuse et de lignes d' harmonica toniques.

Etonnant, ce titre, c'est pas vraiment du Hank Williams, mais , pour rappel, les Stones ont pondu pas mal de morceaux aux senteurs country flagrantes.

Un riff affûté démarre le rocker explosif ' Don't cut me loose' qu' Ivan chant d'un timbre implorant avant le bridge, brillant, à l'harmonica.

'Teenage Blues' met un terme au trip abrasif proposé par un groupe ayant toujours eu le bon goût d'ignorer tous les accessoires électroniques. Pas de synthés, pas de loops, pas de drum machines ou sequencers, que des instruments authentiques, de la conviction, de la sueur et de la sincérité.

Ce dernier morceau est tout simplement une profession de foi, I can't shake away the teenage blues.

Quand il aura 85 ans, Ivan sera encore un teenager, avec ses potes ils iront foutre le bordel à la maison de repos.

Nervous Shakes, de dignes successeurs des Standells, des Seeds, des Fuzztones, des New York Dolls ou des

Le 23 septembre à L'Imposture à Lille ( in Frankrijk).


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