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Les poupées persanes d’Aïda Asgharzadeh

Par A Bride Abattue @abrideabattue
Les poupées persanes d’Aïda AsgharzadehOn peut avoir vu beaucoup de spectacles au festival d’Avignon en juillet et avoir malgré tout manqué une pièce essentielle comme Les poupées persanes.
Aïda Asgharzadeh, qui joue dans la pièce, a écrit un texte bouleversant. S’inspirant d’une histoire d’amour mythique des légendes perses, elle restitue l’horreur des années 70, quand l’Iran voit arriver au pouvoir un régime islamique alors que le pays pensait avoir combattu contre la dictature du Shah.On suit le destin haut en couleur de quatre universitaires et de leurs enfants qui nous tire autant les larmes que les rires, grâce à l’inventive mise en scène de Régis Vallée dans un décor qui suggère tantôt l’Iran, tantôt un chalet savoyard, à Avoriaz (où soit-dit en passant se déroule chaque année le festival du Film fantastique, depuis 1973, mais il ne faut sans doute pas y voir une quelconque relation de cause à effet).Les comédiens sont formidables, passant d’un rôle à un autre en changeant un accessoire, si bien qu’on sera surpris, aux saluts, qu’ils ne soient pas plus nombreux.L’accompagnement musical est magnifique, ajoute de la poésie, et permet de glisser dans l’ambiance pour partager ensemble la seule vérité qui existe, celle de l’émotion.Les images d’archives ajoutent de l’authenticité et nous empêchent de rester dans l’univers agréable de la comédie où nous entraînent les pulls caractéristiques des Noëls entre amis, comme les remarques toujours décalée de la mère.On passe du conte à la dure réalité historique pour mieux revenir à la dimension philosophique. Les tempêtes sont multiples, qu’elles soient politiques en Iran ou météorologique en France cet hiver de décembre 1999.L’amour de Bijan et de Manijeh sera plus fort que tout et triomphera. Qu’il ne nous fasse cependant pas oublier que la situation politique reste catastrophique pour des millions d’individus, ce qui fait qu’on repart d’autant plus bouleversé, en méditant la maxime de Jean-Farouk : on n’a qu’une vie.Les poupées persanes d’Aïda AsgharzadehLes Poupées persanes d’Aïda AsgharzadehMise en scène de Régis ValléeAvec Aïda Asgharzadeh, Kamel Isker, Azize Kabouche, Toufan Manoutcheri, Sylvain Mossot, Ariane MourierAu Théâtre des Béliers Parisiens - 14 bis rue Sainte-Isaure - 75018 ParisDepuis le 24 août 2022Du mardi au samedi à 21 h et le dimanche à 15 hInfos et Réservations : 01 42 62 35 00Les poupées persanes d’Aïda Asgharzadeh

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