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Portefeuille déterminant : situation au 01.10.2022

Publié le 02 octobre 2022 par Chroom

Le portefeuille déterminant continue tant bien que mal à résister aux soubresauts du marché, durant un mois de septembre marqué par une nouvelle forte hausse de taux aux USA et la mobilisation "partielle" en Russie.

Malgré un nouveau plongeon des bourses mondiales, la performance du PF depuis le début de cette année se monte à -6% contre -22.8% pour l'indice MSCI Switzerland. La volatilité demeure toujours à un niveau correct, avec 10.6% contre 20.1 % pour l'indice précité. La relative bonne performance s'explique par la résilience des microcaps japonaises, des obligations corporate High Yield introduites le mois dernier et des autres actifs/stratégies (en phase de test réel), dont une partie devient productive et est détaillée ci-dessous.

En septembre, je vous avais parlé d'un nouvel actif, toujours en période exploratoire, que j'espérais pouvoir vous proposer ce mois-ci. Les essais sont toujours en cours. Les backtests et indicateurs affichent un potentiel indéniable qui ferait vraiment du bien dans le portefeuille en ce moment. Je suis à bout touchant pour vous le proposer. J'espère que je pourrai l'introduire dès le mois prochain. En attendant, il continue à apparaître dans le portefeuille comme "Actif en test", juste avant les réserves et liquidités.

Utilities US

Cela étant dit, je prends les devants dès ce mois avec un autre instrument digne d'intérêt : les services publics américains. Ceux-ci affichent une corrélation basse (0.45) avec le marché des actions US. C'est presque comme si on avait à faire à une classe d'actifs différente de celle des actions. Cela en fait donc un instrument de choix pour diversifier le portefeuille. Avec les "Utilities", on est dans l'univers des grosses entreprises, ce qui amène là aussi un peu de variété dans le portefeuille, qui est surtout orienté microcaps.

Les "Utilities" se comportent très bien allocation tactique d'actifs. On peut également utiliser conjointement la moyenne mobile de leurs cours avec celle du taux de chômage américain. Le côté défensif des services publics est par ailleurs appréciable durant les phases de ralentissement économique. D'autant qu'ils offrent un dividende régulier et supérieur au marché.

Dans les points négatifs, les "Utilities" sont généralement très sensibles aux hausses de taux d'intérêt. Ceci est dû à un endettement important (lié aux infrastructures coûteuses) et à des arbitrages avec les bons du trésor. Donc, a priori, la période actuelle n'est pas des plus propices aux services publics.

Toutefois, malgré ceci, cet actif tient assez bien le coup par rapport au marché. Les investisseurs sont en effet soumis à un lot d'incertitudes (inflation, hausse des taux, guerre, crainte de récession) qui les pousse vers des actifs jugés plus sûrs comme les services publics. De plus, leur croissance actuelle est favorisée par la demande d'énergie renouvelable, qui s'est nettement renforcée en raison du réchauffement climatique et de la rupture des chaînes d'approvisionnement provoquée par la pandémie et la guerre.

Vente à découvert d'actifs

Durant les backtests de cet été, j'ai également pu mettre en évidence le bon comportement de certains instruments non seulement en allocation d'actifs, mais également en ayant recours à la vente à découvert (plutôt qu'en les passant cash). Ceci tombe à point nommé puisque la plupart d'entre eux sont en train de se casser la gueule.

La position et l'ETF des actifs concernés seront ainsi désormais indiqués en rouge, lorsque le signal est baissier. Ceci signifie qu'il faut soit shorter l'ETF, soit acheter l'ETF inverse. Ceux qui ne désirent pas jouer contre le marché peuvent simplement rester cash.

Par exemple, vous possédez une position sur le Nasdaq via l'ETF QQQ. Le mois en cours, le portefeuille déterminant indique :

Actions - Nasdaq 100 : 

Portefeuille déterminant : situation au 01.10.2022

Au début du mois suivant, le signal concernant cet actif change. L'indice comporte la mention "(Short)" à sa droite. La position devient rouge et indique de shorter l'ETF concerné ou d'investir dans son inverse :

Actions - Nasdaq 100 (Short) : 

Portefeuille déterminant : situation au 01.10.2022

Vous pouvez alors, selon préférence :

  • vendre QQQ à découvert (en soldant du même coup la position longue)
  • vendre QQQ et acheter PSQ
  • vendre QQQ et rester Cash

À noter qu'il est possible que la position short (tout comme la position longue) passe Cash, si l'instrument ne figure pas parmi les actifs les plus performants :

Portefeuille déterminant : situation au 01.10.2022

Un certain nombre d'instruments par ailleurs ne réagissent pas de manière optimale à la vente à découvert, selon mes backtests. Pour ceux-ci également la position passe cash lorsque le signal devient défavorable.

ETF inverse vs vente à découvert

Les ETF inverses permettent à ceux qui ne peuvent - ou ne veulent - pas vendre à découvert, de malgré tout jouer contre le marché. Toutefois, vendre à découvert, plutôt que de transiger un ETF inverse, permet d'économiser un peu sur les frais de transaction, ainsi que sur les frais de gestion.

Il faut noter également que les ETFs inverses sont conçus pour répliquer l'opposé de l'indice sur une journée. Plus les jours passent, plus la performance s'éloigne de celle du short. Ils conviennent donc mieux aux day traders qu'aux swing traders.

Un autre avantage de la vente à découvert, c'est que vous n'avez pas besoin d'avoir de liquidités pour transiger. Vous allez même recevoir de l'argent en retour, puisque vous "vendez". De ce fait, lorsque la position passe "Short", son allocation devient négative, puisqu'elle constitue un passif. Avec le cash qui est reçu dans une proportion équivalente, le total de l'opération est nulle. 

Les liquidités obtenues lors de la vente à découvert peuvent être conservées en espèces ou réinvesties dans d’autres actifs. Si elles sont conservées telles quelles, on gagne de l'argent lorsque la position "short" perd de la valeur (ce qui diminue le passif). Le cash gardé au chaud permettra de racheter la position plus tard, sans devoir acheter sur marge (sauf si l'instrument prend de la valeur et qu'on n'a pas de liquidités supplémentaires). 

Si elles sont utilisées pour acheter d'autres actifs, on en tire parti si l’actif (positions longues) surperforme le passif (positions short). On y trouve donc son compte tant que le cash provenant de la position short est investi dans un actif qui surpasse les actions qui ont été vendues à découvert, même si celles-ci prennent de la valeur. Grâce à l'effet de levier induit, l’investisseur profite ainsi des deux côtés de la transaction (long et short). Toutefois, il peut aussi perdre sur les deux tableaux. Pour racheter la position, s'il n'y a pas de cash disponible provenant d'autres ventes (ou de ventes à découvert), il faudra avoir recours à la marge, au moins provisoirement.

Les résultats des backtests et des tests réels effectués avec le portefeuille déterminant sont suffisamment solides pour nous permettre d'utiliser les liquidités excédentaires provenant de la vente à découvert. Celles-ci sont donc réparties au niveau de la pondération cible des autres actifs du portefeuille, plutôt que d'être conservées en cash. Si vous le préférez toutefois, vous pouvez bien entendu garder ces liquidités au chaud.

On entend souvent dire qu'il est moins risqué d'acheter un ETF inverse que de shorter l'indice parce qu'avec la premier les pertes se limitent au montant investi, tandis qu'avec la vente à découvert elles sont potentiellement illimitées (il n'y a pas de plafond à la progression d'un actif).

Il est vrai que shorter une action peut être particulièrement dangereux sur ce point, par exemple en cas de rachat d'une société. Toutefois, les indices boursiers progressent rarement brusquement vers le haut. Au contraire, ils ont plutôt tendance à tomber rapidement avant de remonter plus lentement. De plus, les positions potentiellement shorts demeurent minoritaires dans le portefeuille. Elles servent donc avant tout comme instrument de couverture, ce qui va plutôt dans le sens d'une diminution du risque et de la volatilité que le contraire. Comme on n'est jamais trop prudent, je conseille néanmoins de placer un ordre stop suiveur d'achat à 20% au-dessus du cours.

Mot final

La période actuelle est particulièrement difficile pour la bourse et rien ne laisse présager d'un retournement durable de tendance à brève échéance. Malgré une baisse déjà notable, les valorisations demeurent élevées. Le contexte géopolitique et économique soulève particulièrement d'interrogations, pour ne pas dire d'inquiétudes. L'inflation galopante, la hausse des taux d'intérêts, la guerre en Ukraine, les tensions grandissantes autour de Taïwan et les difficultés d'approvisionnement en matières premières font que tout actif et toute stratégie sont potentiellement menacés. Même le cash.

Dans ce cadre, il convient, encore plus que d'habitude, de diversifier au maximum les approches. Les différentes modifications entreprises cet été vont justement dans ce sens. Elles visent à maximiser la performance globale du portefeuille, tout en minimisant son risque.

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