Magazine

Code barbare

Publié le 07 octobre 2022 par Paulo Lobo
Code barbare

Il suffit d’une image pour que je pense à la page

Que je vais tourner dans ma vie 

Peu soucieux des sentiers 

Peu soucieux des entraves 

Je creuse je ruse je m’use 

Pitrerie de gamin resté dans sa bulle 

Depuis qu’il a compris la pourriture 

Qu’il a perçu la veulerie 

D’un monde ivre de glaive et de sang 

Se vautre dans les boyaux arrachés 

Les effets sanguinolents 

D’une planète redevenue barbare

L’arme nucléaire ça rime avec quel mot 

Ça rime avec funéraire

mais aussi avec

Nausée horreur lâcheté traîtrise 

Bonne conscience 

Souffrance 

Dégénérescence 

Les êtres humains dans leur pleutrerie sont voués à la ruine et à l’asservissement 

Dans leur refus de faire la paix 

Dans leur soif de vengeance 

dans leur mépris de l'existence

Dans leur quête de l’apparence 

Jamais ne se relèveront 

Jamais ne relèveront les manches 

Honneur et dignité sont des valeurs oubliées 

Foulées aux pieds 

Tout tient à un papier 

Tout tient à un code

Tout tient à un vomi 

Laisse béton. 

J’écris la phrase

Puis observe un silence 

Je contemple le silence 

Et attends 

J’attends que l’instant se dilate 

Qu’il m’enveloppe, m'aspire, m'inspire

me respire 

Qu’il me pousse vers les choses immédiates qui m’entourent 

J’entends les sons 

Je discerne les couleurs

Rien ne bouge 

Et pourtant tout m’échappe

Et c’est bien comme ça 

Je pourrais rester ici indéfiniment

On est bien quand même 

Et dire qu’il y en a qui ne croient pas à la beauté

Je ne leur en veux pas 

Mais j’aimerais les convaincre 

Combien de dispositifs inutiles pourraient être supprimés 

De gadgets qui nous détournent de l’essentiel 

Nous moisissent de l’intérieur

Piétinent notre liberté 

Combien d’équipements consomment nos énergies 

Étouffent nos coeurs

Éteignent nos ardeurs

Horreur et désolation 

A bas la technologie 

A bas les prises électriques 

A bas la grande vitesse 

A bas les voyages intersidéraux 

Restons dans notre village 

Et festoyons 

Célébrons la vie entre amis 

Proches et parents 

Le paysage changera subtilement 

Avec les saisons 

Changera sans d’autre raison

Que celle de réfléchir la lumière du jour 

Les brumes effacent les contrastes 

Adoucissent les formes 

Poétisent la vallée 

Il faut retrouver les mots pour dire l’émotion du matin

Simplement, autrement, sincèrement 

Pour cela, il faut réapprendre à écouter l’être intérieur qui est en nous

Le mettre en relation avec les éléments du dehors

Tout est question de souffle 

Tout est question de temps


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Paulo Lobo 1390 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte