Mon smartphone a toujours raison

Bonjour je suis Abdesselam Bougedrawi je vous propose mes analyses lucides et citoyennes à travers mes articles et mes ouvrages publiés en tant qu’auteur indépendant chez Amazon. Il suffit juste d’effectuer une recherche sur mon nom de famille dans les différents sites de vente et dans les réseaux sociaux.

Depuis une vingtaine d’années, j’effectue régulièrement la même promenade. Comme je marche à la même allure, et que je fais le même parcours, cela me prend pratiquement la même durée. Mais, dans cet article ce qui est le plus important, ce n’est pas la durée, mais bien le parcours lui-même. On peut l’évaluer à 7 km. Le nombre de pas correspondant est pratiquement le même à une trentaine de pas près, 9500 pas.

Il y a parfois quelques petites variantes en fonction de ce petit désagrément que connaissent les hommes de mon âge et en période froide. Ce sont ces fameuses pauses qui nécessitent de se mettre derrière un arbre ou un buisson.

En dehors de ces petits écarts, je pourrais donc dire que ma promenade, qui emprunte toujours le même circuit, comportera, quoi qu’il en soit, toujours le même nombre de kilomètres, de mètres et de pas. De plus que malgré les dilatations de la chaussée en été, il n’y a aucune chance pour que cette distance change.

Ce préambule était nécessaire pour vous dire, tout simplement, que la distance de ma promenade est toujours la même, puisque j’effectue le même circuit.

Seulement depuis trois ans la technologie s’en mêle. En effet, j’ai acheté une montre connectée et j’ai installé sur mon smartphone une application qui compte les distances et le nombres de pas.

Avant de commencer ma promenade, j’active, d’une part le Bluetooth du smartphone pour qu’il puisse communiquer avec ma montre connectée, et le GPS pour qu’il puisse suivre mon parcours. Mon parcours, devrais-je le rappeler lourdement, toujours le même.

Ainsi, à chaque fois que je rentre chez moi, à la fin de ma promenade, je regarde mon Smartphone pour connaître la distance parcourue. Il me donne le même chiffre, que j’arrondis pour la forme, de 7 kilomètres, ou 9500 pas. À 20 ou 30 m près, ce qui est insignifiant.

Pourtant je continue depuis trois ans, à chaque fois, de vérifier cette distance que je connais à l’avance.

Tout se passe, donc, comme si j’avais besoin de la confirmation informatique de mon Smartphone. En ce sens, c’est mon Smartphone qui décide de la vérité de la distance parcourue.

Mais, je vous vois venir, vous allez me dire que je ne suis pas dans la recherche de la confirmation de la distance par la technologie, mais que  je suis dans le rite et le rituel. Je vous l’accorde, et vous aurez raison. En effet, je suis, effectivement, dans le rite et le rituel.

Toutefois, si d’aventure le mécanisme du smartphone qui compte les distances et le nombre de pas devait se détraquer, et qu’au lieu de m’indiquer 7 kilomètres ou 9500 pas, il ne m’indiquait que 6000 pas ou que 4 km.

Je crains bien que ma réaction ne soit la suivante : aujourd’hui j’ai marché moins que d’habitude. Ou alors cette variante, aujourd’hui ma promenade a été plus courte que d’habitude.

Je pourrais avoir ce genre de réflexion alors que j’ai effectuée exactement le même parcours.

Si vous êtes dubitatifs, je vous donne un autre exemple. C’était au cours de cet été, j’étais dans le salon, tranquille et peinard comme le dit la chanson, de ma fenêtre j’avais une vision assez spacieuse sur un ciel radieux avec un soleil flamboyant. Il n’y avait pas l’ombre d’un nuage et il faisait très chaud. Pourtant, en consultant mon Smartphone la météo indiquait qu’il pleuvait à verse. De plus, cette pluie tombait exactement à l’endroit où j’étais, puisque cela est basé sur le GPS.

Ce qui est curieux, c’est que je me suis levé pour sortir en dehors pour savoir s’il pleuvait ou non malgré, je le répète, cette grande partie du ciel bleu ensoleillé qui s’offrait à moi.

J’ai donc eu plus foi en un Smartphone qu’en ce que je voyais moi-même, c’est-à-dire la réalité.

En ce qui me concerne personnellement, cet article en est la preuve, bien sûr ma raison et mon jugement l’emportent. Je vais tout simplement me dire que la météo n’est pas fiable. C’est du reste le cas, et même très souvent. Quant à l’histoire de ma promenade, je vais me détacher de mon Smartphone, je ne croirai que la réalité de ma promenade, et non pas ce que m’indique le Smartphone, aussi intelligent soit-il.

Dans une certaine mesure, vous avez raison, si je consulte mon Smartphone et ma montre connectée, ce n’est que par une sorte de rituel. Il faut bien passer le temps.

La question essentielle est, combien de personnes sont capables de faire cette démarche de se détacher de ce que le virtuel nous dit pour revenir au jugement et au bon sens ?

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