La fille de Monaco : décevant, surtout la fille !

Comme Louise Bourgoin, l’actrice qui l’incarne, Audrey présente la météo sur une chaîne câblée. Mais cette blonde plantureuse ne rêve que d’une chose : devenir une star. Alors, lorsqu’elle rencontre le brillant et volubile Bertrand, au cours d’un procès à Monaco, elle n’hésite pas une seule seconde à mettre le grappin dessus. L’avocat tombe immédiatement sous son charme et se laisse progressivement envahir. Une situation oppressante à laquelle assiste Christophe, le taciturne garde du corps de l’avocat.

Note :

J’avais placé beaucoup d’espoir dans ce nouveau film d’Anne Fontaine (Entre ses mains, Nathalie), vu en avant-première mardi. Tout d’abord en raison des acteurs : j’adore le jeu de Fabrice Luchini et il me tardait de voir de quoi était capable la Miss Météo de Canal+, Louise Bourgoin. Ensuite, parce que le pitch nous laisse entrevoir un suspense des plus tenaces.

Il n’en est évidemment rien. Le film dégage certes une ambiance par moments oppressante, mais qui tombe finalement à l’eau. En réalité, seule la musique porte le suspense. Du point de vue du scénario, l’articulation entre les deux histoires (le déroulement du procès et la relation entre Bertrand et Audrey) ne tient pas la route. Le procès apparaît plus comme un prétexte à la mise en valeur du jeu de Fabrice Luchini que comme partie intégrante du film. Où se trouve, par exemple, la menace qui entoure le procès et qui justifie l’attribution d’un garde du corps à l'avocat ?

Quant au jeu des acteurs, rien à redire sur celui de Fabrice Luchini. Il est parfait, comme à son habitude. Je ne me lasse jamais de l’entendre déclamer ses tirades et son rôle d’avocat lui sied à merveille. Roschdy Zem est plutôt bon comme garde du corps taciturne mais engagé. Par contre, je n’ai pas aimé Louise Bourgoin. Certes, elle exhibe des gambettes magnifiques et un sourire dévastateur (atouts non négligeables pour son rôle), mais je ne lui ai trouvé aucun charme, une tendance à rire souvent déplacée et un accent du sud-est sonnant faux. Bref, un mauvais début.

Finalement, les 1h35 sont passées très lentement. Quelques rires, dus aux réparties de Fabrice Luchini, mais peu d’émotions et une certaine lassitude face aux soirées mondaines et aux habits légers qui constituent le coeur du film.