Et comme un légume pourri, ça ne sent pas bon.
En mars 1841, aux États-Unis d'Amérique, William Henry Harrison devenait le 9ème président du pays. Il donnait alors le plus long discours inaugural de la courte histoire du pays, 1h45, dehors, dans des conditions météos trop froides qui lui ont fait attraper très froid. Après 32 jours de présidence, il succombait à une pneumonie directement reliée au froid qu'il avait contracté dans son discours inaugural.
Au Royaume-Uni, très très présentement, la tenue de Première Ministre de Liz Truss menace d'être aussi courte. 6 semaines après sa mise en poste, elle a 3 clous et demi de cloués sur son cercueil politique. Ses supporteurs sont devenus invisibles. Elle est comme celle qui fausse dans une chorale et qu'on voudrait cacher. Elle est en train de platement tout faire rater. Elle avait promis de créer de la croissance économique, elle n'a créé, au contraire, que remous lors du lancement de sa plateforme économique. Bien qu'elle dise vouloir être à la tête de son parti jusqu'aux prochaines élections, rien n'est moins certain. Sa crédibilité est anéantie, ses allégeances questionnées, et on la dit incapable de faire face aux faits ou de s'ajuster aux changements. Sans entrer dans les détails de son plan économique, elle a présenté une show à la sauce Reagan avec hors d'oeuvres Thatcheriens. L'opposition, parti de gauche, a détesté vivement son plan économique favorisant des allègements aux gens riches, alors que le R-U fait face à des hausses de frais d'électricité, une lourde inflation et un secteur immobilier complètement inabordable. Les marchés anglais on aussi détesté et tant fait plonger l'économie que La Bank of England a dû intervenir afin de stabiliser l'économie. Une chancelière de droite, appliquant des mesures de droites pour plaire aux riches millionnaires de la droite, qui fait refouler le marché, faut le faire.Une fois le deuil de leur reine terminé, Truss a eu tout juste 7 jours de contrôle ferme sur ses affaires, soit l'équivalent de la durée de vie d'une laitue en présentoir.
Desepérée de rester au pouvoir, elle a limogé, vendredi dernier, son conseiller économique Kwasi Kwarteng, pour lui faire porter le blâme de l'impopulaire proposition économique, mais Kwarteng proposait autre chose. Son remplaçant, Jeremy Hunt, en trois jours et 5 minutes 30 secondes, à la télévision, a exposé la dysfonctionalité du leadership de Truss, comme si elle apparaissait aux Anglais pour la première fois, c'était un bain de sang digne de Game of Throne.La rapidité, et la barbarie avec laquelle l'effondrement de son parti s'est produit est hallucinante. Son prédecesseur, Boris Johnson, avait gagné avec une majorité de 80 sièges il y a tout juste 3 ans. Les Conservateurs avaient l'allure d'une horde de conquérants.
Même après 10 ans d'agonies autour du Brexit.
Que s'est-il donc passé ? Elle a tout fait, tout croche. Elle a nommé un cabinet majoritairement composé de radicaux au lieu d'équilibrer son parti. Elle a limogé un expérimenté ministre au trésor qui était plus sage économiquement. Elle s'est débarrassé du stratège qui a mené à l'éclatante victoire de 2019, de Johnson. Son chef d'équipe (photo à droite) a passé toute la tenure de Truss dans les eaux d'une forme de scandale lorsqu'il a été révélé qu'il était payé par sa firme de lobbyiste plutôt que par le gouvernement. Elle n'a aucunement préparé les citoyens Anglais à des coupures de taxes pour les gens riches qui sont apparues comme la plus grande et outrancières des surprises. Elle a platement cru que les gens penseraient que les millionnaires seraient ceux qui avaient le plus besoin d'un allégement fiscal. Bref, elle ne sait pas lire son peuple.Elle a été si invisible, comme si ces actions parlaient d'elles-mêmes, et c'est maintenant le cas!. Ses décisions parlent pour elle! La détérioration est telle que si les élections avaient lieues demain, le Parti Conservateur Anglais ne serait même pas deuxième. Ils seraient aussi effacé que les Conservateurs d'Eric Duhaime, au Québec.
Penny Mordaunt, Rishi Sunak ou Boris Johnson, "Berlusconi style", sont considérés comme des néo-remplaçant(e)s.
Truss est entrée toute croche dans une tempête économique. Son idée a été de tirer des poignées d'argent dans les airs. Au vent. Elle a dit à ses plus radicaux partisans ce qu'ils voulaient entendre. Elle a avalé le concept Trumpien que la réalité peut être adaptée aux idéologies. Les leaders ne peuvent pas s'attendre à ce que des promesses irresponsables n'aient pas de brutales conséquences sur leur tenure.Tentant d'émuler Margaret Thatcher sans remarquer que 1979 n'est pas 2022, ni démographiquement, ni économiquement. Trusseconomics a été présenté.
Sans succès.
Ça a été aussi bien que le discours inaugural de William Henry Harrisson, ici, en mortaise.
La laitue a maintenant l'air triste, fanée.
La première ministre aussi.
Elle fait pitié.