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Encore un tour chez nos amis russes pour l'auteur support de ce billet.
Pnine - Vladimir Nabokov (1899-1977).
Première parution : 1957
Ce court roman comique a valu à Nabokov d'être nommé pour le prix du National Book Award pour la première fois, l'a fait connaître du grand public et lui a apporté son premier succès commercial. Dans ce roman, l'un des premiers des années 1950 à avoir pour cadre un campus universitaire, on découvre le professeur Timofey Pnine, infortuné émigré russe. Il enseigne sa langue à Waindell College, univers étrange et désinvolte auquel il essaie de s'adapter.
Gauche et pédant implacable, son plus grand malheur et son incapacité à maîtriser l'anglais, et une grande partie de l'humour du livre naît de son utilisation singulière de la langue. Cependant, à cause de sa conduite digne, il est impossible de réduire Pnine au stéréotype qu'en fait un narrateur peu indulgent.
Lorsqu'on le compare à ses autres collègues étrangers, c'est indubitablement un homme bien.
Ce livre possède comme point de départ diverses nouvelles publiées à l'origine dans le New Yorker entre 1953 et 1955, et on lui a parfois reproché d'être plus une série de vignettes qu'un vrai roman. C'est une critique injuste car - et on retrouve là l'intérêt habituel de Nabokov pour la cohérence du thème plutôt que de l'intrigue - le roman examine toujours l'incapacité de Pnine à se sentir "chez lui", physiquement ou linguistiquement, dans la culture nord-américaine. Par-dessus tout, le style de Nabokov, indéniablement adroit avec ses longues digressions linguistiques et son humour décalé, fait de ce livre un chef d'œuvre comique et un vrai plaisir.
Y a pas que des sauvageons là-bas, n'est ce pas?