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Le nom des étoiles

Publié le 25 octobre 2022 par Adtraviata
Le nom des étoiles

Quatrième de couverture :

Confortablement installé avec les siens à Great Falls, une ville paisible du Montana, Pete Fromm a depuis longtemps troqué sa tenue de ranger contre celle de père de famille. Il pensait que ses expériences dans les espaces sauvages des États-Unis appartenaient définitivement au passé. Jusqu’à ce qu’on lui propose de s’installer un mois au cœur de la Bob Marshall Wilderness afin de surveiller la croissance d’œufs de poissons. Comment refuser pareille occasion de renouer avec ces grands espaces qui font partie intégrante de son être ? Plus de vingt ans après son séjour à Indian Creek, voici donc Pete Fromm au seuil d’une nouvelle aventure en solitaire.

Entre souvenirs d’enfance, anecdotes de ranger et confessions d’un père désireux de transmettre son amour de la nature à ses enfants, Pete Fromm confie avec une incroyable sincérité son parcours de vie et nous fait partager ses échappées dans les grands espaces américains.

Dans ce livre, Pete Fromm s’interroge sur la trace qu’il laissera à ses enfants, il se demande quelle « colonne vertébrale » suffisamment solide pour qu’il puisse la transmettre à ses enfants a construit sa vie. Son séjour dans la Bob Marshall Wilderness, vingt ans après les sept mois d’hiver passés à Indian Creek, qui avaient définitivement orienté sa vie, lui apporte les réponses : alors que ses deux garçons Nolan et Aidan n’ont pu être du séjour pour des raisons de sécurité, c’est bien ce goût pour la vie sauvage, ses expériences de travail comme ranger ou maître nageur en pleine nature, ses longues randonnées en montagne qui ont façonné son être. C’est cet amour pour la nature qu’il veut transmettre à ses enfants, tout comme ses propres parents le lui ont transmis, quand ils emmenaient leur famille en vacances ou quand ils l’ont laissé vivre des expériences périlleuses, précaires, peu rentables quand il avait décidé de lâcher ses études pour aller vivre avec des oeufs de saumon à Indian Creek.

Je ne tiendrais pas deux jours dans les espaces que Pete Fromm nous décrit avec une grande connaissance des plantes, des arbres, des animaux mais j’aime toujours le suivre dans ses expéditions. J’admire son courage, son humour, son sens de l’autodérision, je suis touchée par l’hommage qu’il rend à ses mentors dans la vie sauvage, par son attachement à sa femme Rose, qui lui laisse elle aussi la liberté de vivre ses aspirations à la nature, et par son indéfectible fibre paternelle.

« — Tu as vu les empreintes d’ours ? me demanda-t-il.
Je regardai derrière moi.
— Non.
— Les chevaux ont dû les effacer. T’en fais pas, t’en verras plein d’autres !
— Ours noir ou grizzly ?
— Grizzly. Apparemment, ils prennent souvent ce chemin pour aller de Gates à la rivière.
Le chemin que je prendrais tous les jours.
— Génial. »

« Voilà des années et des années, des décennies que je n’ai plus repensé à un seul de ces voyages, que ce désir d’être loin, d’être seul en pleine nature ne m’a plus traversé l’esprit. Peut-être, le jour où je leur ai téléphoné pour leur dire que je partais pour Indian Cree, n’ont-ils pas été aussi surpris que je le croyais. Mais à présent, alors que je suis éveillé et que je regarde par la fenêtre le noir absolu d’une nuit pluvieuse dans le désert, tout me revient et je me rends compte que ce n’est pas seulement une chose ou deux, pas simplement une fusée atterrie ou un job de surveillant d’oeufs de saumon, c’est une vie entière qui m’a conduit jusqu’ici. Mes parents ont ouvert les portes, ils ont autorisé un membre de la portée à devenir sauvage. »

« Ces occasions qui s’offrent. Tout a été le fruit du hasard, tout ce qui m’a amené jusqu’ici. Mon père qui m’a incité à avancer dans une mare. Rader près d’un tonneau, amouraché d’une fille qu’il ne reverrait pratiquement jamais. Un noyé de trop repêché dans un lac que je n’aurais jamais cru voir. Une fille s’approchant de mon fauteuil de maître-nageur pour me parler d’un emploi consistant à être le baby-sitter de saumons. Un supérieur qui croyait tout ce que j’écrivais sur mon formulaire de candidature. La chance extraordinaire d’une épaule cassée qui m’avait placé sous la férule de Sage. Mais, honnêtement, n’est-ce pas toujours comme ça ? Juste un truc qui conduit au suivant, et ainsi de suite ? Sérieusement, y a-t-il des gens qui prévoient ce qui va leur arriver ? »

Pete FROMM, Le nom des étoiles, traduit de l’américain par Laurent Bury, Gallmeister, 2216

Un an avec Gallmeister – thème d’octobre : Retour au Montana


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