De si loin
revenu par magie
amant veilleur
pris dans les bras
mains maladroites
rendre la chair vive
être brasier et fagot
de purs blasphèmes
hallucinés...
que guettes-tu
au bout de l'exil ?
j'emprunte les yeux ses femmes aimées pour éclairer
mon chemin...
la nuit bouillonne
viens aiguiser les mots sur la pierre
mots tranchants de l'agonie
qui crie
qui crie : aimez-moi ?
Sais-tu aimer ?
il te vient une averse de pleurs
dieu... que la fin des braises consume
le désir de vivre...
La vie fuit,
Mon amour,
La vie fuit
Nomade fougueuse
Déracinée, errante, barbare ?
Tu habites mon corps
Et offres rédemption à ma pudeur paysanne
Entière innocence
Désespoir caché
À l'heure retournée de la vie
La vie fuit
Mon amour
La vie fuit...
Vois la lumière
Entrevois le soleil
Étrange, ardent, obscur
un morceau de basalte rouge
tournoie éternel
dans la gorge du temps.
Extraits de " Basalte rouge". Poème de Nicole Barrière, dans le recueil " Le livre parlé par 23 poètes, Éditions Unicité, 2019.