D’un Boticelli le regard innocent

 Il ne faut pas toujours tout vouloir expliciter.

J’aime les non-dits. 

Un jour ici, un jour ailleurs, et puis je meurs.

Cœur d’azur, flamboie-moi de toute ta flamme, cherche en moi l’impossible départ, les mains dans les poches, les oreilles grand ouvertes, je prends ma carte de non-identité et je la jette aux orties, je ne suis pas moi, je ne suis pas vous, je suis une particule sédentaire, j’y suis j’y reste, je ne pense pas, j’essuie les assiettes salies par les convives, et je dis vive les assiégés, résistants face à toutes les emprises, ils combattent par tous les moyens mais pas par les armes, ils croulent sous les éclats d’obus, ils font fi des crachats mécréants, ils se donnent la main et disent non.

Que voulez-vous de moi, avez-vous retrouvé le miroir brisé, où est passé ma tasse de thé, comment faire l’accord du verbe alors qu’on est foncièrement une personne en désaccord avec tout?

J’entends le violon et je me dis c’est beau, il y a des gens qui savent écrire de la musique et des gens qui savent jouer des instruments et des belles mélodies, heureusement, des airs lyriques, romantiques, qui nous font parfois un peu pleurer, qui nous émeuvent, qui nous calment et réconfortent.

Qui a dit que la beauté n’existait pas ? Imbécile, va.

Certains voudraient effacer tout notre passé. Manipulés qu’ils sont par le système néolibéral, il ne se rendent même pas compte qu’ils forgent leurs chaînes du futur.

Parfois, de plus en plus ces derniers temps, je me dis que je n’ai plus envie, que si je disparais d’un coup, et ben au moins ce monde ne sera plus, ce monde pourri, ce monde avide, terriblement mesquin et laid.

Tous les chevaliers disparaissent les uns après les autres, tous les gentlemen s’évanouissent dans la nuit grimpante, tous les rêveurs abandonnent leur étincelle dans les yeux.

Tous les Maxences oublient leur idéal féminin.