La mort de John Lennon a provoqué une onde de choc dans le monde entier. L’ancien Beatle a été abattu de cinq balles par Mark Chapman, un agent de sécurité au chômage d’Hawaï qui avait demandé un autographe à Lennon plus tôt dans la journée. Quand on lui a demandé sa motivation, Chapman a dit : “J’ai compris ses mots, mais je n’ai pas compris son sens.”
Pendant de nombreuses années, on a cru que Chapman avait ciblé Lennon en raison de ses paroles antireligieuses, bien que cette théorie ait depuis été écartée. Cela étant dit, la relation complexe de Lennon avec la religion organisée pourrait avoir quelque chose à voir avec son manque d’enterrement.
Après sa mort, le corps de John Lennon a été transporté dans un sac mortuaire de la morgue à la chapelle funéraire Frank E. Campbell, à l’angle de Madison et de la 81e rue à New York. De là, il a été envoyé à Ferncuff Mortuary à Hartsdale pour être incinéré. On pense que le fils de Lennon, Sean, n’a pas été autorisé à assister à la cérémonie de crémation. Il est impossible de dire avec certitude pourquoi Lennon n’a pas eu droit à des funérailles traditionnelles, car le sujet a rarement été abordé. John n’a pas stipulé qu’il souhaitait être incinéré dans son testament, mais il a désigné Ono comme seule héritière de ses biens, ce qui l’a également laissée en charge de ses funérailles, ou de leur absence.
Beaucoup ont supposé que l’opposition de Lennon à la religion organisée a influencé la décision d’Ono. Il est également possible que Lennon ait voulu éviter le cirque de célébrités qui a marqué les funérailles d’Elvis Presley. Après tout, John s’est toujours méfié de la célébrité. De plus, il avait sûrement compris qu’une pierre tombale en béton deviendrait rapidement un sujet d’obsession, ce qu’il tenait probablement à éviter dans la mort. On ne sait toujours pas pourquoi Ono n’a pas permis aux enfants ou aux anciens membres du groupe de John d’assister à sa crémation, qui est ce qu’il y a de plus proche d’un enterrement officiel. Nous ne pouvons que supposer qu’Ono a respecté les souhaits de son mari du mieux qu’elle pouvait.
Au lieu d’un enterrement, Yoko a demandé dix minutes de silence dans le monde entier. Quelques mois plus tard, le 30 mars, un service commémoratif semi-religieux est organisé dans la cathédrale de Liverpool à la demande du maire de la ville. Malgré des milliers de lettres demandant l’annulation du service, plus de 2 000 personnes ont finalement assisté au Festival de la paix. Mêlant symbolisme religieux et non-religieux, le service était exactement le genre de chose qu’Ono avait espéré éviter : “Des figures traditionnelles en robes rouges et vertes, un porteur de croix et des canons, mais aussi une jeune fille qui a ensuite dirigé une méditation en bottes, jean et sac à bandoulière, et une célébrité de la radio locale dont le nom était tricoté dans son pull”, entre guillemets tirés du Guardian.”
Peut-être John et Yoko ont-ils compris combien il était facile d’exploiter un enterrement traditionnel et de le transformer en un vaisseau de didactisme religieux et politique. C’est, malheureusement, exactement ce qui s’est passé au mémorial de Liverpool, où le doyen de Liverpool, le très révérend Edward Patey, a pleuré la disparition de l’ère du flower power. “L’ère du flower power a laissé place à une plus grande agressivité ; à l’ère du punk”, a-t-il déclaré. “Des jeunes gens se sont habillés de manière ignorante et stupide comme des néo-nazis, ignorant apparemment que la période nazie a été responsable d’une misère indicible, d’une concentration de méchanceté aussi grande que celle que le monde a jamais connue.”
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