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The Best Of The Best-Ofs

Publié le 31 mai 2021 par Damien Barthel

OIP

Quoi de mieux pour finir le mois de mai qu'une bonne liste ? Nan, je plaisante, rien à voir, j'aurais tout aussi bien pu publier ça en avril, en juin, ou la semaine dernière. Une nouvelle liste, donc, ça faisait longtemps, et celle-ci est consacrée aux compilations. Celles que je préfère et que je pense être, aussi et surtout, les meilleures du genre. Je ne suis pas un fanatique de compilations, les trouvant souvent trop réductrices (en même temps, les best-ofs servent à réunir les meilleurs titres de tel ou tel groupe/artiste, donc, forcément, c'est réducteur !), parfois hasardeuses, incomplètes, et surtout, et c'est évidemment surtout le cas quand un groupe ne cesse d'en sortir (ou de laisser sa maison de disques en sortir), c'est du tire-pognon de compète. A quoi ça sert, par exemple, toutes ces compilations sur les Stones, qui offrent quasiment toutes les mêmes chansons ? Je cite les Stones, mais ça marche aussi pour d'autres, hein... Mais les compilations de rock (enfin, sauf la première, où c'est de la pop) dans cette liste (réunies par ordre alphabétique des groupes/artistes ; pour la compilation Nuggets, c'est à V pour 'Various'), pour moi, font partie des acquisitions indispensables, qu'on soit connaisseur ou pas des groupes concernés. 

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Gold (ABBA), 1992 : J'ai eu l'occasion de le dire ici à plusieurs reprises, et il y à même eu un cycle complet de leurs albums, il y à un an environ, par MaxRSS et moi-même, donc vous le savez, ce que je pense d'ABBA : un putain d'excellent groupe de pop bien comme il faut (et non, bordel à queue de piano à cul, c'est pas du disco !), qui a connu un succès dingue dans les années 70, et c'est mérité, car leurs chansons sont vraiment géniales. Arrangements géniaux, mélodies imparables... Cette compilation est leur plus connue, ils en feront d'autres par la suite, mais celle-ci reste leur plus grosse vente. Je me souviens, on avait la casette audio (depuis, j'ai le CD), qu'on passait souvent en voiture, mes parents et moi, j'ai été baigné, enfant, dans les mélodies des poppeurs Ikea, aussi, je ne suis pas objectif (il y à cependant des morceaux qui ne m'ont jamais vraiment plu, comme Money Money Money ou Thank You For The Music). Si vous aimez la bonne pop 70's, c'est radicalement recommandé. Si vous pensez que ça n'a rien à faire sur Rock Fever, allez vous faire voir chez qui vous voulez, mais allez-y vite avant que la place ne soit prise par les anti-Sardou (non, t'inquiète, y aura pas Sardou dans la liste, qui n'est consacrée qu'au rock). 

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1962/1966 (The Beatles), 1973 : Première des deux compilations sorties le même jour, et qui résume le meilleur du meilleur groupe de rock au monde, autrement dit, c'est du lourd. Que des morceaux signés du groupe, aucune reprise, je dis ça car le début de carrière des Bitteulss a été émaillé de reprises, une partie des premiers albums ne comprenaient que ça. Ici, 26 titres, 13 par disque, et bien que double en CD, cette compilation est, sous ce format, vraiment une arnaque, chaque disque ne dure que 31 minutes, autrement dit, tout pourrait tenir sur un seul CD. Mais comme on a toujours surnommé cette compilation le ''double rouge'', et pour que ça soit raccord avec la suivante (voir plus bas), c'est toujours double. Cette durée frustrante est le seul reproche à faire (avec un mixage américain, plus 'dur' que le mixage original britannique). 

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1967/1970 (The Beatles), 1973 : Prenez ce que j'ai dit sur le précédent item de la liste, remplacez juste le titre, et 'première' par 'seconde' ; j'ai la flemme de réécrire le même paragraphe que ci-dessus. Seule précision : ce "double bleu", lui, justifie pleinement le fait de toujours être double en CD, chaque disque approchant les 50 minutes. 28 titres en tout, 14 par disque. Non seulement ce deuxième volume a ma préférence (ma période préférée du groupe), mais c'est surtout ma compilation préférée, tous artistes et genres confondus. Ah oui, et j'ai failli mettre la compilation 1 aussi, mais bon, celle-ci, en deux volumes, a toujours été ma préférée pour les Beatles, donc pas de regrets ?

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Changesonebowie (David Bowie), 1976 : Le meilleur...jusqu'à 1976, forcément. En une grosse quarantaine de minutes, Changesonebowie, avec son artwork à la Station To Station, n'offre que des merveilles, proposées par ordre chronologique, de Space Oddity à Golden Years en passant par John, I'm Only Dancing (sorti en single en 1972, absent de tout album studio), Rebel Rebel, Changes et The Jean Genie. Exception faite de The Man Who Sold The World et Pin Ups, chaque album est représenté ici, au moins une fois, parfois même deux fois. Que dire  de plus ? Bowie était un grand, et ses années 70 furent miraculeuses. Pour un fan, c'est une acquisition essentielle. 

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Changestwobowie (David Bowie), 1981 : Réédité en vinyle, il y à quelques années, en même temps que le premier volume (mais il me semble qu'en CD, c'est un assemblage des deux volumes qui a été fait, un peu anarchiquement ; m'en fous, je n'écoute ma musique qu'en vinyle, sauf exceptions), ce second volume est sorti en 1981 et s'offre le luxe de contenir une rareté pour l'époque : John, I'm Only Dancing (Again), nouvelle version, enregistrée en 1974 mais sortie en 1979, d'un de ses hits de 1972 (que l'on trouvait sur l'autre best-of). Une version funky, jubilatoire. Sinon, ce deuxième best-of fait la part belle à des morceaux moins évidents (Aladdin Sane (1913 - 1938 - 197?), 1984) et à des chansons sorties après Changesonebowie (Sound And Vision, Ashes To Ashes, D.J.). Et évidemment, aucun doublon. Une petite quarantaine de minutes bien agréables, bien complémentaires. Il y à des best-ofs plus récents et complets (Bowie Legacy, posthume), mais ici, bien que s'arrêtant à 1980, c'est râclé jusqu'à l'os et très efficace. A noter que si le premier volet était en ordre chronologique, ici, ce n'est pas le cas. Mais c'est pas grave. 

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Weird Scenes Inside The Gold Mine (The Doors), 1972 : En 1970, le groupe sort la compilation 13, qui offre 13 (ah ! tiens ?) des meilleurs morceaux de leur répertoire. J'ai failli la mettre ici, mais ma préférence a toujours été pour cette deuxième compilation, sortie en 1972, après la mort de Morrison, juste avant que les Doors survivants ne sortent Full Circle, le deuxième et dernier album fait sans lui (après Other Voices en 1971, dont aucun morceau n'est présent ici). Double, et toujours en CD (bien généreuse, plus de 90 minutes), Weird Scenes Inside The Gold Mine n'offre aucun doublon avec 13, est donc totalement complémentaire. On y trouve des morceaux longs (The End, When The Music's Over, tous deux de 11 minutes), des morceaux qui semblent moins évidents (Shaman's Blues), et deux raretés : Who Scared You (face B d'un single de 1969) et You Need Meat (Don't Go No Further) (face B, chantée par Ray Manzarek, d'un single de 1971). Rien que ces deux morceaux font de cette compilation une acquisition pour le fan. Son titre est issu des paroles de The End, et sa pochette est superbe. 

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Greatest Hits Vol. II (Bob Dylan), 1971 : Pourquoi proposer le volume 2, et pas, aussi, le premier ? Bon, le premier (disque simple) est très bien, rien à dire, mais ce second volet, double (et malgré que tout puisse tenir sur un seul CD, c'est toujours double sous ce format), est encore mieux, sous sa pochette qui, recto comme verso et intérieur, utilise des photos de la prestation dylanienne au Concert For Bangladesh de 1971. On trouve ici la suite du meilleur de sa carrière, aucun doublon avec le premier volume (à ce titre, le tracklisting, entre la version américaine et la version européenne, diffère sur deux titres (Positively 4th Street, notamment), retirés ici et remplacés là, en raison de leur présence, ou pas, sur telle ou telle version du volume 1, c'est compliqué...le CD offre la version ricaine), et même quelques raretés : When I Paint My Masterpiece, notamment, ou Watching The River Flow, chanson sortie en single en 1971 (produit par Leon Russell) et absent de tout album studio et live du Barde. Intitulé More Bob Dylan's Greatest Hits en Europe (même pochette), c'est une remarquable compilation, juste battue par la suivante de la liste, qui est...

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Biograph (Bob Dylan), 1985 : Coffret de 5 vinyles ou de 3 CDs sorti en 1985, un peu avant Empire Burlesque, à une époque où Dylan allait sérieusement commencer à merder dans sa carrière. Biograph est un résumé bien généreux, une cinquantaine de titres dont quelques raretés (Can You Please Crawl Out Your Window ?, Up To Me...) et versions lives, accompagnés de deux livrets : un qui comprend un essai bien illustré sur le Barde, et un dans lequel Dylan parle de chaque morceau, un par un. Evidemment, comme ça s'arrête au début des années 80 (rien de Infidels de 1983), ce n'est pas complet, mais par la suite, Dylan ne sortira plus jamais de best-of aussi généreux que Biograph. Un Biograph Vol. 2, qui se baserait sur la suite de sa carrière, de 1983 à maintenant, serait de la balle, mais ça ne semble pas du tout à l'ordre du jour. Absolument essentiel, surtout que le coffret vinyle est, ma foi, très joli sur une étagère. 

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Their Greatest Hits (1971 - 1975) (Eagles), 1976 : Une des compilations les plus vendues au monde, un des albums les plus vendus au monde aussi, par la même occasion (et c'est logique). OK, il manque les morceaux du génial Hotel California, mais l'album n'était pas encore sorti, ou venait de sortir, et cette compilation concerne le début de carrière, avec Bernie Leadon (guitare, banjo). Le groupe fera un Volume 2 par la suite, rassurez-vous (lui aussi une grosse vente). Que dire ? C'est de l'immense country-rock, tout simplement. Rien à jeter, et pour combler le tout, la pochette aussi est absolument cultissime !

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A Young Person's Guide (King Crimson), 1976 : Première compilation sur Crimso', pas la dernière, pas la plus généreuse (double, elle dure 75 minutes environ, quand même), mais elle aura toujours ma préférence. Sortie alors que le groupe n'existait plus (en 1974, après Red, Robert Fripp, leader du groupe, décide de splitter le groupe et de se retirer, temporairement, de la vie musicale, suite à une crise mystique, et ira se réfugier dans un centre basé sur les théories de Gurdjieff), cette compilation est voulue comme complémentaire avec USA, le live sorti l'année précédente, ce qui explique l'absence de doublons de titres entre les deux albums (et l'absence, sur le best-of, de Larks' Tongues In Aspic II et 21st Century Schizoid Man, pourtant morceaux mythiques qui auraient dû se trouver sur la compilation). Sinon, c'est un beau résumé. OK, il manque le moindre morceau de Lizard (Fripp détestait, alors, cet album), mais c'est pas si grave, même si j'adore cet album de 1970, très jazzy. A noter, I Talk To The Wind, dans une version rarissime interprétée par Judy Dyble, première chanteuse de Fairport Convention. Et une sublime pochette. 

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Mothership (Led Zeppelin), 2007 : Dernière compilation à ce jour, sortie l'année du concert de reformation. Double CD qui résume bien la carrière du Dirigeable. Je n'explique pas la présence, ici, de D'yer Mak'er, ratage reggaeisant de 1973, mais sinon, rien à dire, même si All My Love n'est pas terrible (mais comme c'est un hommage de Robert Plant à son fils décédé, on comprend qu'il tenait à mettre cette chanson dessus, c'est normal). Ayant découvert le groupe via la compilation Early Days (le meilleur de la période 1969/1971), c'est logiquement elle que j'aurais dû mettre. Mais Mothership est au final plus complet que les deux anciennes compilations (il y avait aussi Later Days, pour la suite et fin de carrière). Encore une fois, le fan n'aura rien qu'il ne connaît déjà, pas de raretés, pas de morceaux inédits. Mais pour découvrir, c'est idéal. 

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Working Class Hero : The Definitive (John Lennon), 2005 : Ni la première (sortie de son vivant, la seule, d'ailleurs, en 1975) ni la dernière (en octobre 2020 à l'occasion de l'anniversaire, il aurait eu 80 ans ; et deux mois plus tard, c'était les 40 ans de sa mort), mais clairement la meilleure, de très loin, de toutes les compilations sorties sur John Lennon. On y trouve un morceau enregistré avec Cheap Trick (une version très rock de I'm Losing You), mais qui était déjà connue, et le reste tape dans tous les albums solo, de 1970 à 1984 (le posthume Milk And Honey). Rien de nouveau, mais du remastérisé, et une setlist qui laisse rêveur, qui ne s'embarrasse pas d'ordre chronologique, au passage, 2h30 de bonheur pour le fan, qui prend plaisir à sauter d'un album à un autre, d'une époque à une autre, d'une manière plus ou moins chaotique, mais passionnante. Le sous-titre de ce best-of de 2005, qui cartonnera, n'est pas trompeur : même si d'autres compilations sont sorties par la suite, celle-ci est vraiment la définitive. Essentiel absolu pour tout le monde de normalement constitué. En plus, la sublime et méconnue You Are Here (1973) n'a pas été oubliée (mais la rareté de 1975 Move Over Ms. L., si, en revanche). 

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Wingspan : Hits And History (Paul McCartney, Wings), 2001 : Au moment de la sortie de cette compilation (accompagnée d'un film documentaire du même nom), c'était la première fois depuis longtemps que Paul McCartney se consacrait autant à sa période Wings (1971/1979), groupe pop/rock génial mais qu'il semblait avoir quelque peu sous-estimé lui-même, avoir quelque peu négligé, pensant que tout le monde s'en foutait. Il y avait bien eu des chansons des Wings sur All The Best ! (son best-of de 1987, grosse vente), une vraie compilation digne de ce nom restait à faire. Celle-ci est double et touche aussi sa période solo. Il y aura encore plus fort par la suite (en 2016, la compilation Pure, dans sa version collector, contient 4 CDs bien remplis qui résument l'ensemble de sa carrière), mais Wingspan est, déjà, tel quel, un objet de choix, une totale réussite, sous pochette en relief. Essentiel. 

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Echoes : The Best Of (Pink Floyd), 2001 : Je me souviens de la sortie de ce best-of : un triomphe commercial absolu, tout le monde en parlait, on le voyait partout, tout le monde l'avait...sauf moi. Je ne l'ai acheté que très tardivement (vers...2017. Si, si.). Pourquoi ? Parce qu'en 2001, j'avais déjà tout du groupe, j'étais déjà fan hardcore depuis moche lurette, et je ne voyais pas trop en quoi acheter une double compilation (vendue cher, de plus) aurait apporté quoi que ce soit de plus, surtout que plusieurs titres, ici, sont raccourcis. Et que comme tout best-of, il offre certes du lourd (deux disques super bien remplis, au maximum), mais il manque forcément des chansons qu'on aurait aimé trouver ici, si c'est à nous qu'on avait demandé de faire la setlist. Mais j'ai fini par l'acheter, par la suite, étant tombé dessus, à un prix redoutablement compétitif, pourquoi se priver ? Evidemment, le contenu est au-dessus du moindre reproche. C'est immense. Et j'adore le graphisme de la pochette (à double sens) aussi. Essentiel. 

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Greatest Hits (Queen), 1981 : Consacré à la première période (1973/1980, ça fait large !) du groupe, ce best-of, leur premier, que j'ai eu très rapidement après le second volet (voir plus bas pour mon rapport avec le second volet), m'a aidé à y voir un peu clair dans la discographie du groupe, pour la découverte de leurs albums. On trouve ici leurs premiers gros hits, Bohemian Rhapsody, Seven Seas Of Rhye, We Are The Champions, Fat Bottomed Girls, j'en passe... Même le foirage Flash est présent. On notera l'absence de Tie Your Mother Down et Keep Yourself  Alive. Sinon ? Pour un fan de Queen, c'est du redoutable, ici, le meilleur de leur meilleure époque (ça se gâte un peu à partir de 1978 ceci dit), et évidemment, ça ne se refuse pas. Pochette absolument hideuse, au demeurant, mais ce n'est pas le seul best-of concerné, loin de là...

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Greatest Hits Vol. II (Queen), 1991 : Parfaitement complémentaire du précédent, car reprenant les hostilités là où il les avait interrompues (ici, le morceau le plus ancien est Under Pressure, de 1981, duo avec Bowie fait peu de temps après la sortie du premier Greatest Hits), ce deuxième volume est un des albums les plus importants de ma vie : obtenu en K7 audio vers mes 11 ans, ce fut ma découverte de Queen, et par la même occasion, grossièrement, du rock. Premier groupe dont je suis tombé raide fana (j'ai cependant découvert Pink Floyd à la même époque, mais c'est pas vraiment le même genre de rock), ça compte. Il faudrait d'ailleurs que je me rachète ce best-of en CD, je ne l'ai jamais eu sous ce format, et je ne peux plus écouter les K7 audio (je crois que je n'en ai plus, d'ailleurs)... Qu'est-ce que je l'ai passée, cette K7, je l'ai usée, face A et face B, et j'adorais tout, ici, même ce que, désormais, je n'aime plus (Radio Ga Ga, I Want To Break Free, A Kind Of Magic, Breakthru et The Invisible Man me donnent envie de tuer des poussins en les serrant très fort dans mes poings et de les donner à bouffer à des bébés ensuite, tels quels). Consacré à la seconde période du groupe, ce second volet à la pochette classieuse est, on va le dire, un jalon du genre. 

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Through The Past, Darkly (Big Hits Vol. 2) (The Rolling Stones), 1969 : J'avoue avoir acheté cet album (en vinyle, évidemment ; en pressage d'époque, évidemment) pour sa pochette octogonale avant même de lire la liste des morceaux qui s'y trouvaient. Lesquels sont tous de pures merveilles, connues (Jumpin' Jack Flash, 2000 Light Years From Home), un petit peu moins connues (We Love You, Dandelion) ou obscures excepté pour les fans (You Better Move On, Sittin' On A Fence). Ce second volume de Big Hits (le premier, c'est High Tide And Green Grass, excellent aussi) est sorti peu de temps après la mort de Brian Jones, et lui rend hommage via une citation dans l'intérieur de pochette. Son titre est une allusion à la Bible, Premier Epître aux Corinthiens ("through a glass, darkly"). Cette compilation ne dure peut-être qu'une petite quarantaine de minutes, c'est donc trop court, et rien que la compilation suivante de la liste l'enfonce un peu, mais quand même, dans le genre, c'est du fantastiquement lourd. 

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Hot Rocks : 1964 - 1971 (The Rolling Stones), 1971 : Sortie sur Decca (maintenant, les albums Decca du groupe sont, en CD, sur ABKCO Records), cette double compilation contient cependant deux titres qui se trouvent sur le premier album du groupe sorti sur leur propre label (Sticky Fingers en 1971), ce qui est assez amusant et quasiment unique. Sinon, on trouve, sur ce Hot Rocks cultissime (jusqu'à sa pochette), le meilleur du début de carrière du groupe. Seul The London Years, triple compilation des années 90, est supérieure, mais j'ai une nette préférence pour ce disque, d'où sa présence ici. Que dire d'autre, sinon : foncez écouter ça ? Désolé d'être court ici, mais des fois, il n'y à rien à dire. La perfection se passe de commentaires. 

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Made In The Shade (The Rolling Stones), 1975) : Quoi ? Encore une compil' des Stones ? Mais c'est la troisième ! Oui, et la dernière dans la liste. Après, cette compilation est d'un genre assez particulier, car elle n'aborde que la période Mick Taylor, et précisément, de 1971 à 1974. 10 titres issus des quatre albums entièrement faits avec Taylor, de Sticky Fingers à It's Only Rock'n'Roll. Aucun inédit, aucune prise alternative ou live, ceux qui possèdent ces albums (autrement dit, tout le monde, ton voisin du cinquième excepté) ne ressentiront sans doute pas l'envie foldingue de l'acheter, ce disque qui, dans les années 2000, fut édité en CD. Oui, cette compilation est inutile. Mais alors bien comme il faut. Mais comme ce que l'on y trouve, bien que frustrant (40 minutes, sélection drastique ; les deux derniers albums ne sont représentés que via deux titres chacun, le fan devinera sans peine lesquels), est exempt de défauts, ça la rend géniale à écouter, aussi. Ah, et en effet, la pochette ne donne vraiment pas envie. Mais ça...

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Outside Society (Patti Smith), 2011 : Enfin une compilation sur Patti Smith ! S'arrêtant à Twelve (son album de reprises, sublimissime), ce best-of fait peut-être plus la part belle à son début de carrière (1975/1979) qu'au reste de sa carrière (1989/2007 ; elle a sorti un album, Banga, un an après ce best-of, et c'est son dernier à ce jour), mais aucun album n'est négligé, et la sélection est, dans l'ensemble, super bien foutue, 1959, Summer Cannibals, Glitter In Their Eyes, Up There Down There... Une de mes artistes musicales préférées, sans concessions, poétique, intellectuelle, tout en étant terriblement rock. Un fan ne trouvera rien de nouveau ici, aucun inédit, aucune version alternative, mais pour découvrir la rockeuse, c'est recommandé. Et c'est toujours génial à écouter. Parfait, quoi. 

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Greatest Hits (Bruce Springsteen), 1995 : Raison majeure, pour le fan, d'acheter cette compilation : les quatre derniers titres (en vinyle, la face D) sont des inédits studio faits avec le E Street Band, que le Boss retrouvait après presque 10 ans de séparation. Parmi ces titres, Blood Brothers et Murder Incorporated. Le reste, c'est évidemment un best-of, qui propose un ordre chronologique. Mais qui fait l'impasse sur les deux premiers albums, pourtant qui offrent du très réussi. On trouve ici, aussi, Streets Of Philadelphia, qui obtint l'Oscar et est sublime. Si ce n'est, donc, les deux premiers, aucun album n'est négligé, même si ses trois plus récents d'alors ne sont représentés que par un seul titre chacun. Avec sa pochette mythique, ce best-of sera une vente colossale, et je pense que tout le monde, ou presque, en a un exemplaire chez soi. 

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Blast From Your Past (Ringo Starr), 1975 : Chose très drôle (si, si, vous allez voir que c'est drôle), il existe une autre compilation, plus récente (2008) et plus complète, consacrée à Ringo, Photograph, qui contient 20 titres, et parmi eux, les 10 de cette première compilation sortie en 1975 (il existe aussi une compilation sortie en 1989, Starrstruck, sur la période 1976/1983, compilation rarissime, épuisée depuis belle lurette). Bref, logiquement, c'est vers la plus récente compilation (enfin, une des plus récentes), facile à trouver, que je devrais me pencher. Alors que celle-ci n'existe qu'en vinyle, n'a pas été rééditée depuis 1975, bref, il faut le vouloir, pour l'acheter. Mais cette compilation, qui regroupe le meilleur du début de sa carrière (1970/1974), est amplement suffisante, ce début de carrière étant clairement la meilleure période de Ringo. Ici, seulement 31 minutes, ce qui est trop court (des morceaux rares, faces B de singles, auraient pu être proposées pour combler un peu le manque), mais, en même temps, rien à retirer ici, hormis une pochette certes amusante, mais nanarde. A noter, comme je l'ai dit, que tous les morceaux présents ici sont aussi sur Photograph, de 2008, qui contient des morceaux plus récents, aussi, mais moins mémorables. 

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Tears Roll Down (Greatest Hits 82 - 92) (Tears For Fears), 1992 : Le seul reproche que je peux faire, ici, c'est l'absence de morceaux des deux albums faits par Roland Orzabal seul (mais sous le nom du groupe) après le départ de Curt Smith, mais ce reproche ne tient pas : ces deux albums, excellents, n'avaient en effet pas encore été enregistrés ! Il existe d'ailleurs d'autres compilations plus récentes avec des morceaux de ces albums (un de chaque). Mais cette compilation offre le meilleur du groupe, 10 ans de merveilles pop/rock. Le groupe n'aura fait que trois albums, mais il faut voir lesquels... Ici, chaque titre est une pure merveille, et on a même un morceau inédit. A noter qu'en 2004, la compilation sera rééditée (chose rare pour une compilation, car souvent, une compilation plus récente remplace les précédentes) avec un second disque qui offre des morceaux faits après la première. Le reproche que je fais en début de paragraphe est donc vraiment obsolète et ne concerne que la compilation d'époque, de 1992 !

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Nuggets : Original Artyfacts From The First Psychedelic Era 1965 - 1968 (Various), 1972 : Un peu particulier, car ce n'est pas une compilation d'un seul groupe, mais consacrée à plusieurs groupes, des groupes relativement méconnus du grand public, issus de la vague psychédélique/garage américaine de 1965 à 1968, et qui, tous, ont connu leur heure de gloire via une ou deux chansons. Nuggets est à la base sorti en 1972 en tant que double album, assemblé par Lenny Kaye, rock-critic et musicien, futur membre du Patti Smith Group. Kaye avait envie de rendre hommage à ces gloires éphémères du passé, Nazz, Sagittarius, Amboy Dukes, Seeds, Count Five, Electric Prunes... En 1998, la compilation sera rééditée en coffret de 4 CDs (le premier est l'album initial, les autres, du bonus), qui est évidemment monumental, et d'autres Nuggets en coffrets (sur d'autres périodes) seront faits. La compilation d'époque, essentielle telle quelle, a également été rééditée telle qu'elle est sortie en 1972. Un fan de rock se doit de l'avoir chez soi, en bonne place. 

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Decade (Neil Young), 1977 : Je vais être clair : si ma compilation préférée est le "double bleu" des Beatles, celle-ci est sans aucun doute, du moins selon moi, la meilleure compilation jamais sortie, peu importe par qui, peu importe quand, peu importe quel genre musical. Decade est un triple vinyle (ou double CD) qui offre à peu près 2h25 (et 35 titres ; à ce sujet, chose amusante et un peu conne, les notes de pochette du CD disent que l'album offre plus de 34 titres ; bah oui, vu qu'il y en à 35 ; pourquoi ne pas dire carrément qu'il y en à 35, alors ? Pourquoi insister sur le fait qu'il y en à plus que le nombre immédiatement inférieur de morceaux ? A quoi ça sert, Robert ? Tu m'réponds, Gaston ?) de grande musique. Le titre de l'album est bien trouvé, vu que cette compilation résume les 10 premières années, environ, de la carrière de Neil Young, en solo ou avec ses divers groupes. Parmi les morceaux, plusieurs inédits d'époque (Campaigner, Love Is A Rose, Winterlong...), une rareté (Soldier). Notes de pochette (celles d'époque, pas celles de la réédition dont j'ai parlé plus haut, faites par la maison de disques) signées du Loner même, avec son écriture de connard. Certes, comme c'est sorti en 1977, ça ne résume qu'une petite partie de sa carrière, mais comme c'est sa meilleure (même si par la suite il sortira de super trucs dans les années 90, notamment), ça tombe bien. Il n'a pas sorti beaucoup de best-ofs, au passage, le Neil. Celui-ci est de compète, malgré l'absence de morceaux de Time Fades Away. Ah, et j'adore la pochette et son lettrage, aussi, bien 70's.

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Greatest Hits (ZZ Top), 1992 : C'est la seconde compilation de ZZ Top, si je ne m'abuse, et ils en feront d'autres par la suite j'imagine, mais je pense que pour l'éternité des siècles, c'est celle qui restera comme la meilleure du groupe. Boen que pas parfaite (des albums pas terribles, des années 80, y sont évidemment représentés ; et aucun titre des deux premiers albums et de Tejas !), cette compilation, qui m'a fait découvrir le groupe il y à longtemps, est tout de même recommandée. Le fan n'y trouvera rien (et en plus, les vinyles d'époque sonnent super, tandis que les CDs du groupe sont épouvantablement mal remastérisés), mais pour découvrir les Barbudos, dont on a pas mal parlé ici récemment, c'est, on va dire, idéal. On y trouve leur meilleur, jusqu'au tout début des années 90 (Doubleback, issu de la bande-son du film Retour Vers Le Futur III, dans lequel le groupe apparaît). Comme la grande majorité de ce qu'ils ont fait ensuite n'est pas génial, je pense que ce Greatest Hits de 1992 est donc amplement suffisant si on n'est pas fan. 


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