"Les Sonnets de Shakespeare eurent une fortune littéraire incertaine. Négligés à leur parution en 1609, ils ne connurent guère plus de succès à leur deuxième édition de 1640. Il appartient aux Romantiques de les avoir redécouverts. Mais, en raison de leurs allusions homo-érotiques, l'époque victorienne ne les prisa guère, et Oscar Wilde, qui abonda dans ce sens avec sa nouvelle "The Portrait of Mr. W. H."(enquête fictive sur le mystère des Sonnets), n'allait pas tarder à faire les frais de sa propre transgression.
En dépit de l’incertitude sur les dédicataires réels ou supposés des Sonnets, et de l’énigme des deux aimés, - le "fair youth", soit le jeune ami de cœur, et la "dark lady" ou la sombre maîtresse -, c'est bien l'Amour, quel que soit son sexe, l'invisible et si présent dieu Amour, qui règne en maître dans ce chef-d'œuvre poétique. Auréolés d’un lyrisme bouillant, ces textes racontent une histoire : celle du poète, pris entre les deux objets de sa passion. L’adoration se mêle à la jalousie ; les reproches alternent avec les éloges; l’ardente colère succède au chagrin... Et cette évocation dramatisée est tellement vivante, humaine et charnelle, tellement éloignée des canons de la forme pétrarquiste alors en vigueur qu'elle transcende les siècles et fascine le lecteur d’aujourd'hui."
Annick Le Scoëzec Masson
Jeu de briques
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Pacman
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