Magazine Cinéma

Ca va secouer !

Par Damien Barthel

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Spoilers...

Encore un petit film catastrophe pour continuer le cycle sur ce genre cinématographique. Celui-là, que j'ai chopé en DVD récemment, et que je n'avais encore jamais vu auparavant (j'en avais cependant rapidement entendu parler, je savais que le film existait, mais ça s'arrêtait là), mérite qu'on en parle (contrairement à la suite de L'Aventure Du Poséidon : Le Dernier Secret Du Poséidon, et aux trois abominables suites du déjà bien vieillot et un peu moyen Airport). Bien que je doive vous dire en toute sincérité que j'ai failli le ranger dans la catégorie des nanars. Sorti en 1974 (ou 1975, ça dépend des pays), ce film réalisé et produit par Mark Robson s'appelle Tremblement De Terre, ou Earthquake en anglais, et Erdbeben en allemand. Je sais comment ce film s'appelle en allemand car le DVD que je me suis chopé, bien que proposant la VF (laquelle est abominable comme souvent) et la VOST (et aussi une piste audio allemande), est un DVD Zone 2 made in Germany, et la jaquette est intégralement dans la langue de Merkel. Ja, ja, das ist terrible. Mais si vous le croisez sur le Net, n'ayez pas peur, il y à la VF, et il est parfaitement lisible en Frankreich. Le film est interprété par Charlton Heston, Ava Gardner, Lorne Greene, George Kennedy, Geneviève Bujold, Victoria Principal, Richard Roundtree, Marjoe Gortner (lequel est un évangéliste dans la vraie vie, et c'était déjà le cas au moment du tournage de ce film), Walther Matthau (dans un petit rôle bien rigolo d'ivrogne pour lequel il est crédité sous un nom fantaisiste), Barry Sullivan et Lloyd Nolan et il dure 120 minutes, durée lambda pour ce genre de films.

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Le film bénéficie de quelques stars au compteur, et d'un scénario co-écrit par George Fox et Mario Puzo, lequel n'est autre que l'auteur du roman Le Parrain. C'est un film qui, à sa sortie, marchera plutôt bien, suffisamment pour que d'autres films catastrophe soient, ensuite, faits (la même année sortira La Tour Infernale ; par la suite, les films catastrophe seront moins bons, jusqu'à la fin du genre, provisoire, en 1980 après des échecs retentissants), et qui a bénéficié, à l'époque, d'un tout nouveau procédé sonore, le Dolby Sensurround, qui employait des ondes sonores vibrantes dans les salles de cinéma, afin de simuler les vibrations des tremblements de terre (au cours d'une séance, en Californie, du plâtre tombera par petites plaques du plafond dans la salle durant la projection, à cause des vibrations Sensurround, ce qui entraînera sans doute une panique dans la salle). On peut dire que les effets spéciaux sont, aujourd'hui, la seule raison de voir ou revoir ce film moyennement réalisé par un tâcheron (Les Centurions, La Vallée Des Poupées, L'Express Du Colonel Von Ryan qui est probablement son meilleur film) qui signera encore un film en 1978 avant de mourir la même année. 

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Le film, qui ne vaut que pour ses effets spéciaux qui n'ont pas trop mal vieilli (bon, dans le genre, c'est évident que des films plus récents sont plus impressionnants, comme San Andreas par exemple, sur le même sujet), et pour son procédé technique impossible à reproduire chez soi, a failli se retrouver, sur le blog, dans la catégorie des nanars. En effet, il faut bien dire ce qui est : Tremblement De Terre n'a au final pas beaucoup de choses pour lui. Comme je l'ai dit, il dure 2 heures, quasiment tout rond (il en dure, en fait, un chouia moins), et il faut attendre quasiment la moitié du film pour que les choses démarrent (le tremblement de terre à proprement parler). Ensuite, une fois que ça démarre, hé bien ça ne s'arrête pas une seule seconde, et ça, déjà, c'est bien. Mais avant que l'action promise par le titre du film et son alléchant visuel d'affiche ne démarre, on doit se fader une grosse cinquantaine de minutes d'ennui autour des divers personnages du film (comme tout film catastrophe qui se respecte, il y à pléthore de personnages principaux, souvent caricaturaux) : l'architecte ancien sportif marié à la fille de son boss (respectivement : Heston, Gardner, Greene ; au passage, entre Ava Gardner et celui qui joue son papounet, Lorne Pa Cartwright Greene, peu de différence d'âge dans la réalité) ; la jeune mère veuve séduisante qui veut devenir actrice et qui séduit l'architecte (Bujold) ; le flic bougon, hargneux mais ayant au final un bon coeur (Kennedy) ; la jeune femme à qui il ne faut pas le faire, vrai garçon manqué mais très sexy quand même (Principal) ; le motard risque-tout qui n'a pas peur de risquer sa vie pour sauver des innocents et qui aurait facilement pu devenir un star sans ce séisme (Roundtree, qui joue aussi le rôle de la minorité ethnique obligatoire du film) ; et le méchant of ze film, un patron de supérette réserviste de la Garde Nationale, qui rejoint son unité une fois la catastrophe annoncée, et qui s'avère être un authentique malade psychopathe (Gortner).

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Pour ménager les susceptibilités, les autres minorités visibles sont présentes ici aussi : l'inévitable mioche un peu énervant, le tout aussi inévitable petit chien (le spectacteur lambda de ce genre de film sait bien que si jamais il n'y à que deux survivants à la fin du film, ça sera le gosse et le chien), et le vraiment inévitable poivrot rigolo, joué ici par Matthau. Il est temps désormais de parler de l'histoire. De quoi parle le film ? D'un tremblement de terre à Los Angeles, qui va sérieusement rouvrir la faille de San Andreas et risquer de faire s'effondrer le barrage de Hollywood. Les survivants cités plus haut vont évoluer dans la ville en décombres, en essayant de s'en sortir, ce qui est, il faut le reconnaître, aussi digne de louanges que franchement peu original. Mais comme je l'ai dit plus haut, on ne regardera pas Earthquake pour son scénario qui, bien que cosigné Mario Puzo, est vraiment le maillon faible ici (avec le doublage VF, épouvantable - voir la première scène entre Heston et Bujold, embarrassante). Les acteurs ne sont pas mauvais, pour la majeure partie d'entre eux, et les effets spéciaux tiennent assez bien le coup, comme la musique de John Williams, qui est très très bonne (mais c'est John Williams, c'est donc normal). Mais vraiment, on s'emmerde durant la première partie. On se dit mais quand est-ce que ça démarre, bordel à couilles ? Pour comparer, L'Aventure Du Poséidon, qui dure à peu près aussi longtemps, démarre son action (le bateau se retourne) au bout de, allez, un quart d'heure, ou ving minutes. Et pour La Tour Infernale, qui dure plus de 2h30, c'est au bout d'une demi-heure. Là, le film dure 2 heures, et on a une heure de vide ! C'est un peu comme Titanic qui montre le début du naufrage à la moitié du film (qui dure, je le rappelle, 3 heures) ! Mais bon, ça reste un film correct à voir un samedi soir, s'il n'y à rien d'autre à la TV. Un bon divertissement un peu kitsch, n'en attendez rien de plus...


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