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Frère et Sœur d’Arnaud Desplechin

Par Etcetera
Frère et Sœur d’Arnaud Desplechin

Arnaud Desplechin est un cinéaste français très réputé, actif depuis le début des années 90 (son premier moyen-métrage La Vie des Morts, date de 1991), et dont j’ai déjà vu trois ou quatre films avec un certain plaisir, comme La Sentinelle (1992), Comment je me suis disputé (1996), ou encore Trois Souvenirs de ma Jeunesse (2015). Aussi je suis allée voir son dernier opus, « Frère et sœur« , avec confiance, et toute prête à passer un moment intéressant et agréable. Mais je n’ai pas été tout à fait convaincue.
J’ajoute que j’ai vu ce film vers la fin mai 2022 et planifié ma chronique seulement aujourd’hui.

Brève Présentation de l’Histoire

Un frère et une sœur (Melvil Poupaud et Marion Cotillard) se détestent depuis de nombreuses années et ne se voient plus, ne veulent plus jamais se parler. Mais, un jour, leurs vieux parents sont victimes d’un grave accident de voiture et conduits à l’hôpital dans un état critique. Le moment est donc venu pour le frère et la soeur de se réconcilier. Mais les choses ne sont pas si simples et les rancunes sont tenaces.

Mon Avis

C’est un film très mélodramatique, avec beaucoup de cris, de larmes, d’effusions et surtout d’évanouissements. Les acteurs semblent à moitié fous, survoltés, et tout le temps à fleur de peau. Le genre de gens fatigants qu’on n’a pas trop envie de côtoyer dans la vraie vie et pas tellement sur un écran de cinéma non plus. On a beau savoir que le frère et la sœur sont des artistes (lui, écrivain et poète ; elle, comédienne de théâtre), donc des êtres hyper-sensibles, on s’étonne quand même de leurs attitudes outrancières et hystériques. Ainsi, Marion Cotillard semble tellement haïr son frère qu’elle tombe dans les pommes quand elle l’aperçoit par hasard dans un couloir d’hôpital – est-ce qu’il n’aurait pas été plus vraisemblable qu’elle fasse simplement demi-tour et qu’elle aille attendre son départ dehors ? Certes, ça aurait été moins spectaculaire, mais au moins on y aurait cru. Les scènes de ce genre sont assez nombreuses dans le film et on est à chaque fois étonné… et pas tellement ému.
Le problème c’est aussi qu’on ne sait pas réellement pourquoi ce frère et cette sœur se haïssent à ce point. Plusieurs pistes nous sont allusivement et rapidement proposées : une jalousie artistique, un désir de domination, peut-être un inceste, on ne sait pas trop…
Bien sûr, pendant tout le film nous attendons la grande scène de réconciliation, le moment crucial où les deux personnages vont accepter enfin de se rencontrer et de s’expliquer clairement (ce qui nous permettrait, à nous aussi, d’y voir plus clair !) – seulement voilà : la grande scène de réconciliation fait « pschit ! » et on n’en saura pas plus – beaucoup de bruit pour rien, mais passons ! – Marion Cotillard avoue ne pas savoir pourquoi ils se détestaient, Melvil Poupaud ne sait pas non plus, et le spectateur commence à regarder sa montre avec un certain agacement.
On pourrait dire encore plein de choses sur ce film : deux ou trois références à Woody Allen, certains personnages secondaires qui ne jouent aucun rôle dans l’histoire et donc ne servent à rien (le frère, prénommé Fidèle, inexistant, écrabouillé par les deux autres), une jeune roumaine touchante et sympathique dont nous ne saurons pas la suite de l’histoire (alors qu’on aurait voulu savoir), etc.
Mais la très grande beauté de Golshifteh Faharani et les moments où elle sourit suffisent à réconforter parfois le spectateur et à le faire patienter jusqu’à la fin…


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