L’évasion Lyon 1943
Auteur : Mathieu Rebière
Éditions : Jarjille (11 Juin 2021)
ISBN : 978-2918658863
124 pages
Quatrième de couverture
La silhouette de la prison de Montluc, à Lyon, est connue des Français depuis que Klaus Barbie y a symboliquement enfermé au moment de son procès. Sous l'Occupation, la Gestapo y détenait les résistants et les juifs avant leur exécution ou leur déportation. Membre du réseau Groussard, André Devigny y fut emprisonné en avril 1943. Mais il s'était juré de s'évader. Un récit inspiré de faits réels, suivi d'un cahier historique.
Mon avis
C’est une histoire de rencontre ou plutôt de rendez-vous.
Mathieu Rebière, professeur d’histoire, est allé à la prison de Montluc en Décembre 2014, pour préparer une visite avec ses élèves de classes de troisièmes. Ce jour-là, Adrien Allier, chargé de développement et communication au Mémorial National à la prison, raconte l’évasion improbable d’André Devigny. Mathieu dessine déjà un peu, beaucoup même, avec le groupe de l’épicerie séquentielle de Lyon. Et il décide que cette fuite, il va la raconter en bande dessinée. S’en suivront, six ans de recherches, de lectures de témoignages, de documents (notamment du mémorial), de discussions avec des personnes liées aux personnages. Mais ça valait la peine, j’en veux pour preuve, ce magnifique ouvrage que je viens de terminer.
Mathieu Rebière explique comment André Devigny a vécu sa captivité, ce qu’il a mis en place pour communiquer, s’évader et comment ce projet de sortir a pu aider les prisonniers qui déprimaient (même si, après, il y a eu une surveillance plus accrue) et donner de l’espoir. Les dessins sont très expressifs, le trait est clair, les couleurs douces et le texte, parfaitement en lien avec le contenu, est intéressant car il apporte de nombreuses informations.
Je trouve captivant que les dessinateurs s’emparent de faits réels pour les offrir sous forme de BD. Le côté « visuel » rend la découverte du fait historique moins lourde, plus présente. On se sent immédiatement concerné car les protagonistes ont un corps, des émotions visibles et on apprend à leurs côtés.
Les éditions Jarjille, publient depuis 2004, peu mais bien. Chaque livre est porteur de sens et c’est forcément un plus. On peut les offrir, se les offrir mais on sait qu’après lecture, on aura envie d’en savoir plus, d’aller plus loin ou de relire pour voir ce qui nous a échappé.
J’aime ces recueils qui me permettent de découvrir des tranches de vie dont je ne savais rien sous une forme moins rébarbative et moins lourde qu’un texte alors bravo à Mathieu Rebière pour toutes ces investigations qui ont donné un magnifique recueil et bravo à l’éditeur pour la publication de cette pépite.
Le cahier historique est très complet !