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I2, la france et le déclin, suite : notions de déclin et d’apogée

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
I2, LA FRANCE ET LE DÉCLIN, SUITE : NOTIONS DE DÉCLIN ET D’APOGÉE

Bonjour, je suis Abdesselam Bougedrawi, je vous propose une série d’articles sur le déclin de la France. Je vous invite chaleureusement à vous procurer un ou l’ensemble de mes analyses sur notre monde contemporain. Liste en fin d’article. Vous pouvez également trouver mes ouvrages en effectuant une recherche dans le site Amazon sur mon nom de famille Bougedrawi.

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La notion de déclin et d’évolution est donc très complexe. Elle est à prendre avec beaucoup de prudence. Néanmoins, on pourrait dire qu’il y a déclin d’une nation lorsque celle-ci est dans l’incapacité de fournir à ses citoyens :

– L’accès aux soins de santé, sans restriction, sans discrimination, et sans tenir compte de la condition sociale de l’individu.

– L’accès à l’éducation pour tous.

– L’accès à la justice sans la moindre discrimination.

– À cela il faut ajouter un élément tout aussi dispensable, l’absence de peur du lendemain. Ce qui revient à dire, qu’en l’absence de conflits, d’éléments imprévisibles, tout citoyen doit avoir l’intime conviction que, du fait de sa vieillesse, de la perte de son emploi, de son changement de condition sociale, il ne sombrera pas dans la misère ou dans la précarité, voire même les deux. C’est un élément qui n’est jamais pris en considération, pourtant il est si déterminant, que, à lui seul il peut signifier le déclin.

On voit bien que je n’ai pas inclus dans la perception du déclin les droits de l’homme dans leurs conceptions idéologiques et philosophiques. Ces droits relèvent de l’utopie, nous le savons bien.

Je n’ai pas non plus inclus ni la notion de racisme ni celle de démocratie. En effet, au sommet de leur racisme, les États-Unis étaient un pays puissant et à son apogée à tous les points de vue. Le même raisonnement pour l’Union soviétique sous Staline. Il ne faudrait pas en conclure que j’encourage ces excès. Je voudrais juste souligner la complexité de la notion d’apogée et de déclin.

En réalité, la notion de déclin et d’apogée dépend énormément de la façon dont les citoyens perçoivent, justement, ces notions. Dans l’exemple du stalinisme que j’ai évoqué précédemment, du point de vue des Russes, l’Union soviétique était puissante et à son apogée lors de cet autoritarisme stalinien. En effet, malgré l’absolutisme, il y avait une certaine égalité entre les citoyens russes. La même dictature s’imposait à tous. Le même sentiment de frustration s’imposait à tous. Encore, faut-il prendre ces notions, non pas avec la vision occidentale, mais avec celle des Russes eux-mêmes. D’une manière générale, sous Staline, l’accès aux soins, au logement, était le même pour tous. De plus, la Russie a supporté avec brio la crise de 1929 et a même constitué une terre d’émigration pour les Américains. Au contraire, le passage à la démocratie et à la transparence sous Gorbatchev a été considérée comme un grave déclin puisqu’il y avait la naissance des inégalités. La chose peut paraître paradoxale puisque du point de vue de l’opinion communément admise en Europe, spécialement en France, la démocratie fait partie des critères de l’apogée d’un pays. Ou du moins de son évolution.

L’avènement de Poutine est certainement perçu par les Russes comme étant quelque chose de positif. En ce sens, il est possible qu’il apparaisse aux yeux des Russes comme l’ultime rempart contre le déclin de leur pays. Et cela malgré la guerre en Ukraine. C’est là un élément qui est très mal compris, et certainement très mal géré par une élite intellectuelle européenne, avec un risque majeur de Choc des civilisations avec ce pays.

De l’autre côté, le cas des États-Unis d’Amérique est assez éloquent, puisqu’une grande nostalgie de puissance concerne les années 50 et 60 au moment même du paroxysme du racisme. Cela est dû à une perception que les Américains avaient de leur pays et de son hégémonie : Arme nucléaire, guerre froide etc…

Il est à remarquer que Ronald Reagan a essayé, d’une certaine manière, de faire revivre cet apogée lors de ses deux mandats successifs.

Concernant la France, une grande partie de sa puissance et de son apogée se trouvait accomplie lors de ses anciennes colonisations. Colonisations, faut-il le rappeler ont créé en Afrique des dizaines de milliers de morts. Ces mêmes colonisations étaient, finalement, à l’origine d’une misère résiduelle, ainsi que de la création de frontières contestées et de conflits qui persistent jusqu’à nos jours.

En fin de compte, il y a dans la perception de l’apogée et du déclin beaucoup d’élément, parfois contradictoires, qui entrent en jeu. Le sentiment d’appartenir à un pays puissant malgré la misère, le racisme, les inégalités sociales, les dérive du colonialisme, constitue en élément majeur. C’est un sentiment qui est important et déterminant. En effet, le citoyen perçoit son pays comme étant une nation forte dans la mesure où elle ne peut pas être envahie par un autre pays. Les citoyens se sentent à l’abri et dans la sécurité et ceci grâce à la puissance de leur pays, aussi injuste soit-il envers eux. Ce sentiment de confiance crée par sa présence une dynamique d’évolution. En effet, parce qu’ils pensent qu’ils appartiennent à un pays supérieur aux autres, les citoyens de ce pays œuvrent et font tout pour préserver cette puissance. En ce sens que leurs actions convergent vers une seule directions, la persistance de la suprématie de leur société et de leur nation. Quels qu’en soient les prix à payer !

D’une façon générale, lorsque les pays sont dans cet état d’esprit, la nation progresse et entreprend le chemin de l’apogée. Ceci est vrai pour un système libéral et capitaliste tel qu’il existe chez les Américains, mais, ceci est également vrai pour un système communiste et probablement tyrannique tel qu’il existait en Russie.

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