Ce long poème, d’abord publié en 1993, est ici le premier d’une Tétralogie des oiseaux du halage (éd. EST-Samuel Tastet éditeur). Ce ne sont pas neuf corbeaux différents, même si chaque partie s’attache à un aspect ou un autre de l’oiseau, et de l’arbre auquel il est d’abord lié, un pommier cassou, une espèce aujourd’hui disparue. Le grand corbeau du poème est « sur la branche basse du vieux pommier cassou ». Il chante parfois, son chant est plus varié que celui d’un humain. Il sait imiter la tourterelle, mais aussi peut se faire une voix éraillée. Ne dites pas qu’il est sombre. Écoutez-le, voyez ses plumes :
« Le toucher de ta voix
La vrille d’un métal
Humide fouillant le sable
Ton emblème
Sur champ de basse
Une livrée de plumes mauves
Où le jour glisse
Une vareuse ancienne et fraîche encore
Au drap luisant de crasse et cru pourtant
Toute tramée
Dans la mémoire dure du vent »
Le poème est suivi d’un texte où Marc Le Gros raconte comment ce corbeau lui fut donné et comment il l’a libéré deux mois plus tard. Son histoire s’accompagne de signes adressés à d’autres poètes, dont Gérard de Nerval. Il avait baptisé son corbeau Gérard à cause du poète et d’une photo le représentant avec Rilke et Leopardi, Nerval étant près d’une cage où se tient un corbeau.
D’un coup d’aile, le grand corbeau m’a reconduit près de Gérard, puis de Mathieu Bénézet.
Et j’ai refermé le livre avant de lire les autres poèmes, un autre jour.
L’image en couverture est un tableau de Vonnick Caroff, photographié par Liza Guillamot.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble