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"Microsillons" de Yann Madé

Par Cassiopea

Microsillons
Auteur : Yann Madé
Éditions : Jarjille (11 Juin 2021)
ISBN : 978-2918658887
138 pages

Quatrième de couverture

Microsillon : (nom masculin) : Le disque microsillon a été le principal support de diffusion d'enregistrement sonore commercial pendant la seconde moitié du XXe siècle (...) La surface en vinyle de chaque face est parcourue par un sillon en spirale sur lequel le début de l'enregistrement se trouve à l'extérieur et la fin vers le centre du disque. Qu'est-ce qui nous fait tourner, nous, les mecs ? Un point d'équilibre, notre nombril, nos playlists idéales, le rock, les filles ? Mais qu'est-ce qui nous fait avancer, nous, les mecs ?

Mon avis

La vie quotidienne n’a pas d’histoire.

Qu’elle soit en forme de spirale comme sur le microsillon ou en ligne droite avec des virages, la trajectoire de notre vie est soumise à des influences, des rencontres, des questions, des partages. En parlant de partage, c’est ce que fait Yann Madé dans ce nouvel ouvrage où ses dessins, ses textes nous offrent son regard sur son parcours de jeune garçon à artiste et père plus ou moins « accompli ».

« La vie, on a beau l’enfermer dans des sillons, ça ne tourne pas vraiment rond. »

Trois parties rythment cette bande dessinée : disque /dessin/ danse, comme trois « entrées » importantes dans la vie de l’auteur, trois chemins qu’il a pris pour se découvrir, rencontrer l’autre et avancer. Suivant notre âge, ce qu’il présente nous « parlera » plus ou moins mais quel que soit notre âge, le plaisir de la découverte sera le même. Le « schéma » est le même pour tous, il y a ce qu’on choisit parce que les amis nous disent « il faut absolument que tu écoutes, que tu lises, que tu regardes etc (barrez les mentions inutiles) et puis ces « rendez-vous » pas prévus, pas calculés où on se dit « waouhh » et où on devient à notre tour, celui qui conseille aux autres de ….

Il est intéressant de lire comment Yann Madé est venu au dessin, puis à la BD. Un cheminement qui passe par la reprise d’études, tout en ne perdant pas de vue la danse qu’il affectionne particulièrement. Ce parallèle est une belle réflexion.

« Chorégraphier signifie « dessiner le mouvement », rythme, ligne, trait, case… on utilise le même vocabulaire. »

Yann Madé revisite les airs qui l’ont accompagné tout au long de ces années et il explique ses choix. Cela nous renvoie à notre propre histoire. Quels titres ont jalonné notre quotidien ?

Les planches ne sont pas toujours constituées de cases, on peut avoir un seul personnage entouré de plusieurs bulles. Il y a beaucoup de texte et de nombreuses références musicales.Les couleurs varient dans les tons de gris, noir, marron sans autre apport comme un album de souvenirs en noir et blanc. Yann analyse son lien avec les femmes, les difficultés qu’il a eues pour entrer en relation avec elles. Il n’hésite pas à se moquer de lui-même, presque dans une auto critique bienveillante de celui qu’il a été avec ses maladresses (notamment quand il reproduit ce qu’il a vécu tout en sachant qu’il est dans le cliché).

C’est un album original, bien pensé, plaisant à lire et qui permet de chantonner !


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