Les programmes à la carte virtuels du Musée du Quai Branly se sont enrichis. Ainsi en est-il du thème Parures et ornements... vaste domaine !
Parmi eux, j'aime particulièrement ces coiffes Iatmul, où l'on voit se dessiner un visage orné de cauris, les yeux constitués par des coquillages et le nez réalisé à l'aide d'une dent de cochon. Tout ce qui est précieux pour ce peuple du Moyen Sepik compose cette coiffe de fiancée.
Ces valeurs témoignent des échanges entre les peuples de l'intérieur et ceux des régions côtières. Cela ne devait pas être simple d'acquérir et accumuler tant de richesses, les objets passant d'une vallée à l'autre, entre territoires amis ou ennemis, de main en main, négociations après négociations.
Le visage représente symboliquement l'ancêtre fondateur du village et celle qui porte une telle coiffe doit précisément appartenir au clan fondateur. Cette parure ambusab est la dot offerte par sa famille en regard des compensations apportées par la famille du futur époux.
A Hawaï, les plumes rouges et jaunes sont sacrées. Leur présence et les céremonies accompagnant la réalisation de telles parures permettaient que le “divin” se matérialise à travers elle. Les chefs avaient le droit de porter de tels casques, leur tête “tapu” était proche du “divin”, protégée de cette façon.
Ces mahiole accompagnaient le port de capes qui enveloppaient totalement le corps du chef.
Celles-ci sont réellement impressionnantes. Très rares, on peut en voir actuellement dans l'exposition Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 qui se tient au Musée du Quai Branly jusqu'au 14 septembre.
J'insiste sur cette exposition extraordinaire, présentée ci-dessous par Steven Hooper :
... qui conclut : “les plumes rouges, les plumes jaunes, il y a là-dedans la vie”.
Photos : Musée du Quai Branly.