Magazine Environnement

L’agriculture biologique n’est pas forcément une solution

Publié le 31 décembre 1969 par Equiplanete

Le chemin vers la vertu alimentaire, comme nous le savons tous, commence tout d’abord par les aliments bios. Viande, lait, fruits, légumes, les produits biologiques sont bons pour notre santé tout comme ils le sont pour notre planète, sauf lorsqu’ils ne le sont pas tout à fait pour la planète…

Bien qu’il soit très important pour certains d’entre nous de consommer des aliments qui n’ont pas été contaminés par des pesticides, ou d’encourager les producteurs maraîchers locaux, la vérité est que, en ce qui concerne les gaz à effet de serre, les aliments bios font partie du problème.

Prenons par exemple le lait. Les vaches à lait qui sont nourries avec des céréales biologiques qui ne contiennent aucune hormone produisent 8 % moins de lait qu’une vache traitée aux hormones. Ce qui veut donc dire qu’il faut 25 vaches biologiques pour produire la même quantité de lait que 23 vaches industrielles. Donc, si je sais compter, plus il y a de vaches plus il y a d’émission de méthane, et le méthane est un très puissant gaz à effet de serre. Alors, la conclusion toute bête qui saute aux yeux c’est que l’agriculture biologique laitière n’est définitivement pas une solution pour contrer les gaz à effet de serre.

Poursuivons notre démarche, mais cette fois-ci avec les hamburgers. Les bœufs alimentés avec des céréales biologiques prennent plus de temps pour arriver à la maturité désirée pour pouvoir être abattus à des fins de consommation. Encore là, on se retrouve avec le même problème, car si les bœufs vivent plus longtemps, ils émettent plus de gaz à effet de serre. De plus, selon la Food and Agriculture Organization (FAO), les boeufs biologiques émettent deux fois plus de méthane que les bœufs élevés de façon industrielle. Alors, si vous voulez vraiment adopter une diète propice à ne pas favoriser les gaz à effet de serre, éviter systématiquement la viande. En effet, des chercheurs de l’université de Chicago ont démontré que la diète du nord-américain moyen génère environ 1,5 tonne de plus de gaz à effet de serre que celle du nord-américain qui est végétarien. Par contre, est-ce que tout le monde a envie de devenir végétarien?

En ce qui concerne les légumes et les fruits, les fertilisants organiques utilisés pour engraisser la terre pour les faire pousser ont un rendement plus faible à l’acre que les terres engraissées aux fertilisants industriels. En un mot, il faut plus de terres biologiques cultivables pour obtenir le même rendement! Et c’est ici que tout l’aspect bucolique, romantique et champêtre de l’agriculture biologique en prend un dur coup. L’agriculture biologique n’a strictement rien à voir avec la gentille ferme de Maturin: c’est de la grosse agriculture ainsi qu’une grosse industrie. Plusieurs légumes et fruits non contaminés par les pesticides sont produits sur des fermes biologiques de calibre industriel et expédié à des milliers de kilomètres de leur lieu de culture dans des camions réfrigérés qui eux, carburent allègrement aux énergies fossiles et qui émettent donc des tonnes de gaz à effet de serre.

Les aliments biologiques peuvent être tout à fait corrects pour contribuer à la stabilisation des gaz à effet de serre pourvu qu’ils ne soient pas cultivés dans des serres et qu’ils demeurent une production locale, c’est-à-dire de proximité. En fait, ce qui compte, c’est de consommer des fruits et des légumes en fonction des saisons où ils sont disponibles et le plus près possible de l’endroit où ils ont été cultivés. Alors, évitez le sac de légumes biologiques prélavés qui a franchi deux fuseaux horaires.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Equiplanete 2 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog