L'aurore monte l'escalier à pas feutrés
Et frappe, légère comme l'air, à ta porte,
Aurore porteuse d'une passion contenue,
Divins rayons à la chasse de l'unique.
Arrachée à tes songes évanouis,
Sommeillante encore, tu ouvres la porte,
Livrant ton corps sous ta chemise de nuit,
Couleur d'un printemps sombré dans l'oubli.
Le trésor terrestre à peine effleuré,
Voici que, muette, l'aurore se retire,
Laissant vacants la demeure et le jour,
Où se meut l'ombre de la nostalgie.
François Cheng, " Entretiens avec Françoise Siri", poème n°3, Albin Michel, 2015. Du même auteur, dans Le Lecturamak :