Magazine Culture

10, 20, 30, 40, 50 : la classe 3 en musique

Publié le 31 janvier 2023 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Nous sommes le 31 janvier 2023 et c’est encore l’heure de vous souhaiter la bonne année. J’espère qu’elle vous sera joyeuse et prospère malgré les difficultés.

La classe 3, pour moi, c’est particulier. En effet, dans deux mois, je fête un chiffre rond – 4*10 ans. Et quand je me souviens de mes 10 ans, mes 20 ans, mes 30 ans, je me souviens d’années très pleines, où beaucoup d’espoirs étaient permis, mais où des doutes persistaient encore. Bref, que ce soit 1993, 2003 ou 2013, ces passages au chiffre rond ont réellement été symboles de nouveaux départs, du moins de nouvelles perspectives. 2023 n’y coupera pas, mais ça, c’est une autre histoire.

Qui dit nouveau départ personnel dit musique qui va avec. Pour le coup, ça va être compliqué de faire un choix définitif des chansons de 1983 encore écoutables, tant j’estime être née une année où la musique a pulsé un max. Je sais aussi que l’année de mes 10 ans et de mes 30 ans va aussi demander des choix cornéliens, puisque ce sont des périodes où je pensais être submergée de nouvelles influences musicales.

Et je m’aperçois que cette année 2023 est la dernière fois que je proposerai ce genre d’article, puisqu’on a commencé avec le Mari cette idée en 2014. Pour la dernière fois, donc, je vous propose ce voyage dans le temps…

***

1973 : 50 ans après

Chansons écoutables

Version française : Yves Simon – Au pays des merveilles de Juliet

Au milieu des couples qui chantent les gondoles dans une ville italienne cliché et les vaches dans une région du Nord-Ouest de la France, l’hommage d’Yves Simon à l’actrice Juliet Berto n’est pas forcément un hiatus, mais un petit air frais dans cette dégringolade de guimauve. Il faut dire que, quand j’ai vu le hit-parade français de l’époque, je me suis rappelée pourquoi je trouvais la musique merdique en 1973. Il y a éventuellement Hugues Auffray qui sauve la mise, mais nom de Dieu, les anciens yéyés qui se recyclent ne le font pas tous avec bonheur.

Version internationale : Pink Floyd – Money

Ca fait partie quand même des trucs légendaires, même si ce n’est pas mon Floyd préféré. J’ai presque l’impression cinquante ans après, avec toute l’analyse qu’on a pu faire dessus, que même Money ne se suffit pas à soi-même et que c’est en cela que Dark Side Of The Moon dépasse le stade de l’album pour être une expérience à part entière.

Chansons inaudibles

Version française : Sheila & Ringo – Laisse les gondoles à Venise

J’ai beau être en couple depuis déjà dix ans avec le Mari, cette chanson me file toujours autant de l’urticaire, d’autant plus quand on sait comment a tourné le couple phare de cette année-là.

Version internationale : Demis Roussos – Forever And Ever

Quand je vous dis que je n’aime pas la guimauve…

*

1983 : 40 ans après

Chansons écoutables

Version française : Michel Berger – Les princes des villes

Parce que j’en ai marre de poster du Jean-Jacques et que j’avais un poil honte de poster du Céline Dion, j’ai donc choisi l’autre gros taulier des années 1980 en France, dont je ne suis pas forcément partisane de tout le répertoire. Mais Les princes des villes représente pour moi un Michel Berger tel que j’aurais toujours voulu qu’il soit : avec un peeeu plus de peps que d’habitude et qu’il s’autorise enfin à intégrer du funk et du jazz de manière totalement assumée. Dans la balance, il y avait aussi tout l’album Morgane de toi de Renaud, une chanson en particulier, mais ce serait trop spoiler.

Version internationale : U2 – Sunday Bloody Sunday

Parce que mettre Let’s Dance de David Bowie a été beaucoup trop notifiée sur ce blog et que tout Thriller de Michael Jackson est issu d’un album sorti en novembre 1982, j’avoue, il y avait encore beaucoup d’éléments dans la balance. Pour vous dire, Sunday Bloody Sunday s’est imposée en finale dans ma tête face à Sweet Dreams d’Eurythmics. Preuve que j’ai eu la chance de naître une année où la musique s’est avérée excellente.

Chansons inaudibles

Version française : Hervé Vilard – Méditerranéenne

La GROSSE trend de la fin des années 1970 et 1980 dans la variété française, c’est que dès qu’un chanteur commence à avoir une perte de vitesse, il appelle à la rescousse Toto Cotugno pour adapter une de ses chansons. C’est ainsi qu’Hervé Vilard, qui était alors conservé dans le formol depuis 1968, a décidé d’adapter L’Italiano sortie la même année et qui a cartonné. De surcroît, Claude Barzotti cartonnait de son côté avec Le Rital. Il ne manquait plus que Richard Cocciante et la fête aurait été au complet, d’autant plus que, pour faire fantasmer avec l’Italie, on avait déjà l’italo-disco pour concurrencer tout ce beau monde.

Version internationale : Patrick Duffy & Mireille Matthieu – Together We’re Strong

Tiens, ça faisait DES ANNÉES que je n’avais pas tapé sur Mireille Matthieu ! Surtout qu’elle a décidé de s’associer à Bobby Ewing pour relancer sa carrière en mode disco girl. De un, elle a cinq ans de retard. De deux, que dire… Je vous laisse juger sur pièce.

*

1993 : 30 ans après

Chansons écoutables

Version française : Alain Souchon – Foule Sentimentale

Déjà, l’album C’est déjà ça est un bijou, mais il est d’autant mieux porté par cette chanson qui a tellement intégré le patrimoine de la chanson française qu’elle a été élue chanson originale pour les vingt ans des Victoires de la musique en 2005. La poésie d’Alain Souchon y est à son meilleur, et le plus fort, c’est qu’elle n’a même pas été composée par Laurent Voulzy.

Version internationale : Haddaway – What Is Love

J’ai éternellement dix ans, je suis éternellement en CM2 à aller de boum en boum et à embrasser mon premier petit copain. Voilà le feeling de cette chanson.

Chansons inaudibles

Version française : Hélène Rollès – Je m’appelle Hélène

J’ai éternellement dix ans, je rentre au collège où je me fais pourrir la gueule, les autres commentent tous les épisodes d’Hélène et les garçons, alors je suis pour essayer d’endiguer les dégâts, mais surtout, je suis solidaire de ma meilleure amie de l’époque qui portait ce prénom et qui se faisait copieusement pourrir la gueule. Donc pas merci Jean-François Porry et Gérard Salesses pour cette chanson niaise chantée par une fille dont le talent vocal est inexistant.

Version internationale : UB40 – (I Can’t Help) Falling In Love With You

Déjà, reprendre Elvis quand on n’a pas son charisme est une entreprise risquée. Mais de surcroît quand tu es un groupe moyen dans les années 1980 et que tu te contentes de ça pour relancer ta carrière, on peut dire que c’est minable. Enfin, ça a été la bande originale d’un film très oubliable, Sliver, qui a essayé de profiter de l’aura de chaudasse de Sharon Stone dans la foulée de Basic Instinct. Bref, UB40, ce n’est pas avec ça que vous remontez dans mon estime.

*

2003 : 20 ans après

Chanson écoutables

Version française : Raphaël & Jean-Louis Aubert – Sur la route

Je peux dire que là, c’est plus la nostalgie qui parle que la vraie adhésion. Du haut de mes vingt ans, et après une année 2002 éprouvante, c’est la seule chanson qui ne me fasse hérisser le poil, c’est pour vous dire.

Version internationale : Coldplay – The Scientist

… Oui, ça n’allait VRAIMENT pas fort, hein.

Chansons inaudibles

Version française : Kyo – Dernière danse

Oui, Kyo représente ce que je supporte le moins de cette période. Et pourtant, en face, il y avait la Star Academy, la Nouvelle Star et Pop Stars qui n’ont pas sorti que des hits.

Version internationale : Dido – White Flag

Ici, je dénonce davantage le matraquage à l’époque que la chanson en elle-même. Je n’ai jamais aimé Dido, elle ne m’a jamais touchée, mais en plus, le fait qu’elle ait autant de succès me dépassait.

*

2013 : 10 ans après

Chansons écoutables

Version française : Stromae – Formidable

On peut dire avec le recul que Stromae adopte la même formule depuis 2011, mais force est de constater que, lorsqu’il sort un projet, il fait mouche. Je me rappelle encore de ma propre réaction la première fois que j’ai été confrontée au clip : j’étais époustouflée par l’interprétation du texte. Ca me fait ça à chaque fois avec Stromae.

Version internationale : Daft Punk & Pharell Williams – Get Lucky

Il n’y a pas de chanson qui crie plus 2013 que ce chant du cygne du duo français qui revient après huit ans sans album en leur nom propre – ils ont fait entretemps la bande originale de Tron : Legacy (2010). D’ailleurs, la sortie de Get Lucky a tellement suscité l’événement que les radios se sont mis à chercher la version originale avant même la sortie officielle. Ce qui fait que Fun Radio s’est procuré un leak qui était en fait un mix alternatif. Mais il faut dire qu’entre Pharrell Williams au chant et Nile Rogers dans le backing band, ce morceau avait tout pour être instantanément iconique, même dix ans après.

Chansons inaudibles

Version française : (Maître) Gims – Bella

Après le succès de Sexion d’Assaut au début des années 2010, celui qui ne se faisait pas encore appeler Gims sortit un premier album qui envahit toute la France. La preuve qu’il n’était pas au coup d’essai de la saoulerie quand il a sorti Sapés comme jamais (2016).

Version internationale : Pharrell Williams – Happy

Pharrell Williams chez Louis Vuitton, Pharrell Williams avec Daft Punk, Pharrell Williams avec un one hit wonder qui a écrit une autre chanson problématique de 2013 (on te soutient ici, Emily Ratajkowski), Pharrell Williams qui t’ordonne d’être heureux ad nauseam, Pharrell Williams dans ton c*l,  même dix ans après. Qu’est-ce qu’il était plus cool et moins crispant quand il était avec N.E.R.D ou les Neptunes, franchement.

***

À bientôt pour de nouvelles aventures musicales.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Storiagiovanna 886 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines