Le dernier voyage de monsieur Baxter, Matthew Crow

Résumé : M. Baxter a quatre-vingt-quatorze ans lorsqu’une chute dans son escalier le condamne à la maison de retraite. Cet homme qui a vécu mille vies s’accommode mal de la routine de Melrose Gardens. Ses vieux jours, il veut en profiter à tout prix, et troquer la télévision, le thé, et les antidouleurs contre du bon vin, de la bonne musique et des divertissements dignes de ce nom. Accompagné d’un jeune infirmier qui traverse une période sombre, Baxter se lance dans une folle équipée pour rendre hommage à son amour perdu.
À mesure que le vieillard lui raconte ses souvenirs, son compagnon de route comprend que la vie n’est pas destinée à être subie ; que le monde est vaste et magnifique ; que la gentillesse est une force. Et que la meilleure façon d’honorer les morts est de vivre pleinement.

Merci à : ma grande sœur pour le cadeau. Tu as très bien choisie !

Avis : Monsieur Baxter a 94 ans, et il a bien vécu, mais il ne compte pas s’enterrer à Melrose Gardens, la maison de retraite, jusqu’à la mort. Lui, il a une autre idée en tête, il doit faire une dernière chose avant de mourir et sans doute la plus importante.
Greg, lui, est un jeune homme qui travaille à Melrose Gardens, gentil mais terne, il a vécu une douleur qui ne semble pas vouloir s’arrêter, son petit frère s’est suicidé à cause du harcèlement et de l’homophobie et Greg n’arrive pas à s’en remettre. Baxter va alors prendre sous son aile le jeune Greg.

Cette histoire pourrait être tragique et d’un certain côté elle l’est, la vie de Baxter a été difficile, celle de Greg l’est aussi, et pourtant c’est un livre assez drôle. Les personnages sont haut en couleurs et très marrants. Il y a Ramila qui vient d’une famille riche et qui travaille à sa façon à Melrose Garden, elle parle beaucoup, elle est fun, et Greg a un petit béguin pour elle. Il y a Suzanne la chef qui veille sur ses petits retraités et qui s’est attachée à Baxter. Elle ne se laisse pas faire, et pourtant elle prend soin des autres à sa façon. Il y a Winnifred, qui est sans doute la meilleure amie de Baxter, qui connait son passé et ses douleurs et avec lequel elle a eu une vie riche et bien remplie. Et bien sûr il y a Baxter et Greg, tous les deux très attachants, profondément gentils (même si Baxter a un caractère de cochon) et en deuil. L’un depuis des années, l’autre depuis peu de temps mais déjà trop longtemps. Je les ai tous adoré ces personnages, comment ils se parlent, les relations qui se nouent, leur caractère. Ils donnent du pep’s et de la vie au livre et ça m’a beaucoup plu.

Malgré les moments de franches rigolades, j’ai aussi été émue par ce livre, pas l’histoire de Baxter et Thomas, par leur amour. J’ai été touché par le frère de Greg et Greg lui-même, par ce drame horrible qui s’est passé et qui montre à quel point le harcèlement et l’homophobie peuvent tuer, même les plus forts et de manière totalement injuste. Les histoires que nous content ce livre sont dures mais aussi très belles, très touchantes et elles m’ont fait pleurer sur la fin, où j’ai quand même sourit comme une bécasse.

Je dois dire que je ne m’attendais pas à grand chose avec ce livre, je pensais bien que ce serait un feel good mais je ne savais pas dans quoi je m’engageais et au final, j’ai vraiment bien accroché, je me suis laissée entraîner par la plume de l’auteur qui raconte son histoire en faisant des allers retours entre les personnages, le passé et le présent, sans jamais nous perdre. Il nous dépeint des personnages très attachants et loufoques. Il déroule son intrigue tout en nous présentant ceux qui en feront parti. Certains passages m’ont mises en colère, notamment la relation difficile entre Greg et son père, ou bien le passé de Baxter et ce qui est arrivé. Et je suis donc passée par une palette d’émotions différentes, colère, tristesse, sentiment d’injustice, mais également rire, amusement et joie. C’était une lecture qui faisait du bien.

Phrases post-itées :
« Une fille responsable de son argent, c’est une fille responsable de son destin. »

« Les deux hommes, séparément, étaient bien. Mais ensemble, ils semblaient complets. »

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