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Les mensonges du passé et le sacrifice de la jeunesse française

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
LES MENSONGES DU PASSÉ ET LE SACRIFICE DE LA JEUNESSE FRANÇAISE

Extrait de mon essai, le déclin de la France, disponible sur Amazon

Je réserve un chapitre particulier à des erreurs qui ont été commises il y a plusieurs décennies. On a menti et sacrifié toute une jeunesse en l’abreuvant d’utopies. Parallèlement, aucun enseignement adapté n’a été proposé à cette même jeunesse.

Des mensonges, encore des mensonges

À partir des années 70, mais surtout à partir des années 80, est apparue la mentalité du gagnant. On tenait des discours irréalistes :

– Il est interdit d’interdire

– Vous êtes jeunes, donc vous valez telle somme…

– Il suffit d’entreprendre pour réussir

– Tu seras millionnaire, mon fils

Les tenants de ces discours flatteurs étaient des personnalités telles que, Alain Madelin, Bernard Tapie, Jacques Séguéla…

Concernant ce dernier, on se souvient de sa célèbre phrase : si à 50 ans on a pas une montre Rolex, on a raté sa vie !

En conséquence, tous ces jeunes se voyaient une Rolex au poignet droit conduisant une Ferrari.

Que de mensonges, que de rêves, que de désillusions !

Toutes ces personnalités étaient issues du capitalisme libéral à outrance. Ils prônaient la tonitruance plutôt que la réalité.

On se souvient d’une émission de Bernard Tapie, Ambitions, dans laquelle des jeunes venaient proposer des projets d’entreprise. Comme c’était facile. Comme s’il suffisait d’avoir un projet pour le réussir.

Mais, essentiellement, on a fait germer dans l’esprit de ces jeunes la devise que pour réussir il faut écraser les autres. Écraser les autres voudrait dire prendre le risque de se faire écraser soi-même.

À aucun moment on a préparé ces jeunes à la réalité du marché.

À aucun moment on a préparé ces jeunes à l’échec.

À aucun moment on a préparé ces jeunes à l’idée que pour réussir, il fallait se battre.

Au contraire, on leur a donné a une vision de l’individualité, de l’égoïsme, mais jamais celui de l’intérêt de la France.

De plus, il y eut un décalage important entre ce que l’on proposait à cette jeunesse, des choses utopiques, et la réalité des marchés.

Cela était triste, les conséquences se payent par le désarroi de toute une génération qui se recherche.

Parallèlement, la jeunesse d’autres pays, plus réaliste, a déjà conquis des marchés, pourtant simples et à la portée. Certaines de ces entreprises sont connues puisqu’elles concernent les secteurs de l’informatique, de la vente en ligne, de services à la réservation etc. Mais, c’était il y a très longtemps. Les cartes sont déjà distribuées.

En dépit de tout bon sens, les erreurs continuent, vendre de l’utopie. D’une certaine manière, avec l’explosion des réseaux sociaux, on fait croire à des jeunes qu’ils peuvent réussir en créant exclusivement du continu. Jusqu’à preuve du contraire, le contenu ne fait ni nourrir, ni construire de bâtiments, ni soigner les gens, ne conduit pas les bus etc.

Si la création de continu aux États-Unis d’Amérique est logique, elle a pour but de consolider l’assise du la technologie qui existe déjà.

Vous l’aurez donc compris, il y a un décalage entre les besoins réels de la nation pour qu’elle puisse progresser, et la formation des jeunes. Justement, cette formation est strictement inadaptée.

La France a connu un apogée grâce à son passé glorieux : Monarchies prestigieuses, Colonisations, Faiblesse des autres nations, Dynamique de la révolution industrielle, Présence d’un chef charismatique comme le général de Gaulle, Mais essentiellement absence de concurrents valables.

Aujourd’hui toute cette donne a changé. Une nouvelle situation et un nouvel ordre économique international se sont mis en place progressivement.

Une formation scolaire et universitaire ubuesque

Il ne suffit pas de créer des universités, des centres de formation professionnelle. Il faut qu’ils aient un but précis, former les techniciens, les cadres, les ouvriers de base. Ce n’est pas parce que l’on connaît un logiciel, ou que l’on tape parfaitement sur le clavier, que l’on n’est un cadre indispensable et utile.

La France, contrairement à l’Allemagne, n’a jamais pu réussir son programme d’apprentis, puisque tout le monde recherchait la réussite à haut niveau.

Or, pour qu’un pays puisse continuer d’évoluer dans le bon sens, il faut des travailleurs de base : restauration, bâtiment, soins, techniciens spécialisés, artisans…

Tous ces métiers fondamentaux manquent cruellement à la France.

Absence intégrale de logique universitaire

Et même au niveau universitaire où l’on voudrait former les cadres, il y a une absence totale de logique. Si, effectivement, les établissements d’enseignement théorique existent, la formation pratique, elle, est déficiente. Les jeunes n’arrivent pas à trouver un stage qui puisse les former.

 Les entreprises les prennent surtout pour les utiliser à la place d’un employé rémunéré à plein salaire. C’est-à-dire, pour avoir des agents à bas prix.

Et c’est là le grand dilemme de la France qui crée des institutions qui ne fonctionnent que théoriquement. Confronté à la réalité, c’est une autre paire de manches.

Durant ce temps, beaucoup de pays, pas spécialement des pays avancés, créent leurs cadres avec un enseignement adapté. C’est-à-dire, qu’une fois sortis de l’école, de l’université, des centres de formation professionnelle, ces élèves sont rapidement fonctionnels.

Du reste, la France essaye de détourner ces techniciens au lieu d’en former elle-même. C’est le cercle interminable de l’immigration. Immigration rejetée, faut-il le rappeler, par les partis de l’extrême droite.

Finalement, que de temps perdu en conséquence d’un amateurisme chronique.

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