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Interview à la RTBF

Par Tobie @tobie_nathan

Le samedi 11 février, à la RTBF, avec Pascale Seys, dans La couleur des Idées

« Il n’y a aucune différence de nature entre les hommes, ce sont leurs objets, leurs langues, leurs rites qui sont différents »

Interview à la RTBF

Tobie Nathan (DR)

Ce samedi dans la couleur des idées, Pascale Seys reçoit le psychologue Tobie Nathan dont l’ouvrage Ethnomythologiques paru chez Stocks s’attache à décoder nos nouvelles pratiques liées au quotidien. À travers ce recueil, Tobie Nathan interroge le rapport que nous entretenons avec les nouveaux objets qui nous entourent. Que disent-ils de nous et de notre société ? Quel est leur sens caché ? Que cache l’expression « paiement sans contact » ? Que raconte le choix de porter des Havaïanas ou des Birkenstock ? L’usage de la gourde ? La mode des sneakers ? Le port du bleu de travail ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles Tobie Nathan s’attache à répondre au micro de Pascale Seys.

Tobie Nathan est psychologue et a fait de l’ethnopsychiatrie son domaine de recherches, il a d’ailleurs fondé le premier centre d’ethnopsychiatrie en France : le Centre Georges Devereux à l’Université de Paris 8, dont le nom rend hommage à son maître, le psychanalyste et anthropologue franco-américain Georges Devereux, pionnier de cette discipline. De l’ethnopsychiatrie, Tobie Nathan nous dit qu’il s’agit d’une discipline qui consiste à étudier « les pensées savantes chez les peuples éloignés dans un domaine que nous Occidentaux appelons la psychiatrie, c’est-à-dire la manière dont nous soignons la folie ». Le principe consiste donc à étudier les façons de faire de ces peuples éloignés et leurs théories puis d’essayer de les comprendre et de les mettre en œuvre. L’apport de Tobie Nathan dans cette discipline consiste dans le fait d’appliquer ces pensées complexes qui viennent de loin à des populations immigrées qui viennent du même endroit. Il s’agit donc de les soigner à partir de leurs propres théories, dans leur propre langue et avec leurs propres objets.

Depuis toujours, le but de Tobie Nathan est de laisser la place à la complexité issue de la multiplicité des gens et de leurs univers. « Ne pas tenir compte de cette complexité, c’est se rendre aveugle et sourd » soutient Tobie Nathan. Il prend pour exemple un cas très célèbre d’un patient de Freud que le père de la psychanalyse a accompagné et dont la cure fut un échec : l’Homme aux loups, un patient russe dont le cas est au cœur de l’ouvrage Extraits de l’histoire d’une névrose infantile rédigé par Freud. Dans son livre, Freud ne dit pas quelle langue utilisait le patient lors des consultations, s’il parlait le russe, l’allemand, ou une autre langue, et donc quel monde il évoquait quand il parlait. Freud fait fi de cela, comme si l’univers dont il provenait, les gens qui l’avaient entouré, les religions dans lesquelles il avait baigné, n’avait pas d’importance… Un non-sens pour Tobie Nathan qui revendique le fait que nous sommes constitués par les choses qui nous entourent et auxquelles on doit s’adapter. Ainsi, Tobie Nathan partage la vision de George Devereux qui pensait qu’il y a plusieurs manières d’être fou puisque nos psychoses sont interdépendantes de la société dans laquelle nous sommes plongées.

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’entretien mené par Pascale Seys

Interview à la RTBF

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